17/11/2022
Jacques Roubaud, Autobiographie, chapitre dix
La mémoire
ma mémoire se brouille souvent,
la neige incessante des sensations recouvre de son grand
silence blanc les pistes plus anciennes.
Avec quelle bêche creuserai-je ce manteau pour découvrir
sans les effacer les traces du renard de la jeunesse ?
Alors, je pisse dedans.
Jacques Roubaud, Autobiographie, chapitre dix, Gallimard, 1977,
p. 114.
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16/11/2022
Jacques Roubaud, Octogone
À P. L. pour son 70e anniversaire
« J’ai moins de souvenirs que si j’avais deux ans »
« Ma mémoire n’est plus qu’un souvenir ». Je cite
souvent ces mots. Ce sont deux vers. C’est un peu vite
dire que ce sont vers. Aphorythmr au présent
continuel est leur statut. C’est au hasard
d’une recuisson de langage que la suite
de mallarméennes syllabes reste juste
comptable, tu n’as jamais montré tant d’égards
pour Alexandre que pour Bach (Johann Sebas-
tian). Le second est un décasyllabe ly-
rique, une invention de trouvères. Pali
est le feuillet crayonné d’ans où tu jetas
sa ligne de poids métrique. Sombres paroles.
Ô dure incomplétude des pensives époques.
(var. : ô rude incomplétude des poussives systoles)
Jacques Roubaud, Octogone, Gallimard, 2014, p. 230.
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15/11/2022
Jacques Roubaud, Quelque chose noir
Le sens du passé
Le sens du passé naît
d’objets-déjà
Dans tous les moments évidents
je t’ai cherchée
Aussi dans de ténus
interrègnes
Cherchée qui ?
où
es-tu ?
qui ?
qui, n’a plus de nom
ni quoi (sans nom, dans nulle langue)
Je reviendrais de quelques pas en arrière, je serais
dans un espace
différent, en un sens précaire.
Comme si le son traversant l’eau
tombait d’une quarte.
Jacques Roubaud, Quelque chose noir, Gallimard, 1986, p. 30.
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05/10/2020
Jacques Roubaud, Les animaux de tout le monde
Le lézard
Le lézard est sur son mur
comme sur une grande plaine
il regarde le mur d’azur
où le soleil rouge peine
C’est drôle, dit le lézard,
comme le soleil s’obstine
à se chauffer l’hémoglobine
moi je suis froid et j’en suis fier.
Lézards gris et lézards verts
n’ayons donc pas d’inquiétude
mais pour ne pas mourir de faim
Guettons la mouche ingénue
de notre œil oblique et malin l
lézards gris et lézards verts !
Jacques Roubaud, Les animaux de tout
le monde, Seghers, 1990, p. 13.
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04/10/2020
Jacques Roubaud, Les animaux de personne
Le Coati Sociable
Dans la cordillère des Andes
Au fond des grandes forêts
Vont les Coatis en bandes
En grognant dans les fourrés
Ils grognent ils grognent ils grognent
Sans jamais se séparer
Ils grognent ils grognent ils grognent
Pleins de sociabilité.
On entend jusqu’en Islande
On entend jusqu’en Corée,
Zélande, Nouvelle-Zélande,
Hollande, Courlande, Irlande,
Ostende, Mende, Marmande,
Tende, Villesséquelande,
Samarkand, Chamarande,
Jutland, Betchouanaland,
Jusqu’au département des Landes,
Du fond des grandes forêts
De la cordillère des Andes
Les grands Coatis grogner.
Ils grognent ils grognent ils grognent
Sans jamais se séparer
Ils grognent ils grognent ils grognent
Pleins de sociabilité.
Jacques Roubaud, Les animaux de
personne, Seghers, 1991, p. 52.
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03/10/2020
Jacques Roubaud, C
1994
Il n’y a pas de ciel
pas d’yeux
pas de voix
rien qu’une lampe
une lampe dont la lumière
s’écoule
et ne reviendra pas
même si elle semble
posée
en permanence
sur la photographie au mur
sur les livres
en l’absence de ciel
d’yeux
et de voix
Jacques Roubaud, C, NOUS,
2015, p. 308.
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02/10/2020
Jacques Roubaud, Octogone
Les objets
Les objets appartiennent à plusieurs espaces
À la géométrie différente
À la métrique différente
Plusieurs espaces qui se chevauchent
S’interpénètrent
Se recouvrent, se contredisent, se combattent
D’où cet air provisoire qu’a le monde
Comme s’excusant
Jacques Roubaud, Octogone, Gallimard, 2014, p. 283.
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01/10/2020
Jacques Roubaud, La forme d'une ville change plus vite, hélas, que le cœur des humains
Rue Jonas
La rue Jonas
« Personnage biblique »
Croisse la rue Samson
Au sein de laquelle un jardinet cultive
Des dahlias
(d’après Dahl, botaniste danois)
« Dahli-as, dahli-as
Que Dalila li-a »
(Max
Jacob)
Me dis-je
Passant par là
(Il y a une rue Max-Jacob près de la Poterne-de-Peupliers
Mais de la rue Dahl nulle
part)
Jacques Roubaud, La forme d’une ville change plus vite,
hélas, que le cœur des humains, Poésie/Gallimard,
1999, p. 74.
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21/05/2020
Jacques Roubaud, Strophes reverdie
49 Qui ne veut plus savoir ce qui se passe
Arrête ta mémoire
Personne ne viendra
Conclure cette histoire
Ni du cœur ni du bras
Tu ne tireras gloire
50 Plaine perdue
Je me suis élongué longtemps
Dans l’herbe arasée de la plaine
Au loin vont les collines molles
Tout ce que j’étais je l’étais
Mais tout ce qui viendra n’est rien
Jacques Roubaud, Strophes reverdie,
L'usage, 2019, p. 45.
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07/10/2019
Jacques Roubaud, Octogone
Registre d’un monde donné
Hommage à Robert Marteau
I
Vent doux pour certifier l’énigme du monde
Imprégné de lavis mouvants, et la corneille
Immobile, noire, commente du tilleul
L’épiphanie. Compacte. Un merle s’escamote.
Écrire dans son calepin les poids, les angles,
Frissons de nénuphars dans la saulaie ; mésange,
Oracle glorifié dans le renouveau
De la création. S’instruire en langue chantée,
Mémoire gardée du jardin, 3 canards beaux
Comme l’Égypte. La plus simple fleur est un
Temple. Cerises, cyprès, combes. Des vaisseaux
Ouvrent les eaux séparées. Des lambeaux s’éteignent,
Tremblent, de ce soleil qui n’est qu’une clairière
Et fait aujourd’hui la France intensément verte.
Jacques Roubaud, Octogone, Gallimard, 2014, p. 61.
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20/09/2018
Jacques Roubaud, Peut-être ou la nuit de dimanche, autobiographie romanesque
Au début de votre siècle, quand la porte du temps a tourné sur ses gonds et montré le vingt et unième qi chassait le vingtième révolu, je me suis inventé une forme poétique. Je l’ai nommée « trident », ne me demandez pas ici pourquoi, ni de sa présentation dans une page, a priori étrange ; la forme trident a pour moi, fatigué, l’avantage d’être très, vraiment très très courte, ne comptant que treize syllabes (je ne précise pas la maniére de les compter) soit quatre de moins que sa cousine lointaine, le haïku, qui lui a servi de modèle.
Dans la ferveur de la découverte de la forme, j’en ai produit des tas, et j’avais même rêvé d’arriver à dix mille. J’en suis loin.
Depuis mes troubles variés, bientôt depuis trois ans, je compose, quand j’en ai le courage (il y a peu de « syllabes » mais avoir besoin d’un temps très long pour les placer convenablement dans leurs trois vers, n’est pas rare).
(…)
d’un mort
je touche ce mort
en pensée
je l’essuie de larmes
*
le vrai
le vrai je voudrais
mais pourquoi ?
pour en faire quoi ?
Jacques Roubaud, Peut-être ou la nuit de dimanche, autobiographie romanesque, Seuil, 2018, p. 100-101.
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15/07/2018
Jacques Roubaud, Octogone
Rue Raymond Queneau
On a convoqué les mots
Dans la rue Raymond Queneau
Mots de bruit, mots de silence
Mots de toute la France
Ils envahissent les rues
De Paris, ses avenues
Les verbes ouvrent la mache
De la langue patriarches
Ensuite les substantifs
Aidés de leurs adjectifs
Les pronoms, les relatifs
Et autres supplétifs…
Ah ! voici les mots d’amour
Ils accourent des faubourgs
Les rimes font ribambelle
Dans la rue de La Chapelle
D’autres viennent à dada
Dans la rue Tristan-Tzara
Certains traînent qui sont lents
Encor place Mac-Orlan
Un s’écrie « attendez-moi ! »
Attardé rue Max-Dormoy
Enfin les voilà en masse
Ils s’alignent dans l’espace
Et composent sans problème
Cent Mille Milliards de Pouèmes
Jacques Roubaud, Octogone, Gallimard,
2014, p. 177-178.
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17/05/2018
Jacques Roubaud, Traduire, journal
En 1980, paraissait sous la direction de Michel Deguy et Jacques Roubaud un volume imposant de traductions, Vingt poètes américains ; une partie d’entre eux était alors inconnue en France, notamment les poètes objectivistes dont Roubaud avait quelques années auparavant proposé un choix dans Europe (juin-juillet 1977). On ne suivra pas l’ensemble de ses traductions, ni de ses réflexions (voir notamment Description du projet, NOUS, 2013) mais, pour lire avec profit Traduire, journal, le lecteur pourrait reprendre, paru en 1981, Dors, précisément les réflexions qui précèdent les quatre parties de poèmes ; référence y est faite à William Carlos Williams pour la métrique retenue dans le premier ensemble (Dors). Roubaud rompt avec le vers libre "classique" pour ces poèmes qui doivent être dits, poèmes définis comme « des moments de contemplation de peu de mots, vers courts, lignes presque blanches, silences de la voix plus longs que tous les mots » [souligné par moi]. Pour lui, la traduction est une activité critique, elle nourrit l’écriture, permettant par exemple d’expérimenter une métrique.
Si le livre n’avait que cette vertu, il faudrait en conseiller la lecture : il offre une anthologie de la poésie américaine, personnelle certes, qui donne à lire des poètes aujourd’hui connus en France (Gertrude Stein, Keith Waldrop, Louis Zukofsky, Paul Blackburn, Jerome Rothenberg, David Antin, etc.), mais d’autres beaucoup moins, comme Jackson Mac Low, Carl Rakosi (notamment grâce à Philippe Blanchon) ou Christopher Middleton (ce dernier grâce à Auxeméry), ou pas du tout comme Armand Schwerner — avec ici quelques extraits de The Tablet, qui n’a pas trouvé son traducteur —, Clark Coolidge ou Ted Berrigan. La plupart de ces poètes ont, pour le dire vite, transformé dans leur langue la relation à la poésie et c’est aussi le cas du poète de langue allemande Oskar Pastior, dont on lira deux traductions.
En 1981, Roubaud (avec Alix Cléo Roubaud) traduit un texte métapoétique de Gerard Manley Hopkins qui interroge la relation entre vers et poésie, affirmant « La poésie est en fait parole employée seulement pour porter l’inscape(l’intérieur) de la parole, pour le seul compte de l’inscape » et « Le vers est donc parole qui répète en tout ou en partie la même figure sonore » (p. 247 et 248). Les poèmes choisis par Roubaud peuvent l’être pour leur intérêt métrique et, également, pour le fait qu’ils présentent des propositions sur la poésie ; ce n’est pas un hasard si le premier, d’Octavio Paz, donne à lire ceci :
l’écriture poétique c’est
apprendre à lire
le creux dans l’écriture
de l’écriture
Mais sans doute aussi importants que ce genre de textes, de nombreux poèmes permettent de mettre en œuvre dans les traductions des choix métriques. Par exemple, dans un poème de Percy Bysshe Shelley, Roubaud introduit des blancs qui ne sont pas dans l’original : « Ensemble succession de rideaux / que le soleil la lune les vents / Tirent et l’île alors les vents » [etc.] (p. 241). Dans un poème de Cid Corman, c’est l’unité vers-syntaxe et l’identité du mot qui sont mises en cause : « Une fourmi un / instant a / ttentive à / une ombre » (p. 229). Le rôle critique de la traduction joue en même un rôle créatif ; Roubaud "traduit" — transforme — des poèmes de Mallarmé et Hugo pour obtenir de nouveaux poèmes et l’expérimentation le conduit à questionner la langue anglaise en traduisant ses propres poèmes. On retiendra encore la mise en pratique de la proposition de Hopkins — le vers comme reprise de la même figure sonore — avec un long poème dont chaque mot contient le son [a], y compris le titre que l’on voit mal être autrement qu’en anglais (« Wahat a map ! »). Cet exercice oulipien par excellence est en accord avec l’extrait traduit de Palomard’Italo Calvino : le personnage entend regarder le monde « avec un regard qui vient du dehors et non du dedans de lui » (p. 259) ; cette proposition devient vite plus complexe et ne pouvait qu’attirer l’attention de Roubaud : « le dehors regardant du dehors ne suffit pas, c’est du dehors regardé que doit partir le regard qui atteint l’œil du dehors qui regarde. »
La postface d’Abigail Lang, dont il faut rappeler son étude de la poésie de Zukofsky et son activité de traductrice (Lorine Niedeker, Rosmarie Waldrop, David Antin, Elizabeth Willis, Gertrude Stein, etc.), décrit et analyse précisément les principes sur lesquels repose le travail de traduction de Roubaud. Elle retrace ce qu’a été le cercle Polivanov, groupe de recherche fondé par Léon Robel (traducteur de Gorki, Soljenitsyne, Aïgui, etc.) et Roubaud, la réflexion sur les pratiques de Pound et Chklovski. J’extrais de cette excellente synthèse sur Roubaud traducteur les derniers mots de sa conclusion : « Traduire [pour Roubaud] participe du travail de poésie, est pris dans un continuum d’activités de lecture et d’écriture, qui ne sépare pas comparaison et critique, appréhension et réflexion : « J’imagine, je lis, je compose, j’apprends, je recopie, je traduis, je plagie, j’écris de la poésie depuis près de 40 ans. Il m’arrive d’en publier ? » (Description du projet) ».
Jacques Roubaud, Traduire, journal, postface d’Abigail Lang, NOUS, 2018, 368 p., 25 €. Cette recension a été publiée sur Sitaudis le 28 mars 2018.
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15/04/2018
Jacques Roubaud, Six sonnets, dans Catastrophes
Sonnet automobile
Au tomber du soleil quand je clos mes yeux tristes
Après avoir erré tout le jour, vrai mouton
Bousculé, klaxonné, moqué, pauvre piéton
Je me rêve parmi les automobilistes
Fier de ma Mercédès, de ma De Dion-Bouton
D’une Jag d’une Opel mais qu’importe le nom
Je le prends n’importe où, j’en compulse des listes)
Jamais ne m’attrapa le virus du volant.
Je n’ai jamais posé le pied dedans aucune
De ces carcasses-là, marcheur toujours immune
J’imagine foncer sur les Champ’s et brûlant
Tous les feux écraser, vainqueur, sur mon passage
Enfants et petits vieux, puis rentrer au garage.
Jacques Roubaud, Six Sonnets, dans Catastrophes, 10 avril 2018.
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15/01/2018
Jacques Roubaud, C et autre poésie (1962-2012)
1994
il n’y a pas de ciel
pas d’yeux
pas de voix
rien qu’une lampe
une lampe dans la lumière
s’écoule
et ne reviendra pas
même si elle semble
posée
en permanence
sur la photographie au mur
sur les livres
en l’absence du ciel
d’yeux
et de voix
Jacques Roubaud, C et autre poésie
(1962-2012), NOUS, 2015, p. 308.
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