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10/11/2023

Jules Renard, Journal, 1887-1910

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Écrire pour quelqu’un, c’est comme écrire à quelqu’un : on se croit tout de suite de mentir.

Le peuple ne nous comprend pas. Nous le comprenons encore bien moins.

Mes bonheurs, je les ai presque toujours eus par maladresse.

Il vaudrait mieux se taire toujours. On ne dit rien quand on parle. Ou les mots dépassent la pensée, ou ils la diminuent.

Nous avons tous quelqu’un que notre mort arrangerait.

 

Jules Renard, Journal, 1887-1910, Pléiade/Gallimard, 1965, p. 1151, 1152, 1153, 1160, 1164.

09/11/2023

Jules Renard, Journal, 1887-1910

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Mon ignorance et l’aveu de mon ignorance, voilà le plus clair de mon originalité.

J’aime assez à me créer moi-même mes ennuis.

Je ne connais qu’une vérité : le travail seul fait le bonheur. Je ne suis sûr que de celle-là, et je l’oublie tout le temps.

N’être bon que pour se faire bien voir, c’est se sentir, au fond, incurable.

La vérité créatrice d’illusions, c’est la seule que j’aime.

 

Jules Renard, Journal, 1887-1910, Pléiade/gallimard, 1965, p. 1164, 1170, 1172, 1174, 1181.

08/11/2023

Jules Renard, Journal, 1887-1910

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Dans ce coin du monde qu’est un village, il y a à peu près toute l’humanité.

La vanité est le sel de la vie.

Livres. Il suffit de lire les cinquante premières pages et de découper le reste.

J’avoue que parfois la nature m’embête. C’est une saveur de plus que je lui dois : celle de l’ennui.

La Bruyère, le seul dont dix lignes lues au hasard ne déçoivent jamais.

 

Jules Renard, Journal, 1887-1910, Pléiade/Gallimard, 1965, p. 1182, 1186, 1191, 1191, 1195.

07/11/2023

Jules Renard, Journal, 1887-1910

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Je ne sais jamais rien, et j’ai toujours le plaisir d’apprendre n’importe quoi.

Les hommes naissent égaux. Dès le lendemain ils ne le sont plus.

Oui, je m’ennuie, mais l’ennui ne fait pas mal comme un autre sentiment : colère, orgueil, désir, etc.

Une seule expérience se fortifie en moi : tout dépend du travail. On lui doit tout, et c’est le grand régulateur de la vie.

Une fenêtre sur la rue vaut un théâtre.

 Jules Renard, Journal, 1887-1910, Pléiade/Gallimard, 1965, p. 1130, 1132, 1147, 1148, 1148.

 

05/11/2023

Jules Renard, Journal, 1887-1910

 

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Se défier des principes qui rapportent beaucoup d’argent.

Ma peur, quand je marche derrière une femme, qu’elle s’imagine que je la suis.

Un jeune qui n’a pas de talent, c’est un vieux.

Ils sont encore chrétiens parce qu’ils croient que leur religion excuse tout.

On s’habitue à n’être jamais malade.

Rongé de modestie.

 

Jules Renard, Journal, 1887-1910, Pléiade/Gallimard, 1965,

p. 1111, 1112, 1112, 1117, 1121, 1129.

04/11/2023

Jules Renard, Journal, 1887-1910

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Pourquoi se déplacer ? D’une certaine hauteur de rêve, on voit tout.

À relire des vieilles lettres, j’éprouve déjà un plaisir de vieux.

Métro : on entre dans la gueule populaire.

Travailler à n’importe quoi, c’est-à-dire faire de la critique.

La mort ne nous prend peut-être que tout à fait développés : ma lenteur à croître me rassure. 

Jules Renard, Journal, 1887-1910, Pléiade/Gallimard, 1965, p. 1097, 1097, 1103, 1104, 1108.

03/11/2023

Jules Renard, Journal, 1887-1910

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Il y a place au soleil pour tout le monde, mais ce n’est pas la place de la Concorde.

On a tout lu, mais ils ont lu un livre que vous devriez lire, qui leur donne une supériorité, et qui annule toutes vos lectures.

Pourquoi tant jouir ? Ne pas jouir est aussi amusant, et ça fatigue moins.

Un socialiste, indépendant jusqu’à ne pas craindre le luxe.

Chaque fois que je veux me mettre au travail, je suis dérangé par la littérature.

Jules Renard, Journal, 1887-1910, Pléiade/Gallimard, 1965, p. 1087, 1089, 1090, 1096, 1097.

Jules Renard, Journal, 1887-1910

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Il y a place au soleil pour tout le monde, mais ce n’est pas la place de la Concorde.

On a tout lu, mais ils ont lu un livre que vous devriez lire, qui leur donne une supériorité, et qui annule toutes vos lectures.

Pourquoi tant jouir ? Ne pas jouir est aussi amusant, et ça fatigue moins.

Un socialiste, indépendant jusqu’à ne pas craindre le luxe.

Chaque fois que je veux me mettre au travail, je suis dérangé par la littérature.

Jules Renard, Journal, 1887-1910, Pléiade/Gallimard, 1965, p. 1087, 1089, 1090, 1096, 1097.

Jules Renard, Journal, 1887-1910

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Il y a place au soleil pour tout le monde, mais ce n’est pas la place de la Concorde.

On a tout lu, mais ils ont lu un livre que vous devriez lire, qui leur donne une supériorité, et qui annule toutes vos lectures.

Pourquoi tant jouir ? Ne pas jouir est aussi amusant, et ça fatigue moins.

Un socialiste, indépendant jusqu’à ne pas craindre le luxe.

Chaque fois que je veux me mettre au travail, je suis dérangé par la littérature.

Jules Renard, Journal, 1887-1910, Pléiade/Gallimard, 1965, p. 1087, 1089, 1090, 1096, 1097.

Jules Renard, Journal, 1887-1910

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Il y a place au soleil pour tout le monde, mais ce n’est pas la place de la Concorde.

On a tout lu, mais ils ont lu un livre que vous devriez lire, qui leur donne une supériorité, et qui annule toutes vos lectures.

Pourquoi tant jouir ? Ne pas jouir est aussi amusant, et ça fatigue moins.

Un socialiste, indépendant jusqu’à ne pas craindre le luxe.

Chaque fois que je veux me mettre au travail, je suis dérangé par la littérature.

Jules Renard, Journal, 1887-1910, Pléiade/Gallimard, 1965, p. 1087, 1089, 1090, 1096, 1097.

13/01/2023

Jules Renard, Histoires naturelles

 

Dindes 

Sur la route voici encore le pensionnant des dindes.

Chaque jour, quelque temps qu’il fasse, elles se promènent.

Elles ne craignant ni la pluie, personne ne se retrouve mieux qu’une dinde, ni le soleil, une dinde ne sort jamais sans son ombrelle.

 

Le chat

On lui dit : « Prends les souris et laisse les oiseaux ! »

C’est bien subtil, et le chat le plus fin quelquefois se trompe.

 

L’escargot

Casanier dans la saison des rhumes, son cou de girafe rentré, l’escargot bout comme un nez plein. 

Il se promène dès les beaux jours, mais il ne sait marcher que sur la langue.

 

L’écureuil

Leste allumeur de l’automne, il passe et repasse sous les feuilles la petite torche de sa queue. 

Jules Renard, Histoires naturelles, GF/Flammarion, 1967, p. 35, 55, 113, 121.

14/10/2022

Jules Renard, Journal, 1887-1910

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Le meilleur interviewer est celui qui dit que j’ai un œil d’aigle et une crinière de lion.

 

La liberté d’une presse qui fonctionne plutôt comme un pressoir.

 

Ne dites pas que ce que j’écris n’est pas vrai : dites que j’écris ma   l, car tout est vrai.

 

Dans l’admiration qu’on a pour Verlaine, je sens une trop grande part de pitié pour le pilier d’hôpital.

 

Il a un style à lui dont les autres ne voudraient pas.

 

J’appelle « classiques » les gens qui ne faisaient pas encore de la littérature un métier.

 

Jules Renard, Journal, 1887-1910, Pléiade/Gallimard, 1965, p. 236, 238, 238, 241, 245, 245.

13/10/2022

Jules Renard, Journal, 1887-1910

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Ma littérature, c’est comme des lettres à moi-même que je vous permettrais de lire.

 

Si vous saviez comme je me sens bon quand je suis tout seul, comme j’ai toujours de bonnes relations avec moi.

 

Le Français crible d’épigrammes surtout ce qu’il voudrait être : le député, et ce qu’il voudrait avoir : le ruban rouge. 

 

Comment, n’est-ce pas ? le tonnerre tomberait-il sur ma maison, quand il peut tomber sur celle du voisin ?

 

Oui, dit-il : je l’ai échappé laide.

 

Il lui conseillait de lire chaque jour les faits divers pour se rendre compte de son bonheur.

 

Jules Renard, Journal, 1887-1910, Pléiade/Gallimard, 1965, p. 224, 226, 227, 230, 231, 235.

11/10/2022

Jules Renard, Journal, 1887-1910

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Il y a le bavardage insignifiant et le bavardage pompeux qui signifie moins encore.

 

Pour que le chef-d’œuvre vienne à vous, au moins faites-lui signe.

 

Nul n’aura de talent, hors nous, moins mes amis.

 

Je serais anarchiste si j’étais malheureux, mais je n’ai pas à me plaindre. Comment pourrais-je à la fois être anarchiste et satisfait ?

 

Comme toute comparaison originale doit forcément, à la longue, se banaliser, n’en jamais faire.

 

Jules Renard, Journal, 1887-1910, Pléiade/Gallimard, 1965, p. 208, 209, 209, 209, 210.

10/10/2022

Jules Renard, Journal, 1887-1910

 

Je ne lis rien, de peur de trouver des choses bien.

 

Chez Rodin, il m’a semblé que mes yeux tout d’un coup éclataient. Jusqu’ici la sculpture m’avait intéressé comme un travail dans du navet.

 

Balzac est peut-être le seul qui ait eu le droit de mal écrire.

 

Un homme tellement beau que lui-même se trouve ridicule.

 

Acquiers le talent de dire sans bâiller : « C’est intéressant. »

 

Chaque matin songer aux gens qu’on va cultiver, aux pots qu’on va arroser.

 

Jules Renard, Journal, 1887-1910, Pléiade/Gallimard, 1965, p.83, 85, 88, 89, 92. 95.