04/05/2024
Fleur Adcock, Poème qui se termine par une mort
Poème qui se termine par une mort
Ils laveront sur toi tous mes baisers, effaceront mes marques
et mes pleurs – je pleurais plus facilement
lors de cette folle vie toute pimentée – et les taches plus heureuses,
fines écailles de papier de soie... Il est merdique ce début
de pacotille, et faux en plus – toutes les traces de ce genre
tu les as toi-même poncées, il y a des années de cela
quand tu m’as renvoyé mes lettres, la semaine où j’ai épousé
ce singe anecdotique. Donc je recommence. Donc :
Ils ôteront les tubes, les goutte-à-goutte, les pansements
que je censure dans mes rêves. Ils ne manqueront pas ; c’est vrai,
de te laver ; et ils te déposeront dans une boîte.
Après quoi tout ce qu’ils pourront faire d’autre
n’aura pas d’importance. C’est ça, mon style laconique.
Tu le louais, tout comme je louais la complexité
de tes broderies perlées ; ces liens nous entrelaçaient,
mailles endroit, mailles envers tissées sur la charpente de l’univers...
Fleur Adcok, traduction de Bernard Brugière, dans Anthologie bilingue de la Biographie :poésie anglaise, Pléiade/Gallimard, 2001, p.1497.
Publié dans ANTHOLOGIE SANS FRONTIÈRES | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : fleur adcock, poème qui se termine par une mort | Facebook |
Les commentaires sont fermés.