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11/02/2024

Laurent Fourcaut, Une morceau de ciel

 

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Lundi place Gambetta

 

Elle a teint ses cheveux d’une laide couleur

couleur de cuivre rouge il a la chevelure

d’un blanc grisâtre tant pis on se farcit leur  

conciliabule entre des milliards — qu’en conclure ?

 

que silence est une extase qu’aucun dealer

ne fourgue à quiconque il le faut sous son galure

comme jalousement comme ultime valeur

archaïque bientôt  à l’instar du silure

 

Les autres toujours plus nombreux polluent l’air

le monde vous a une minois patibulair

e « en avril je fais l’ouverture de la pêche »

 

fait le loufiat comme si tout continuait

pourquoi pas aller aux champignons ? y’a pas mèche

autant vaudrait croire encore au père Noë

l

 Laurent Fourcaut, Un morceau de ciel, Tarabuste,

2024, p. 117.

20/07/2023

Joseph Joubert, Carnets

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Tout ce qui pleure est innocent dans ce moment.

Chacun se fait et a besoin de se faire un autre monde que celui qu’il voit.

Une pensée est une chose aussi réelle qu’un boulet de canon.

Beaux ouvrages. Le génie les commence, mais le travail seul les achève.

Tout critique de profession, homme médiocre par nature.

  

Joseph Joubert, Carnets, Gallimard, 1994, ). 383, 398, 424, 429, 434.

15/09/2019

Joseph Joubert, Carnets, II

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Pour bien présider un corps d’hommes médiocres et mobiles, il faut être mobile et médiocre comme eux.

 

Il vaut mieux être voyant que dialecticien ou tâtonneur.

 

Virgile n’eût été, au temps de Numa, qu’un villageois joueur de chalumeau.

 

Pour bien faire, il faut oublier qu’on est vieux quand on est vieux et ne pas trop sentir qu’on est jeune quand on est jeune.

 

Joseph Joubert, Carnets, II, Gallimard, 1994, p. 462, 481, 483, 491.

13/03/2015

Cesare Pavese, Le métier de vivre

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   Que dire si, un jour, les choses naturelles — sources, bois, vignes, campagne — sont absorbées par la ville et escamotées et se rencontrent dans des phrases anciennes ? Elles nous feront l’effet des theoi, des nymphes, du naturel sacré qui surgit d’un vers grec. Alors la simple phrase « il y avait une source » sera émouvante.

 

   Le sentiment terrible que tout ce que l’on fait est de travers, et ce qu’on pense, et ce qu’on est. Rien ne peut te sauver, parce que, quelque décision que tu prennes, tu sais que tu es de travers et en conséquence ta décision l’est aussi.

 

   Avec les autres — même avec la seule personne qui émerge — il faut toujours vivre comme si nous commencions alors et devions finir un instant plus tard.

 

Cesare Pavese, Le métier de vivre, traduction  de l’italien par Michel Arnaud, Gallimard, 1958, p. 249, 251, 256.