07/04/2018
Julien Bosc, Le Verso des miroirs
je vis aux lisières de la terre et de la mer
le long d’une rivière défaite
un vertige
une bascule
une volée d’étourneaux dans la brume
des portes se referment
le vent bégaie
une étincelle allume la bougie
les laves forgent un rivage
deux premiers mots murmurent
Julien Bosc, Le Verso des miroirs, Atelier de
Villemonge, 2018, p. 3. © Photo Chantal Tanet
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31/10/2017
Maurice Rollinat, Les névroses
Ballade des mouettes
En tas, poussant de longs cris aboyeurs
Aussi plaintifs que des cris de chouettes,
Autour des ports, sur les gouffres noyeurs,
Dans l’air salé s’ébattent les mouettes.
D’un duvet mauve et marqueté de roux,
Sur l’eau baveuse où le vent fait des trous,
On peut les voir se tailler des besognes
Et se risque sous le ciel en courroux,
Pour nettoyer la mer de ses charognes.
Flairant les flots, sinistres charroyeurs,
Et les écueils noirs dont les silhouettes
Font aux marins de si grandes frayeurs,
Elles s’en vont avec des pirouettes
De-ci, de-là, comme des girouettes.
Dans les vapeurs vitreuses des temps mous
Où notre œil suit les effacements doux
Des mâts penchant avec des airs d’ivrognes,
Ces grands oiseaux rôdent sur les remous,
Pour nettoyer la mer de ses charognes.
Et quand les flots devenus chatoyeurs
Dorment bercés par les brises fluettes,
On les revoit, avides côtoyeurs,
Éparpillant leurs troupes inquiètes
Aux environs des falaises muettes.
En vain tout rit, le brouillard s’est dissous ;
Ces carnassiers qui ne sont jamais soûls
Ouvrent encore leurs ailes de cigognes
Sur les galets polis comme des sous,
Pour nettoyer la mer de ses charognes.
Envoi
Vautour blafard, fouilleur des casse-cous,
Toi dont le bec donne de si grands coups
Dans les lambeaux pourris où tu te cognes,
Viens-là ! tes sœurs t’y donnent rendez-vous
Pour nettoyer la mer de ses charognes.
Maurice Rollinat, Les névroses, Bibliothèque
Charpentier, 1923, p. 241-242.
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02/04/2017
Jacques Borel, Commémorations
La collection
Pendant des années, je n’ai pas pu passer par cette étroite rue qui fait un coude, à l’angle d’une place irrégulière où saillent, au milieu, deux ou trois maisons plus anciennes et plus basses, aux hautes toitures de tuiles petites, brunies et rectangulaires comme il n’en existe plus nulle part dans la ville, mais dans des villages seulement, toujours plus reculées, aux alentours, sans m’approcher, une fois de plus, de cette boutique devant laquelle, enfant, adolescent, m’avait, au sortir du lycée, si souvent immobilisé la rêverie, et de nouveau, ramené par la même fascination, je n’étais plus que ce regard qui me quitte, franchit la cloison transparente et coule au loin, dans l’eau, dans l’air empoussiéré de la vitrine, à travers les étoiles de mer séchées, les éponges, les coquillages — corne d’abondance tarie et ridée de l’euplectelle, oreille déchiquetée de la strombe, pareille à celles, monstrueuses, démesurées , de ces idiots couverts de bave, à Ligenèse, spires, volutes, cœur pétrifié du cardium et, sur une étagère en retrait, cette conque aux lèvres entrouvertes où affleure le murmure d’une mer captive—,
(…)
Jacques Borel, Commémorations, Le temps qu’il fait, 1990, p. 165-166.
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07/03/2017
Apollinaire, Le Guetteur mélancolique
La nudité des fleurs c’est leur odeur charnelle
Qui palpite et s’émeut comme un sexe femelle
Et les fleurs sans parfum sont vêtues par pudeur
Elles prévoient qu’on veut violer leur odeur
La nudité du ciel est voilée par des ailes
D’oiseaux planant d’attente émue d’amour et d’heur
La nudité des lacs frissonne aux demoiselles
Baisant d’élytres bleus leur écumeuse ardeur
La nudité des mers je l’attire de voiles
Q’elles déchireront en gestes de rafale
Pour dévoiler au stupre aimé d’elles leurs corps
Au stupre des noyés raidis d’amour encore
Pour violer la mer vierge douce et surprise
De la rumeur des flots et des lèvres éprises
Apollinaire, Le Guetteur mélancolique, dans Œuvres
poétiques, Pléiade :Gallimard, 1965, p. 574.
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14/12/2016
Tristan Corbière, Les Amours jaunes
Paysage mauvais
Sables de vieux os _ Le flot râle
Des glas : crevant bruit sur bruit…
— Palud pâle, où la lune avale
De gros vers pour passer la nuit.
— Calme de peste, où la fièvre
Cuit… Le follet damné languit.
— Herbe puante où le lièvre
Est un sorcier poltron qui fuit…
— La Lavandière blanche étale
Des trépassés le linge sale,
Au soleil des loups… — Les crapauds,
Petits chantres mélancoliques
Empoisonnent de leurs critiques,
Les champignons, leurs escabeaux.
Tristan Corbière, Les amours jaunes, dans
C. Cros, T. Corbière, Œuvres complètes,
édition P.-O. Walzer, Pléiade/Gallimard,
1970, p. 794.
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21/11/2016
John Taylor, Hublots / portholes, peintures de Caroline François-Rubino
On pourrait sans difficulté relire une partie de la littérature française (pas seulement, mais soyons modestes) à partir du thème de la fenêtre, passage entre le dedans et le dehors. On se souvient du duc de Nemours voyeur, la nuit, de son aimée dans La Princesse de Clèves, et de l’invitation de Baudelaire, dans Le Spleen de Paris, à découvrir l’intime, également la nuit : « Il n’est pas d’objet plus profond, plus mystérieux, plus fécond, plus ténébreux, plus éblouissant qu’une fenêtre éclairée d’une chandelle. » ("Les Fenêtres"). Aussi souvent la fenêtre ouvre sur le public, parfois l’inconnu, et l’on pense à la prison de Fabrice, aux Fenêtres de Mallarmé, à Emma Bovary, etc. Paul de Roux, à Paris, regardait de sa fenêtre le mouvement des nuages, la lumière, pour relire un poème d’ Apollinaire : « Tu soulèveras le rideau. Et maintenant voilà que s’ouvre la fenêtre. (…) La fenêtre s’ouvre comme une orange. Le beau fruit de la lumière ». Le hublot est aussi une fenêtre, d’un genre particulier puisqu’elle n’est pas ouverture sur un dehors public.
Que voit-on ? Toujours : la mer, les infinies variations de l’eau, crêtes et creux des vagues, et ce qui s’y trouve : une île, un autre bateau ; ou, à l’approche de la terre, une falaise. Selon le moment, les formes changent, nettes sous le soleil, indistinctes, troubles, devenant confuses, s’effaçant presque avec la brume ou le soir venu ; les couleurs se transforment, du gris le plus profond au bleuâtre. Tous ces mouvements disparaissent avec la nuit et seuls les mots peuvent restituer cette absence et, tout aussi bien, ce qui est imaginé, qui prend aussi diverses formes.
C’est surtout cet imaginaire construit dans l’espace du hublot que peint Caroline François-Rubino. Ici pourra-t-on reconnaître la mer et ses mouvements, là le ciel et ses transformations selon l’heure, la saison, mais toujours les nuances et les arrangements du bleu qui laissent toute latitude pour inventer tous les paysages possibles. Ces peintures suggèrent que l’on peut, en laissant errer le regard, voir derrière le hublot des mondes inconnus, ce que dit le poème : il y a, aussi, une fenêtre pour revisiter le temps,
Le hublot
de la mémoire
cercler
teinter de bleu
ce qui est
un vide blanc
Poèmes et peintures conversent, se répondent, d’une certaine manière se commentent ; l’utilisation de la seule couleur bleue est en accord avec le caractère condensé des poèmes en anglais, fort bien adaptés en français. Ce lien très fort entre image et texte donne au livre une unité que n'ont pas toujours les "livres d’artiste".
John Taylor, Hublots portholes, peintures de Caroline François-Rubino, édition bilingue, traduction de Françoise Daviet, L’œil ébloui, 2016, 32 p., 13 €.
Cet article a paru dans Libr-critique.com, revue de Fabrice Thumerel, le 7 novembre 2016.
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16/09/2016
Eugène Savitzkaya, Rules of solitude
Toucher son propre visage équivaut à plonger la main dans l’eau trouble ou à déranger la forme d’un nuage de fumée. Les enfants ont leur visage d’or comme une tache de soleil au milieu de la mer, hors de portée.
Touching your own face is tantamount to plonging your hand into muddy water or disturbing the shape of a puff of smoke. Children wear their golden faces like a splash of sun in the middle of the sea, far from any port.
Eugène Savitzkaya, Rules of solitude, traduction en anglais Gian Lombardo, Quale Press, 1997, np.
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27/05/2016
Marianne Moore, Le poisson
Le poisson
Pénible avance
à travers le jade noir.
Des coquilles de moules bleu-corneille, il continue
d’arranger les amas de cendre ;
s’ouvrant se fermant tel
un
éventail blessé.
Les bernacles incrustés au flanc
de la vague, qui ne peuvent se dissimuler
des rayons émergés du
soleil,
se fractionnent comme du verre
filé, avec célérité se réfugient
au sein des crevasses —
illuminent
les
corps
de la mer turquoise. L’eau pousse un coin
de fer jusqu’au bord ferré
de la falaise ;
[...]
Marianne Moore, dans Olivier Apert, Women, une anthologie
de la poésie féminine amricaine au xxe siècle, traduction et
présentation de O. A., Le Temps des cerises, 2014, p. 281.
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07/05/2016
Guillaume Apollinaire, Le Guetteur mélancolique
La nudité des fleurs c’est leur couleur charnelle
Qui palpite et s’émeut comme un sexe femelle
Et les fleurs sans parfum sont vêtues par pudeur
Elles prévoient qu’on veut violer leur odeur
La nudité du ciel est voilée par des ailes
D’oiseaux planant d’attente émue d’amour et d’heur
La nudité des lacs frissonne aux demoiselles
Baisant d’élytres bleus leur écumeuse ardeur
La nudité des mers je l’attife de voiles
Qu’elles déchireront en gestes de rafale
Pour dévoiler au stupre aimé d’elles leurs corps
Au stupre des noyés raidis d’amour encore
Pour violer la mer vierge douce et surprise
De la rumeur des flots et des lèvres éprises
Guillaume Apollinaire, Le Guetteur mélancolique, dans
Œuvres poétiques, édition M. Adéma et M. Décaudin,
Pléiade / Gallimard, 1965, p. 574.
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06/05/2016
Giorgio Caproni, Le Mur de la terre
Il battait
(Hommage à Dino Campana)
Il battait le nom (il le battait
Précisément, comme
On bat de la monnaie) et la frappe
(mais celle-ci battait
obstinément), le sens
(la valeur) dans le vent
(dans le souffle de pandémonium
sur Oregina) heurté
se perdait dans la mer
d’aluminium — avec la morte
fumée de la cheminée
de la citerne, dont l’éclair
ferme qui, ferme, secouait
la tôle — que, encore,
lui, battait
obstinément (et battait) (comme
on bat une médaille) dans le nom
vide qui se perdait
au vent que, Lui, battait.
Giorgio Caproni, Le Mur de la terre,
traduction Philippe Di Meo , Atelier
La Feugraie, 2002, p. 49.
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16/02/2016
Claude Minière, C'est
C’est
C’est parti
c’est parti pour le jour et la nuit
comme c’est parti ça durera
une barque se détache du quai
on remonte l’ancre et les cordages
la mer est incertaine mais réelle
belle rebelle
à jamais
cette flèche est lâchée
elle résonne sur sa cible virtuelle
sa nudité
cette fleur me fait une fleur
Europe
anthropos
entropie
ces fleurs s’appellent héliotropes
le soleil défroisse leurs corolles
la beauté que nous avons aimée
seule la beauté peut nous sauver
un instant la phrase est parfaite
sans oubli je n’y touche plus
Claude Minière, C’est, dans il particolare, n° 29, 2015, p. 9.
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03/11/2015
Claude Chambard, Le chemin vers la cabane & Tout dort en paix, sauf l'amour
le matin les tourterelles
la pluie goutte dans la cheminée
il faudrait ne pas quitter la chaleur
du lit
cet été-là
le lit n’a jamais été défait
aucun oiseau n’a chanté
un jour j’ai marché
le long d’une voie ferrée
aucun train n’est passé
rien ne voulait de mes guenilles
(ritournelle)
Claude Chambard, Le chemin vers la cabane,
Le bleu du ciel, 2008, p. 21.
Maintenant, l’argile absorbe la mer et le pays, les nuages s’amoncellent au bord du ciel. La paix insonore isole la forêt de l’autre côté des barrières fermées à clef & la mer en vagues claires se repose. Le jour prochain est un luxe. Maintenant, est le plus petit feuillage, la plus petite cabane de la forêt. Maintenant, est un son, le plus calme, un son qui repose, qui a le pouvoir de lier les rêves, qui entraîne au retour, vers l’enfant dans la montée blanche.
Claude Chambard, Tout dort en paix, sauf l’amour, Le bleu du ciel, 2013, p. 65.
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15/08/2015
Murasaki-Shikibu, Poèmes
D’un homme qui, las d’avoir frappé ma porte, s’en était retourné, le lendemain, au matin :
Fût-ce sur les bords
de la mer occidentale
balayée des vents
a-t-on jamais vu la grève
aux vagues inaccessibles ?
En réponse à ces reproches :
Retournée chez elle
peut-être comprendra-t-elle
qu’elle s’est lancée
à l’assaut d’un rude écueil
la frivole vaguelette
Au retour de l’an, comme l’on me demandait si ma porte était désormais ouverte :
De qui rossignol
a-t-il donc en ce printemps
hanté la demeure
pour ainsi se présenter
au logis voilé de brume
Murasaki-Shikibu, Poèmes, traduction du japonais par René Sieffert, P. O. F, 1986, p. 47.
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08/08/2015
Guillevic, Accorder - Présences terraquées
Présences terraquées
I
Mer parsemée d’îlots,
Après un long regard sur vous,
Vous faites revivre
Le cinglant esprit d’épopée
Qui raconte la très ancienne histoire
Du mariage de la terre et de l’eau.
En sourdine
Montent les cantiques
Que e chante l’océan
Quand il rencontre
Un continent.
Ensemble,
Se refusant à tout dire
De la création du monde,
Ils laissent à des îlots
Le soin de la rêver.
II
Oui, roc,
Je te connais
Autant qu’on peut connaître
Du dehors
Quand on n’est pas la chose ?
Moi, il me semble
Que j’ai été roc
Et que pour ça,
Oui, je te connais.
Guillevic, Accorder, poèmes, 1933-1996,
édition établie par Lucie Albertine Guillevic,
Gallimard, 2013, p. 262-263.
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03/08/2015
Pierre Dhainaut, Plus loin dans l'inachevé
Oiseaux d’ici
Rieuses, dit-on de ces mouettes
tête noire et bec rouge,
d’autant plus blanches
lorsque les ailes se déploient
sur la digue, sur le port,
sans trêve, le vent,
le vent est favorable
à la véhémence
de la trajectoire, à l’acuité
du cri : elles gravissent l’air,
elles s’y précipitent, là même
où nous ne voyons rien,
quelle était
leur victime ? cette clameur
de vagues qui s’abattent
nous rattrape, nous blesse
jusque dans les rêves.
Pierre Dhainaut, Plus loin dans l’inachevé,
Arfuyen, 2010, p. 69 .
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