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06/09/2023

Li Bai, Florilège

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Trois, cinq, sept mots

 

                  Par le vent de l’automne

                  Dont la lune rayonne

         Feuilles, tombant, s’assemblent et s’en vont ;

         Le corbeau froid se perche puis frissonne.

Pour nous aimer et pour nous voir, quel jour ? le connait-on ?

En ce moment, en cette nuit, ce qu’on sent s’emprisonne.

 

                                            *

Sentiment de peine

 

Une beauté lève un store fluide,

S’assoit, et fronce un sourcil papillon.

Si de ses pleurs on voit la trace humide,

À qui son cœur en veut-il ? Le sait-on ?

 

Li Bai, Florilège, traduit du chinois, présenté

et annoté par Paul Jacob, Connaissance de

l’Orient/Poésie /Gallimard, 2023, p. 97 et 99.

05/09/2023

Olivier Domerg, La Verte traVersée

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VERT, la rassérénante vibration !

VERT, l’apaisante ivresse du regard !

VERT, la puissance des commencements ;

Champ des possibles et des rénovations,

Virginité toujours réactivée !

VERT pur de l’herbe pure dans l’air pur :

Fraîcheur. Espace un brin velouté,

Le Cantal aura pour nous cet égard !

La peau du monde est la peau du mont,

Douce, et caressante au toucher, bien sûr !

 

Les sensations sont celles du dehors :

VERT, le vif surgissement de la flore !

Les vagues, nous viennent, plus lumineuses,

VERT, l’émotion de l’émulsion herbeuse !

Aucun mot ne rend grâce à la prairie,

À son assomption, son événement.

C’est une ouverture, une épiphanie ;

N’y cherchez pas l’ombre d’un sentiment :

Elle exprime le besoin nécessaire

Que nous avons du VERT, parfois du VERS.

 

Olivier Domerg, La Verte traVersée,

L’Atelier contemporain, 2022, p. 278-279.

04/09/2023

Olivier Domerg, La Verte traVersée

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Haut-plateau herbu, sitôt quittées les

Zones qui le gangrènent — cancer des

ZI et des ZAC, dépeçant le "PARC" ;

Ce mol foisonnement de la prairie

D’habitude de part en part fleurie,

Et vaguement compartimentée par

Des restes de haies / murets / barbeLAIDS —

Et bientôt relief des monts en pâture,

Cette « douce et odorante vêture »

Occultant l’ancien volcan(TAL ?),

                                                     dessous,

 

Par-ci ou par-là des vaches paissent,

Prés cloisonnés de murets (pierre sèche)

À demi-écroulés et de clôtures.
Gazouillis d’oiseaux malgré la rature

Sonore des camions et des voitures,

Sur la route bientôt paysagère,

Même lorsqu’elle suit une rivière

Qui court, coupant l’épais tapis herbu,

Au fond d’une vallée lovée en « U » :

Trait vif et tortueux que l’eau éclaire !

 

Olivier Domerg, La Verte traVersée,

L’atelier contemporain, 2022, p. 7.

01/08/2023

Jean Tardieu, Une voix sans personne

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                  Le monde immobile

 

Puits de ténèbres fontaine sourde lac sans éclat

Présence épaisse battement faible l’instant est là

Rien ni personne une ombre lourde et qui se tait

J’entends les siècles rien ne résonne rien n’apparaît

Sur ce tombeau l’espace bouge c’est ma pensée

pour nul regard pour nulle oreille la vérité

 

Jean Tardieu, Une voix sans personne, dans Œuvres,

Quarto/Gallimard, 2005, p. 502.

31/07/2023

Jean Tardieu, Histoires obscures

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                 Mémoire morte

 

Près des lambris dorés des bureaux

où les corridors filent dans les miroirs sans fin

chaque porte, chaque pilier

cache un tueur qui s’ennuie et bâille ;

le temps est long et le gage est mince.

 

Cependant au dehors dans l’ombre des immeubles

plus d’un portail abrite de la pluie

une femme debout brillante comme une vitrine

qui regarde avec des yeux vides.

 

— Allô ? — Oui c’est moi ! ... — Il est temps

— Écoutez... Où êtes-vous ?... Où êtes-vous ?

— Qui  parle ? ... qui est là ?... Je n’entendds pas !

 

La mer a annulé ses avenues :

demain le sable sous le pas des caravanes.

Alors l’archéologie dans les roches

confondra nos siècles et nos jours

et la conque d’un téléphone rouillé

ne livrera aucun secret

sur le bourdonnement de nos paroles.

 

Jean Tardieu, Histoires obscures, dans

Œuvres, Quarto/Gallimard, 2005, p. 884

 

30/07/2023

Jean Tardieu, Le Témoin invisible

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              Feintes nécessaires

 

J’appuie et creuse en pensant aux ombres

,je passe et rêve en pensant au roc.

 

Fidèle au bord des eaux volages

j’aime oublier sur un sol éternel.

 

Je suis changeant sous les fixes étoiles

mais sous les jours multiples je suis un.

 

Ce que je tiens me vient de la flamme

ce qui me fuit se fait pierre et silence.

 

Je dors pour endormir le jour. Je veille

la nuit, comme un feu sous la cendre.

 

Ma différence est ma nécessité !

Qui que tu sois, terre ou ciel, je m’oppose,

 

car je pourchasse un ennemi rebelle

ruse pour ruse et feinte pour feinte !

 

Ô châtiment de tant de combats,

Ô seul abîme ouvert à ma prudence :

 

Vais-je mourir sans avoir tué l’Autre

qui règne et se tait dans ses profondeurs.

 

Jean Tardieu, Le Témoin invisible, dans Œuvres,

Quarto/Gallimard, 2005, p. 142-143.

29/07/2023

Jean Tardieu, Accents

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      Les dangers de la mémoire

 

Ils s’assemblent souvent pour lutter

Contre des souvenirs très tenaces

Chacun dans un fauteuil prend place

Et ils se mettent à raconter

 

Les accidents paraissent les premiers

Puis l’amour, puis les sordides regrets,

Enfin les espérances mal éteintes.

Toutes ces images sont peintes

Au mur entre les fleurs du papier.

 

Ils pensent ainsi s’habituer

Aux poisons que leur mémoire transporte.

Moi cependant, derrière la porte,

Je vois le PRÉSENT fuir avec ses secrets.

 

Jean Tardieu, Accents, dans Œuvres, Quarto/

Gallimard, 2005, p. 89-90.

28/07/2023

Jean Tardieu, Le Témoin invisible

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Ombre

 

Frange d’invisible,

tremblant de secrets,

l’absent qui te prie

et qui t’a porté

baigné dans son ombre

à travers le jour,

lié en silence

à toutes les feuilles,

à travers les pierres

et à tous les temps

n’est-ce pas toujours

ce vaste Toi-même

où tu t‘es perdu ?

 

Jean Tardieu, Le Témoin

 Invisible dans Œuvres, Quarto/

Gallimard, 2005, pp. 143.

25/07/2023

Christina Rossetti, Monna innominata

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Temps file, espoir fléchit, vie bat de l’aile lasse ;

Mort suit vie de très près — leur écart se resserre ;

Foi court avec tous, dresse un visage ardent, passe

Le reste, rend tout léger, repousse la terre

Mais trouve encore du souffle pour prier, chanter

Lors qu’amour lève une ode, devant, demandant

La grâce et pour la grâce encore remerciant,

Content de ce que jour donne et nuit va donner.

Vie faiblit ; lorsqu’amour replie l’aile au-dessus

D’espoir las, que nous sentons moins son pouls sensible,

Allons nous en dormir, mon cher ami, paisibles :

Encore un peu, douleur, vieillesse ont disparu ;

Encore un peu, la vie ressuscitée dissout

Deuil, décadence et mort — et amour devient tout. 

Christina Rossetti, « Monna innominata » (1881), dans Le Chaos dans 14 vers, anthologie bilingue du sonnet anglais, choix et traduction Pierre Vinclair, éditions Lurlure, 2023, p.                                           

24/07/2023

Christina Rossetti, Monna innominata 

christina rossetti,monna innominata,souvenir,le premier instant 

Ce premier jour, j’aimerais tant m’en souvenir,

Quand tu me rencontras, notre premier instant —

Sombre ou brillante la saison, ce put autant

Être l’été, l’hiver — pour ce que j’en peux dire ;

Faute d’être archivé, tout cela dut s’enfuir,

Moi trop aveugle, ni voyant ni prévoyant

Qu’il eût fallu marquer mon arbre bourgeonnant —

Qui avant tant de mois de mai n’allait fleurir.

Puissé-je seulement me rappeler un tel

Jour des jours ! j’ai laissé venir puis filer,

Laissant de trace moins que la neige au dégel ;

Semblant signifier peu — rien ne signifiait plus !

Puissé-je seulement rappeler le premier

Contact de ta main dans ma main — Eussions-nous su !

 

Christina Rossetti, « Monna innominata » (1881), dans Le Chaos dans 14 vers, anthologie bilingue du sonnet anglais, choix et traduction Pierre Vinclair, éditions Lurlure, 2023, p. 223.

23/07/2023

Elizabeth Browning, Sonnets from the Portuguese

 

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Quand le soleil monta pour la première fois

Sur ton vœu de m’aimer, j’attendis avec hâte

Que la lune dénoue cette union immédiate,

Trop vite scellée pour une durable foi.

Cœur, pensai-je, aimant vite, aussi vite haïra,

Et, en me regardant, me jugeais trop ingrate

Pour l’amour d’un tel homme ; en viole indélicate,

Usée, avec laquelle un bon chanteur sera

Furieux de gâcher sa chanson, et qui, saisie

Hâtivement, est reposée dès que se joue

Une fausse note. Or, plus qu’à moi, je te fis

Injure à toi : les accords parfaits volent sous

Les mains d’un maître, aussi d’instruments défraîchis :

La grande âme aime et crée en un unique coup.

 

Elizabeth Browning, Sonnets from the Portuguese (1850), dans Le Chaos dans 14 vers, anthologie bilingue du sonnet anglais, choix et traduction Pierre Vinclair, éditions Lurlure, 2023, p. 207.

22/07/2023

Gerard Manlay Hopkins, Sonnets terribles

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Pire, non : rien. Degré de l’au-delà des peines,

Maux neufs nourris aux maux anciens, serrent plus forts,

Grande consolatrice, où est ton réconfort ?

Mère nôtre, ô Marie, ton soulagement vienne !

Mes cris jappent, en harde, accolés à leur chef,

Mal cosmique — à l’enclume archaïque il bruit, gri-

Mace — se calme, arrête. La furie glapit :

« Vite ! Et que je sois cruelle ! Le fort fait bref. »

Ô l’esprit ! il a ses montagnes ; ses écorces

D’à-pics inouïs, inhumains. Ni ne peut tel abîme

Contenir notre esprit limité. Là ! pécore,

Rampe, sous l’aise agit l’ouragan : toute vie

Mort achève et tout jour meurt de sommeil aussi.

 

Gerard Manley Hopkins, « Terribkes sonnets », 1885-1886¡, dans Le Chaos dans 14 vers, anthologie bilingue du sonnet anglais, traduction Pierre Vinclair, éditions Lurlure, 2023, p. 265.

21/07/2023

Joseph Joubert, Carnets

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Nous sommes tous de vieux enfants plus ou moins graves, plus ou moins remplis de nous-mêmes.

Il me semble beaucoup plus difficile d’être un moderne que d’être un ancien.

L’histoire doit être la peinture d’un temps, le portrait d’une époque. Lorsqu’elle se borne à être le portrait d’un homme et la peinture d’une vie, elle n’est qu’à demi histoire.

Quand je luis… je perds mon huile.

Amour. Avec quel soin les anciens évitaient tout ce qui pouvait en rappeler tous les plaisirs mais du moins le mécanisme, le jeu.

 

Joseph Joubert, Carnets, Gallimard, 1994, p. 436, 438, 445, 447, 458.

20/07/2023

Joseph Joubert, Carnets

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Tout ce qui pleure est innocent dans ce moment.

Chacun se fait et a besoin de se faire un autre monde que celui qu’il voit.

Une pensée est une chose aussi réelle qu’un boulet de canon.

Beaux ouvrages. Le génie les commence, mais le travail seul les achève.

Tout critique de profession, homme médiocre par nature.

  

Joseph Joubert, Carnets, Gallimard, 1994, ). 383, 398, 424, 429, 434.

19/07/2023

Marie de Quatrebarbes, Vanités

 

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                          « Plutôt que de prendre racine, nous passons »

 

Le pluriel Vanités renvoie à une période de l’histoire de la peinture, la première partie du XVIIe siècle, pour l’essentiel à des natures mortes évoquant le caractère éphémère de la vie, parfois avec la présence d’un crâne : on rencontre aussi dans le livre cet objet — « Ce crâne, regardez-le, né de la roche et son greffon de lierre, entremêlé aux bois du cerf » —, mais le thème de la brièveté de l’existence n’a ici rien de religieux : le contexte associe le minéral, le végétal et l’animal. Pas de prière, de méditation pour se préparer à mourir, seulement savoir que le temps défait tout ce qui est et le projet est clair, « nous nous en tiendrons au matérialisme le plus tendre ». Ce qui est immédiatement lisible : la mort est la condition de la vie et s’il est une éternité elle est dans le fait que tout recommence sans cesse.

 

Le livre s’ouvre avec la reprise du texte en frontispice d’Anatomie de la mélancolie de Robert Burton, présentant Démocrite occupé à disséquer des cadavres pour reconnaître le siège de la mélancolie ; l’annonce en regard se présente comme en relation avec cette activité, mais avec un objet plus large : « Ceci est un livre d’histoire naturelle, décrivant les formes élémentaires par lesquelles commence la nature ». On verra comment se développe ce projet a priori fort ambitieux. Ces deux pages ne sont pas paginées, pas plus que l’ensemble des poèmes qui suivent, numérotés de 1 à 36, toujours de strophes de quatre vers, puis 361/2 pour le dernier de deux vers. On note que d’emblée un récit est annoncé et les premiers poèmes mettent en scène Épicure, « un mathématicien épris de gymnastique » (Thalès de Milet), Platon : l’Antiquité et ses savants inscrivent le livre dans l’histoire longue mais sont laissés au profit « à présent de l’avenir ».

 

L’avenir, et le présent, ce sont les multiples transformations des êtres vivants, et en particulier de la fleur, métamorphoses (qui lient d’ailleurs le livre à l’Antiquité) dont l’abondance font de Vanités un étrange kaléidoscope dans lequel on verrait les êtres et les choses se défaire et se reconstruire dans un mouvement incessant. S’il est une éternité, ce n’est pas du côté de la religion qu’il faut la chercher : c’est celle du recommencement — même si des mots  semblent sortis d’un traité de l’époque classique, « squelette vivant, nudité et ordure ». La vie naît et se développe à partir de la mort, « le genêt pousse dans la ruine », « les corps se dissolvent (…) puis tout recommence », « le tombeau [de la fleur] est le berceau de l’arbre », etc. — on recopierait une partie du livre si l’on relevait toutes les occurrences de ce mouvement. La métamorphose se produit à tous les niveaux, les formes s’emboîtent, vouées à la disparition et, de là, apparaissent d’autres formes ; la fleur devient fruit, puis graines qui se séparent de la plante, se dispersent et d’autres fleurs trouvent leur place. Métamorphose généralisée qui emporte tout, « de toutes parts un mouvement léger fait pirouetter les masses ». La distinction entre l’inerte et le vivant n’est elle-même plus de mise, au moins pour le regard qui confond le minéral et le vivant, on voit « les scarabées pierres mobiles », ailleurs « les rochers pourrissent » et le végétal semble prendre des caractères du vivant mobile (« les yeux tuméfiés du mimosa ») (1).

 

Mais comment rendre compte de ce qui, presque toujours, échappe au regard ? Marie de Quatrebarbes choisit notamment l’énumération de noms pour restituer le foisonnement des éléments sujets à la métamorphose ; parmi d’autres :

On aperçoit au sol des miniatures, aiguilles, chatons de pins usés, minés, foudroyés, mollusques & huîtres, limaçons gélatineux, élastiques, hannetons, lentilles, moules, mouches du rosier, trente-six fragments de feuilles et demi »

 Comment également introduire un semblant d’unité dans ce qui est donné pour échapper à tout ordre ? Dans une partie importante du livre, reviennent dans chaque poème l’adjectif « petit », un de ses dérivés ou un mot connotant la petitesse : « petit », le mieux représenté, seul ou non (« son tombeau était petit » opposé à « esprit large », « petites morsures »), « brève histoire », « insecte », « petitesse,  « miniature », « imperceptibles », « microscopes ». Une figure insolite, celle de l’enfant, fréquente dans les livres de Marie de Quatrebarbes, est introduite avant le premier poème numéroté, entrant dans la série des contraires par son jeu : « L’enfant éteint la lumière, il l’allume » ; Il apparaît ensuite régulièrement, lié à la nature (« l’enfant se contemple dans le miroir de la nature »), se transformant (« l’insecte-enfant ») avant d’entrer dans le mouvement du recommencement à la fin du livre : « Parfois s’animent dans le visage du mourant les traits du nouveau-né & réciproquement ». Certains procédés rhétoriques s’ajoutent, comme la répétition de mots, pour unifier les contenus, avec aussi des jeux d’assonances (or dans une strophe : morsure, mort, ornée, sorte) et d’allitérations, ainsi avec la reprise d’un titre de livre de Paul Éluard, « le dur désir de durer ».

Il suffirait peut-être de dire que Vanités est un livre original sur l’idée de recommencement dans la nature. Le livre, cependant, apparaît plus complexe. La citation donnée supra s’achève par « trente-six fragments de feuilles et demi » : comment ne pas y reconnaître le numéro de la dernière page ? Si l’on s’attarde à quelques allusions dispersées, comme « reprendre la phrase encore » et, dans le dernier poème, « La page ne dit pas où elle va », à des allusions littéraires (par exemple à Louis Zukofsky), on relit aussi l’ensemble comme une métaphore de ce qu’est l’écriture et tout peut s’organiser alors autrement, qu’il s’agisse du thème du recommencement, de la répétition, de la mort et de la naissance, du passé et de l’avenir, etc. La fin de l’avant-dernière strophe et celle de la dernière confirment la possibilité de cette lecture, « On n’y voit rien, suivez mon regard » et « il n’est jamais trop tard pour détourner sa fin ».  Ajoutons qu’il est d’autres lectures qui ne contredisent pas celles proposées ; ainsi, Vanités est, peut-être, dans le fil de Voguer un livre autour de la mémoire.

  1. On sait que l’on emploie "œil" pour désigner le bourgeon.

Marie de Quatrebarbes, Vanités, Eric Pesty éditeur, 2023, 38 p., 10 €. Cette recension a été publiée par Sitaudis le 30 mai 2023.