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28/01/2023

Basho Seigneur ermite

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Lune éclatante —

je tourne autour de l’étang

toute la nuit

 

Impossible de dormir

dans la nuit le bruit d’une jarre

brisée par le gel

 

Première neige —

jusqu’à ployer

les feuilles de narcisse

 

Parmi les feuilles

des cerisiers en fleur

un nid de cigogne

 

Dormir ivre

sur les graviers

fleuris d’œillets 

Basho, Seigneur ermite, l’Intégrale des haïkus,

édition bilingue par Makoto Kemmoku et

Dominique Chipot, La Table ronde, 2012,

p.133, 134, 135, 139, 143.

27/01/2023

Basho Seigneur ermite, l’Intégrale de haïkus

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Bruyante grêle —

mon vieux corps

comme les vieilles feuilles d’un chêne

 

 

La mer sombre dans la nuit —

les cris des canards

vaguement blancs

 

Réveille-toi, réveille-toi,

je veux devenir ton ami

papillon endormi !

 

Sur le chemin montagneux

une violette me fascine

sans raison

 

Quelques papillons

leurs ombres voltigent

sur les champs 

 

Basho, Seigneur ermite, l’Intégrale des haïkus,

édition bilingue par Makoto Kemmoku et

Dominique Chipot, La Table ronde, 2012,

p. 96, 112, 113, 121, 123.

26/01/2023

Basho Seigneur ermite

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Espérant le chant du coucou,

j’entends les cris

du marchand de légumes.

 

L’automne est venu —

sur l’oreiller

le vent me salue.

 

Sous une couverture de gelée,

un enfant abandonné

sur un matelas de vent.

 

Regagnant la côte

sur une feuille, le petit insecte

où dort -il ?

 

Basho, Seigneur ermite, l’Intégrale des haïkus,

édition bilingue par Makoto Kemmoku et

Dominique Chipot, La Table ronde, 2012, p. 64, 66, 69, 79.

15/06/2021

Bashô Seigneur ermite

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Dans cette maison pleine d’affection

ignorant l’hiver

le décorticage du riz, un bruit de grêle

 

Oreiller d’herbes —

est-il triste trempé par l’averse d’hiver

ce chien hurlant à la nuit ?

 

Neige sur neige —

ah ! cette lumière de décembre,

celle de la lune claire

 

Errant comme un corbeau —

les pruniers en pleine floraison

comme autrefois

 

Sur le chemin montagneux

une violette me fascine

sans raison

 

Bashô, Seigneur ermite, traduction Makoto Kemmoku et Dominique Chipot, La Table ronde, 2012, p. 104,111,112, 118, 121.

11/06/2021

Bashô, Friches (2)

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À l’ombre des fleurs

la nuit passée en voyage

évoque le chant

 

D’herbes l’appuie-tête

trempé par l’averse un chien

hurle dans la nuit

 

En voyage donc

j’aurai vu de ce bas monde

le grand nettoyage

 

De mes père et mère

le souvenir m’envahit

au cri du faisan

 

Ah le pays natal

sur mon cordon ombilical je pleure

au déclin de l’an

 

Bashô,  Friches (2), traduction René Sieffert, Presses orientalistes de France, 1992, p. 51, 61, 65, 67, 73.

10/06/2021

Bashô, Jours d'hiver

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De notre malheur

ne résoudra le mystère

le chant du coucou

 

Jusqu’aux fleurs des champs

butine le papillon

aux ailes froissées

 

De la creuse cigale

d’automne le cri sans voix

s’élève en silence

 

Ne pouvant la couvrit

elle fait tomber la lune

l’averse d’hiver

 

Joyeusement

gazouille l’alouette

tire-lire-li

 

Bashô, Jours d’hiver, traduction

René Sieffert, Presses orientalistes

de France, 1987, p. 21, 25, 33, 37, 41.

09/06/2021

Bashô, Friches (2)

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La bise un instant

retient son souffle et c’est

le petit printemps

 

Le soleil couchant

qui tremble à l’horizon

fait mal à la tête

 

Quand souffle la bise

ramasseur d’aiguilles de pin

lui tient compagnie

 

Au vent du printemps

la ceinture relâchée

visage ensommeillé

 

Moustiques de la chambre

à la fumée des offrandes

tous s’en sont allés

 

Bashô, Friches (2), traduction René Sieffert,

presses orientalistes de France, 1992, p. 21, 23, 25, 27, 29.

08/04/2020

Bashô, Le Faucon impatient

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Un éclair soudain

dans les ténèbres s’en va

le cri du héron

 

Champignons des pins

des feuilles d’arbres inconnus

sont restées collées

 

Automne s’en va

quand elle a ouvert le main

bogue de châtaigne

 

Dans sa robe de plumes

emmitouflées bien au chaud

pattes du canard

 

Ah le feu de braise

du visiteur sur le mur 

l’ombre se profile

 

Bashô, Le Faucon impatient, traduction

René Sieffert, POF, 1994, p. 203, 207,

215, 241, 245.

26/07/2019

Bashô seigneur ermite

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Elles mourront bientôt

et pourtant n’en montrent rien —

Chant des cigales

 

Obscurité de la nuit —

Un pluvier pleure

son nid perdu

 

Jour après jour

les orges rougissent —

Chant d’alouettes

 

Souffle le vent d’automne —

Mais les bogues des châtaignes

encore vertes

 

Invisible printemps _

Des fleurs de pruniers dessinées

au revers du miroir

 

 

Bashô, seigneur ermite, édition bilingue

par Makoto Kemmoku et Dominique Chapot,

La table ronde, 2012, p. 255, 272, 276, 285, 293.

13/05/2019

Bashô, Jours d'hiver

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Une ombre noire

dans le petit matin blême

attise la flamme

(Bashô)

 

Entre chien et loup

incliné sur l’horizon

un mince croissant

Tokoku)

 

Papillons sur le houblon

et la voilà qui se mouche

(Bashô)

 

De notre malheur

ne résoudra le mystère

le chant du coucou

(Yasui)

 

Jusqu’aux fleurs des champs

butine le papillon

aux ailes froissées

(Bashô)

  

Bashô,Jours d’hiver, traduction René

Sieffert, Presses orientalistes de France,

1987, p. 17, 17, 19, 21, 25.

19/11/2018

Basho, seigneur ermite

Basho, seigneur ermite, pluie, séparation, luciole, château

Cette eau de source,

est-ce la pluie printanière

s’égouttant des cimes des arbres ?

 

Séparons-nous maintenant

comme un bois de cerf se ramifie

au premier nœud

 

Pieds lavés,

je m’endors pour une courte nuit

tout habillé

 

À l’extrémité de la feuille

au lieu de tomber

la luciole s’envole

 

Ruines d’un château —

je visite en premier

l’eau limpide de l’ancien puits

 

Basho, seigneur ermite, l’intégrale des haïkus,

édition bilingue Makoro Kemmoku et

Dominique Chipot, La Table ronde,

2012, p. 168, 172, 175, 177, 180.

01/08/2017

Basho, Seigneur ermite, L'intégrale des haïkus

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Quel idiot de penser

que l’autre monde serait

tel un soir d’automne !

 

Battant les vagues

le bruit d’une rame glace mes entrailles —

Pleurs dans la nuit

 

L’âme d’un saule pleureur

devient-elle celle d’un rossignol

dans son sommeil ?

 

Poètes émus par les cris des singes,

entendez-vous l’enfant abandonné

dans le vent d’automne ?

 

 

Basho, Seigneur ermite, L’intégrale des haïkus, édition bilingue par Makoto Kemmoku et Dominique Chipot, La Table ronde, 2012, p. 80, 81, 94, 99

07/07/2015

Philippe Beck, Opéradiques

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Variations I

 

Ancienneté Bœuf danse droit.

Allant.

Un Bashô franciscain ?

Non.

A. tire le sillon devant.

Le sillon longeur est un bœuf

lancé en arrière — il avance

à l’arrière — proupe, soc de mer

ancienne, terrée,

aimant traceur, pointe de char

suivi et continué.

Sur les petites fleurs

de ballet vertical.

Prose-pays et spirale interdite

ou Cascade-de-la-Vue-Inverse.

Charrue-proue capable de sillon.

Sillage antique est un bœuf.

Bien. Il prose l’arrière

et le vers premier, durci,

et fait glisser pays

sur pays.

Passé précède verdure contée.

Usif, à cause des filles de la voix.

Cardaire est un soc,

près du Tireur, Tracteur,

ou Câble Animal.

Au puits d’alcali

où descend

pèlerin poétique.

 

Philippe Beck, Opéradiques, Poésie /

Flammarion, 2015, p. 381-382.

07/04/2014

Bashô (2), Jours d'hiver, traduction de René Sieffert,

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Une ombre noire

dans le petit matin blême

attise la flamme

 

Jusqu'aux fleurs des champs

butine le papillon

aux ailes froissées

 

Sortie de sa manche

il ouvre son écritoire

à l'ombre des monts

 

Joyeusement

gazouille l'alouette

tire-lire-li

 

Lune de trois jours

dans le ciel noir du levant

la voix de la cloche

 

On pleure les fleurs

qui du cerisier ne sont

que la moisissure

 

Soleil d'un matin d'hiver

tout n'est que mélancolie

 

Bashô, Jours d'hiver, traduction de René Sieffert, Presses orientalistes de France, 1987, p. 17, 25, 35, 41, 45, 53, 61.

 

 

06/04/2014

Bashô, Seigneur ermite, L'intégrale des haïkus

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Toutes ces fleurs écloses

dans le vent printanier,

éclat de rire

 

Mes yeux étincellent

d'avoir tant désiré la floraison —

Cerisiers pleureurs

 

Regagnant la côte

sur une feuille, le petit insecte

où dort-il ?

 

Oreiller d'herbes —

est-il triste, trempé par l'averse d'hiver,

ce chien hurlant à la nuit ?

 

Blanc coquelicot —

en souvenir du papillon

aile arrachée

 

Lune éclatante —

je tourne autour de l'étang

toute la nuit

 

Bashô, Seigneur ermite, L'intégrale des haïkus, édition bilingue par Makoto Kemmoku et Dominique Chipot,

La Table ronde, 2012, p.50, 57, 79, 111, 126, 133.