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05/07/2025

Armand Robin, La Monde d'une voix

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En tout, partout je tiens debout

 

Je veux jusqu’à ma tombe qu’on me calomnie,

Je veux qu’après ma tombe encore on me nie.

 

Grande source inaltérée

Mes beaux cris

Arabes, russes, chinois, japonais

Vous ne pourrez me sauver !

 

Jamais je n’ai séparé les terres,

Tous les cris bafoués dans ma bouche ont remué,

Ont repris vie

Furent à neuf sur mon sang respectés.

 

J’eus une âme d’amour et de pureté,

Mes passions furent la brume, les fleurs la lune.

 

J’ai fait mon âme menue

Pour que la plus faible lune, lorsqu’une nue

L’assiège, puisse chez moi trouver demeure

Humble, amie,

Pour sa grande face incertaine.

 

Et la nuit, malgré ses étoiles messagères,

Est une étrangère.

 

Armand Lubin, Le Monde d’une voix,

Gallimard, 1968, p. 9.

 

 

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