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23/07/2023

Elizabeth Browning, Sonnets from the Portuguese

 

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Quand le soleil monta pour la première fois

Sur ton vœu de m’aimer, j’attendis avec hâte

Que la lune dénoue cette union immédiate,

Trop vite scellée pour une durable foi.

Cœur, pensai-je, aimant vite, aussi vite haïra,

Et, en me regardant, me jugeais trop ingrate

Pour l’amour d’un tel homme ; en viole indélicate,

Usée, avec laquelle un bon chanteur sera

Furieux de gâcher sa chanson, et qui, saisie

Hâtivement, est reposée dès que se joue

Une fausse note. Or, plus qu’à moi, je te fis

Injure à toi : les accords parfaits volent sous

Les mains d’un maître, aussi d’instruments défraîchis :

La grande âme aime et crée en un unique coup.

 

Elizabeth Browning, Sonnets from the Portuguese (1850), dans Le Chaos dans 14 vers, anthologie bilingue du sonnet anglais, choix et traduction Pierre Vinclair, éditions Lurlure, 2023, p. 207.

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