Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

26/05/2014

Jean-Claude Pirotte (1939-24 mai 2014), Revermont

 

imgres.jpg

sans nouvelles d'ailleurs

et n'étant pas d'ici

ma présence m'écœure

et mon absence aussi

 

               *

 

ce n'est pas assez dire

que je suis seul et nu

en vérité c'est le bonheur

 

fredonnant les trilles du diable

de cette vie je peux maudire

seul et nu devant ma table

aux horizons imaginaires

 

et quel instrument que mes nerfs

un violoneux fantôme joue

mes mêmes airs jour après jour

et cela me tue à ravir

 

Jean-Claude Pirotte, Revermont,

Le temps qu'il fait, 2008, p. 65, 82.

25/05/2014

Buson (1716-1783), Le parfum de la lune

images.jpg

les journées lentes

s'accumulent

si loin autrefois

 

le poirier en fleurs

sous la lune

une femme lit une lettre

 

je marche, je marche

songeant à des choses et à d'autres

le printemps s'en va

 

au bord du chemin

des jacinthes d'eau arrachées fleurissent

la pluie du soir

 

la nuit, des voix d'hommes

irriguant les champs

la lune d'été

 

la nuit voilée

les grenouilles brouillent

l'eau et le ciel

 

Buson (1716-1783), Le parfum de la lune,

traduction Cheng Wing fun et Hervé

Collet, Moundarren, 1992, p. 55, 59,

68, 80, 90, 93.

23/05/2014

Antonio Gamoneda, extraits de Chansons de l'erreur

imgres.jpg

 

I

 

Tu as écouté la plainte de la mer. Elle annonce

une imminence.

                         Libère-toi

de la pensée : cette

imminence te dépasse.

                              Libère-toi

                                           Ne réponds pas

à la plainte de la mer.

 

II

 

        Le destin n'existe pas mais il est traversé de racines rouges. Ainsi

est, fut, ma pensée traversée

par l'étincelle de la négation.

                                             Ainsi

les heures crient, prononcent

leur inutile prophétie :

                                    la pourpre

et l'extinction

du lever du jour.

 

III

 

Oui, la négation avance

dans mes veines.

                          Elle loge

dans la sentine creuse

de la pensée.

                   À proprement parler

pas de pensée en moi. La fausseté

me possède, l'unique fruit

permis dans cette

épaisseur vivante.

 

IV

 

Il y a de la colère dans la grisaille. La lumière gagne les      [cours

et les cordes divisent ombres et minéraux.

 

La lumière soutient doucement la majesté des oiseaux, réunit

en un même instant quiétude et vertige.

 

As-tu pensé la lumière hors de tes yeux ?

                                             Pense la lumière.

                                                                       Non ;

tu ne peux la penser : elle

te pense, toi.

 

                    Ferme les yeux.

 

Antonio Gamoneda, extraits de Chansons de l'erreur,

traduit de l'espagnol par Jean-Pierre Bériou et Martine Joulia,

dans Europe, avril 2014, n° 1020, p. 284-285.

 

 

 

 

 

22/05/2014

Octavio Paz, Liberté sur parole

imgres.jpg

La vie tout simplement

 

Appeler le pain par son nom  et que se pose

sur la nappe le pain de chaque jour ;

faire la part du feu, donner à nos rêves,

au bref paradis, à l'enfer,

au corps et à la minute ce qu'ils réclament ;

rire comme rit la mer, comme le vent rit,

sans que le rire sonne comme des bris de verre ;

boire et dans l'ivresse posséder la vie ;

danser sans perdre le tempo ;

toucher la main d'un inconnu

par un jour de pierre et d'agonie

et que cette main ait la fermeté

que n'eut pas la main de l'ami ;

passer par la solitude sans que le vinaigre

torde ma bouche, ni que le miroir

repère mes grimaces, ni que le silence

se hérisse dans un grincement de dents :

ces quatre murs — papier, plâtre,

tapis chiche, foyer jaunâtre —

ne sont pas encore l'enfer promis ;

que ne me blesse plus ce désir,

gelé par la peur, plaie froide,

brûlure de lèvres non embrassées :

l'eau claire jamais ne suspend son cours

et certains fruits tombent mûrs ;

savoir partager le pain — et le partage,

le pain d'une vérité commune à tous,

vérité de pain qui nourrit notre faim

(si je suis homme, c'est par son levain,

un semblable parmi mes semblables) ;

lutter pour que vivent les vivants,

donner vie aux vivants, à la vie,

et enterrer les morts et les oublier

comme la terre les oublie : comme des fruits...

et qu'à l'heure de ma mort j'arrive

à mourir comme les hommes et que me soit donné

le pardon, et la vie perdurable

de la poussière, des fruits, de la poussière.

 

Octavio Paz, Liberté sur parole, traduction Jean-Claude Masson,

Pléiade, Gallimard, 2008, p. 28-29.

21/05/2014

Zbigniew Herbert, Épilogue de la tempête

 

zbigniew herbert,Épilogue de la tempête,parole,regret,temps,nœud

      J'ai donné ma parole

 

j'étais très jeune

et la raison conseillait

de ne pas donner sa parole

 

il me suffisait de dire

je vais réfléchir

on n'est pas pressé

il n'y a pas le feu

 

je donnerai ma parole après le bac

le service militaire

quand j'aurai bâti ma maison

 

mais le temps explosait

il n'y avait plus d'avant

il n'y avait plus d'après

dans le maintenant aveuglant

il fallait choisir

j'ai donc donné ma parole

 

parole _ nœud coulant

parole définitive

 

dans les rares moments

où tout devient léger

transparent

je pense :

« parole

je retirerai bien

la parole donnée »

 

cela dure peu

car l'axe du monde grince

les gens défilent

les paysages

les cercles colorés du temps

et la parole donnée

est coincée dans ma gorge

 

Zbigniew Herbert, Épilogue de la tempête,

Œuvres poétiques complètes III, traduit du

polonais par Brigitte Gautier, Le bruit du

temps, 2014, p. 235-237.

20/05/2014

Margherita Guidacci (1921-1992), En relisant Ovide

Margherita Guidacci, En relisant Ovide,  étoile, amitié, rencontre, chambre

             Hôte de ta maison

 

Hôte de ta maison dans la chambre

la plus haute, je sens tes rêves monter

du sol et s'entremêler aux miens

pour s'évanouir ensemble

en suivant la même verticale et se jeter

au milieu des étoiles. Quelle joie

de chercher alors par les deux fenêtres

(jumelles et opposées) les amitiés

célestes auxquelles tu m'initias :

contempler au nord Altaïr

et au sud Bételgeuse !

 

 

           Météores d'hiver

 

Étoiles fugaces, dauphins du ciel,

avec vous voyage mon âme,

un bond lumineux dans les vagues

bleues de la nuit,

 

vers mes lointains amis désirés

qui peut-être aperçoivent le signe, et qui, pensant

avec une nostalgie pareille à la mienne

aux douces heures passées ensemble,

 

prient pour que nous soit donnée une nouvelle rencontre,

et déjà la prière est exaucée :

l'affection simultanée, dans le sillage de l'étoile,

nous étreint dans un embrassement immatériel.

 

Margherita Guidacci, En relisant Ovide, traduit de l'italien

par Iris Chionne et Pierre Présumey, dans Conférence, n° 36, printemps 2013, p. 399-400.

19/05/2014

Lucio Mariani, Restes du jour, traduit de l'italien par Jean-Baptiste Para

imgres.jpg

Testament du joueur de cartes et poète

 

Quand s'éteindra

ma lanterne brumeuse, intermittente

et que j'aurai quitté le grand réfectoire

si l'un des fennecs

qui fouillent les urnes funéraires

avait la lubie —quia absurdum —

de relier mes papiers

avec une aiguille et des baguettes de bois

pour observer mes reliques sous verre

et expliquer qui je fus,

qu'il se garde de tirer des conclusions,

sous peine d'expier à coup de verges

sa contrefaçon de l'histoire.

Car mon œuvre ne fut que travaux en cours,

règles à polir, baumes volatils,

sources et issues accidentelles

voix précaires et tentatives d'homme orchestre,

rien d'autre en somme

que les stations transitoires d'une vie à grands traits.

Tout le jeu consistant à changer

corps et pensée

sous la tignasse bleue des hêtres.

 

Lucio Mariani, Restes du jour, traduit de l'italien par

Jean-Baptiste Para, Cheyne, 2012, p. 59.

18/05/2014

Les 99 haïku de Ryokan

les 99 haïku de ryokan,fleur,automne,moineau,souvenir,arbre

 

Dans la touffeur verte

une fleur de magnolia

en pleine floraison

 

Le ciel clair d'automne

des milliers de moineaux —

le bruit de leurs ailes

 

La fenêtre ouverte

tout le passé me revient —

bien mieux qu'un rêve !

 

Allons, c'est fini !

et moi aussi je m'en vais —

crépuscule d'automne

 

Sur la branche encore

aujourd'hui — mais plus demain —

le fleurs du prunier

 

Le vent de l'été

apporte dans ma soupe

des pivoines blanches

 

Les 99 haïku de Ryokan (1758-1831),

traduits par Joan Titus-Carmel,

Verdier, 1986, np.

17/05/2014

Robert Walser, Bouderie et autres poèmes

Robert Walser, Bouderie et autres poèmes, changement, souffrance, lassitude, laisser faire

             Pourquoi, après tout ?

 

Alors qu'à la hâte revenait

un jour comme d'autres limpide,

il dit avec une résolution vraie,

une lenteur placide :

Maintenant il faut que ça change,

que dans la lutte je me plonge ;

je veux comme tant d'autres gens

aider à ôter du monde la souffrance,

veux souffrir, vagabondant,

jusqu'à ce qu'au peuple échoie la délivrance;

Ne veux plus jamais me coucher de lassitude ;

il faut faire

quelque chose ; alors l'envahit  une incertitude,

une somnolence : à quoi bon, laisse faire.

 

 

Robert Walser, Bouderie et autres poèmes, traduction

Fernand Cambon, dans  Europe, "Robert Walser",

n° 889, mars 2003, p. 149.

16/05/2014

Anise Koltz, Galaxies intérieures

imgres.jpg

Le poème

est le regard posé

sur un présent illisible

 

Des espace se forment

et s'écroulent

devant toi

 

Le poème

voit sans yeux extérieurs

suspendu

par-dessus le vide des siècles

 

Il constate :

 

Tout est dans rien

 

                 *

 

                                          À René

 

Je te revois en rêve

sombre demeure des morts

où tu vis et travaille

 

Parfois tu me fais signe

de ta terrasse planétaire

 

Ton ombre m'approche

jetant à mes pieds

notre monde partagé

 

                    *

 

J'ignore pour qui

                pourquoi je vis

 

J'ignore pour qui

                pourquoi je meurs

 

Anise Koltz, Galaxies intérieures, Arfuyen,

2013, p. 69, 91, 52.

14/05/2014

Pascal Quignard, Petits traités, III

                                                                 Petits traités, I à VIII

                                      imgres.jpg

                                XVIIe traité. Liber

 

   Le terme de livre ne peut être défini. Objet sans essence. Petit bâtiment qui n'est pas universel.

 

   La "réunion de feuilles servant de support à un texte imprimé, cousues ensemble, et placées sous une couverture commune" ne le définit pas. Ce que les Grecs et les Romains déroulaient sous leurs yeux, les tablettes d'argile que consignait Sumer, les bandes de papyrus encollées de l'Égypte, les carreaux de soie de la Chine, ce que les médiévaux enchaînaient à des pupitres et qu'ils étaient impuissants à porter sur leurs genoux, ou à tenir entre les mains, les microfilms qu'entassent les universités américaines, des feuilles de palmier séchées et frottées d'huile, des lamelles de bambou, des briques, un bout de papier, une pierre usée, un petit carré de peau, une plaque d'ivoire, un socle de bronze, une pelure d'écorce, des tessons, — rien de ce que l'usage de ces matières requiert ne s'éloigne sans doute à proprement parler de la lecture, mais rien ne vient s'assembler tout à coup sous la forme plus générale ou plus essentielle du "livre". Même, l'adhésion de tous les traits hétérogènes que ces objets présentent ­ cette addition ne le constituerait pas.

 

   Les critères qui le définissent ne le définissent pas.

 

   Le livre est ce qui supporte l'écriture. Mais le petit papier manuscrit (la petite feuille volante) ne constitue pas un livre.

 

Le livre renvoie à une métamorphose qui supplée son écriture manuelle. Mais tout ce que les éditeurs font imprimer, mettent dans d'immenses silos, diffusent et vendent sous ce nom, c'est loin de définir un livre.

[...]

 

Pascal Quignard, Petits traités, III, Maeght, 1992, p. 37-39.

 

 

pascal quignard,petits traités,iii,livre,antiquité,histoire,lecture

 

VENDREDI 16 MAI 2014

à 20 h

à L’Observatoire du livre et de l’écrit « Le MOTif »

6, villa Marcel-Lods

Passage de l’Atlas

75019 Paris

 

 

 

13/05/2014

Pascal Quignard, Petits traités, II

                           

                        Petits traités, volumes I -VIII

                                    Pascal Quignard, Petits traites, II

                                  xive traité. Noésis

 

[...]

Triple rituel

   Le livre parce que sa lecture suscite des désirs qu'il met à mal et brise, construit sur de telles "brisées" — à chaque étape de la lecture — un grand désir tort, irréductible, compliqué, autonome afin de l'expulser — au terme de la lecture — avec le plus grand degré de violence et de satisfaction possible. De là le caractère si formel des livres : ce caractère tient à la nature répétitive, coutumière, des rituels sacrificiels. Il tient au vague de la pensée, à la pauvreté de ces gestes réflexes, et à l'invariabilité de la mort en nous.

   Les désirs que le lecteur investit dans le livre qu'il lit, à l'gal des souhaits qu'il forme quant au cours ultérieur de l'argumentation ou de l'intrigue, ne cessent d'être empêchés ou contraints à la fois par "l'univocité de voix" qu'est tout livre, et par la temporalité imperturbable des pages qu'il tourne et qu'il retourne. Sans doute semblables sacrifices présentent-ils des traits assez proches de ceux dont le lecteur est la victime vive, le long des jours, à l'épreuve de ce qu'un monde, une époque, une langue affabulent, un temps, pour "réel", et qui par effet de retour nous presse ou nous écrase. Mais ce "réel" du livre se sacrifie lui-même au terme de la lecture du livre : carnage d'abstractions, un livre refermé, pour toute fin le mot même de fin, rien, rien.

   Qui écrit écrit pour ce saccage final, pour la mise en scène qui mesure l'intensité du carnage.

 

Pascal Quignard, Petits traités, II, Maeght, 1990, p. 167-169.

 

 

 

 

 

12/05/2014

Pascal Quignard, Petits traités, I

                           Petits traités, volume 1 à 8                    

 

                                  Pascal Quignard, Le Livre des lumières, voix, souffle, corps, ponctuation, langue, lecture,silence

                VIIIe traité, Le Livre des lumières 

 

   Au cours de la lecture, on dit qu'une voix silencieuse, parfois, se fait jour. À l'évidence, elle ne naît pas du livre. Mais le corps ne l'articule pas. Elle épouse le rythme de la syntaxe et sans qu'elle fasse sonner les mots elle mobilise pourtant la gorge, le souffle, les lèvres. Il semble que tout le corps, pourtant immobile, s'est mis à suivre une certaine cadence, qu'il ne gouverne pas, mais que le livre lui impose : la langue résonne en silence dans les marques syntaxiques, le corps halète un peu et c'est un très lointain fredon.

   On le dit.

   « On le dit », cela veut dire : ce sont des choses qu'on entend. Mais personne n'entend les livres.

   S'il est vrai que la ponctuation d'un livre est plus affaire de syntaxe que de souffle, il reste que parfois pareille voix fictive parcourt effectivement le corps. Même, quand le livre est très beau, elle fait penser que la lecture n'est pas si loin de l'audition, ni le silence du livre tout à fait éloigné d'une « musique extrême », — encore qu'il faille affirmer aussitôt qu'elle est imperceptible.

   Aussi entend-on parler de la ponctuation comme d'une sorte de cadence ou, plutôt, de « mouvement d'exécution ». Ce n'est pas un air, une mélodie : mais un rythme, qui est abstrait, qui chiffre la promptitude ou la lenteur, solfiant les groupes des mots, décidant des valeurs Ainsi on estime certaines ponctuations pour agitées, ou contenues, pour graves, ou inquiètes, pour fougueuses, ou sèches, pour domptées, ou tumultueuses, — et il est vrai que le rejet même de la ponctuation, loin qu'il affranchisse d'une règle, consent un sacrifice qu'il n'appelait peut-être pas de ses vœux s'il a pour premier effet des restrictions supplémentaires, des privations exorbitantes. Vouant à vivre de peu, il accroît la misère.

[...]

 

Pascal Quignard, Petits traités, I, Maeght, 1990, p. 159-161.

11/05/2014

Les poèmes d'Edgar Poe, traduits par Stéphane Mallarmé

                           imgres-1.jpg

                                     Le lac

 

   Au printemps de mon âge, ce fut mon destin de hanter de tout le vaste monde un lieu, que je ne pouvais moins aimer — si aimable était l'isolement d'un vaste lac, par un roc noir borné, et les hauts pins qui le dominaient alentour.

 

   Mais quand la nuit avait jeté sa draperie sur le lieu comme sur tous, et que le vent mystique allait murmurer sa musique — alors — oh ! alors je m'éveillais toujours à la terreur du lac isolé.

 

   Cette terreur n'était effroi, mais tremblant délice, un sentiment que non ! mine de joyaux ne pouvait m'enseigner ou me porter à définir — ni l'Amour, quoique l'Amour fut le tien !

 

   La mort était sous ce flot empoisonnant, dans son gouffre une tombe bien faite pour celui qui pouvait puiser là un soulas à son imagination isolée — dont l'âme solitaire pouvait faire un Eden de ce lac obscur.

 

Les poèmes d'Edgar Poe, traduits par Stéphane Mallarmé, Gallimard, 1928, p. 138-139.

 

 

Buson (1716-1783), Le parfum de la lune

buson.jpg

aux poils de la chenille

on devine que souffle

la brise matinale

 

sous la lune

si loin semblent-elles

la couleur et la senteur de la glycine

 

juste un somme

au réveil cette journée printanière

déjà se termine

 

toute la nuit

sans un bruit la pluie

sur les sacs de graines

 

au bord du chemin

par une main éparpillées

quelques fleurs de sarrasin

 

les fleurs des cerisiers s'éparpillent

dans les pépinières de riz inondées

nuit étoilée

 

Buson (1716-1783), Le parfum de la lune,

traduction Cheng Wing fun et Hervé

Collet, Moundarren, 1992, p. 19, 29,

32, 39, 44, 48.