23/06/2022
Pierre Reverdy, Le Livre de mon bord
La plume — peut-être le meilleur instrument de maquillage que l’homme ait réussi à fabriquer.
Il y a un degré de tension dans le désespoir au-delà duquel on se sent libéré de tous les soucis qui nous ont conduit au désespoir — mais c’est un déclic qu’on ne peut pas soi-même provoquer. Nous ne connaissons pas les limites de notre résistance qui n’est jamais constante.
Le plus solide et le plus durable trait d’union entre les êtres, c’est la barrière.
Ils portent presque tous un masque, c’est vrai — mais ce qu’il y a de plus terrible, c’est que derrière ce masque, il n’y a rien.
Pierre Reverdy, Le Livre de mon bord, dans Œuvres complètes, 2, Flammarion, 2010, p. 660, 661, 665, 666.
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20/11/2021
Aragon, La Grande Gaîté
Fillette
Je voudrais lécher son masque ô masque
Saphir blanc
Tes cheveux carrés
Fourrure
Ô sacré nom de dieu de rouge aux lèvres
Murmure
Esquisse enfant bleu pâle
Je voudrais
Léchere
Ton casque
Ô tutu
Aragon, La Grande Gaîté, dans Œuvres poétiques
complètes, I, Pléiade/Gallimard, 2017, p. 413.
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09/12/2020
Jean Tardieu, Comme ceci comme cela
Insomnie
Ma longue nuit les yeux ouverts
seul délivré je veille
pour ceux qui dorment.
Rendu à l’espace
à l’empire du souffle
bien au-dessus des demeures.
Vertige lucide. J’entends monter
vers moi le hurlement secret des morts
le tonnerre d’un monde éteint
silence assourdissant langage
des énigmes confondues.
Bientôt (toujours trop tôt)
la retombée le masque aveuglant
le piège. Délire de vivre
Je verserai dans le jour
trésor amoncelé des nuits
cette réserve obscure
cette ombre comme la mer
où dansent les feux en péril
De nouveau les rumeurs
à la dérive
paroles déchirées
lointaines
indéchiffrables
Jean Tardieu, Comme ceci comme cela, Quarto
/ Gallimard, 2003, p. 1243.
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10/04/2017
Thomas Kling, Échange longue distance
Masques
1913 en Papouasie-Nouvelle-Guinée depuis longtemps les
fleuves et les montagnes sont nommés d’après les Hohenzollern.
la tête de l’étranger ronronne et attribue. pour des choses
nouvelles lointaines de nouveaux noms et voici les
langues qui se mélangent. dans la bouche de l’étranger un goût
nouveau comme coprah ou casoar. cela va bien avec le casque, et
de nouveaux masques fument des flots marécageux
sur la langue solennelle de l’occident. les palais
les voiles battent au vent frais d’outremer. berlin —
la langue — île fraiche des morts qui s’élève des marais
fiévreux de la marche l’île claque et déjà les
mots arrivent au loin. les fruits du sud tombent
de la ville hors de sa bouche. de ça la nouvelle langue est
intarissable quelque peu transformée : tous parlent soudain
comme les papous latmul, la langue de cour la bouche comme outre-mer, comme lueur. ainsi se déverse le sepik se jette dans le rhin.
Thomas Kling, Échange longue distance, traduit de l'allemand par Aurélien Galateau, éditions Unes, 2016, p. 64.
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08/12/2016
Jean de Sponde, Œuvres littéraires
Qui sont, qui sont ceux-là, dont le cœur idolâtre,
Se jette aux pieds du Monde, et flatte ses honneurs ?
Et qui sont ces valets, et qui sont ces seigneurs ?
Et ces Ames d’Ébène, et ces Faces d’Albastre ?
Ces masques desguisez, dont la troupe folastre,
S’amuse à caresser je ne scay quels donneurs
De fumées de Court, et ces entrepreneurs
De vaincre encore le Ciel qu’ils ne peuvent combattre ?
Qui sont ces lovayeurs qui s’esloignent du Port ?
Hommagers à la vie, et félons à la Mort,
Dont l’estoille est leur Bien, le vent leur Fantasie ?
Je vogue en mesme mer, et craindroy de périr,
Si ce n’est que je scay que ceste mesme vie
N’est rien que le fanal qui me guide au mourir.
Jean de Sponde, Œuvres littéraires, édition Alan Boase,
Droz, 1978, p. 261.
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22/02/2016
Lyonel Trouillot, Tu diras
Carnaval
La nuit est moins factice dans une ville sans réverbères
Et nul ne saura le visage de la blessure qui danse sous le masque.
Qui dit masque dit-il mascarade ?
Qui dit chagrin dit-il silence ?
Le masque est un tombeau qui rit
et n’épouvante que son porteur.
Les enfants savent que quand le cœur devient
une bombe à retardement
la bombe n’éclate jamais.
Une bombe, ça se mange chaud
dans une rue où ce qui était vivant doit mourir.
Ô mon amour,
qui d’amour n’a jamais eu que le nom
et l’odeur rance du sexe,
sommes-nous de cette foule qu’on voit se ruer dans le mensonge ?
Heureusement,
pour le cœur le plus vil,
la main la plus tremblante,
entre le dimanche et le mardi, il y a le lundi gras.
Le plus triste de la fête demeure l’entre-deux :
lorsque la bête humaine enlève son masque pour souffler
et ne trouve à la place du visage
qu’un chiffon qui fait bonne figure.
Mon amour,
plus je danse plus j’ai faim.
Sommes-nous de cette servitude inaudible
dans le vacarme,
et l’homme qui tombe
piétiné par la foule
perd les deux biens propres avec lesquels
il faut tomber :
sa route et son crachat.
Mon amour,
que serons-nous demain ?
Que fûmes-nous hier
sans route ni crachat ?
Pas même danseurs de corde,
pas même bêtes de cirque.
Pas même l’élégance d’un masque funéraire
qui rendrait à la mort l’antique dignité.
Mon amour,
nous sommes l’enfant
et la foule dessinée par la main de l’enfant,
dans laquelle avancent séparées l’une de l’autre
nos destinées baignant dans leurs caricatures.
Lyonel Trouillot, Tu diras, dans La revue de belles-lettres,
‘’Poètes de la Caraïbe’’, 2015, I, Genève, p. 91-92.
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09/08/2014
Henri Cole, Terre médiane (traduction Claire Malroux)
Masque
J’ai attaché un masque en papier sur mon visage,
mes lèvres presque au-dedans de sa petite bouche rouge.
Tournant la tête à gauche, à droite,
je ressemblais à quelqu’un que j’avais connu, ou été,
aux dents blanches bien droites, aux boucles juvéniles.
Ma vie ordinaire avait suivi son cours attendu,
comme une flèche d’argent se plante dans un cyprès.
Reste à ta place ou tu t’en repentiras, ai-je murmuré
au miroir. Pour réussir, j’avais fait des choses
que je détestais ; pour être aimé, j’avais rivalisé
de promiscuité ;
mon essence semblait se réduire seulement à cela.
Puis j’ai vu mes iris noisette monter à la surface,
comme des œufs accrochés à une plante aquatique,
lisses et clairs, dans un visage vide, un visage d’étang.
Mask
I tied a paper mask into my face,
my lips almost Inside its small red mouth.
Turning my head to the left, to the right,
I looked like someone I once knew, or was,
with straight white teeth and boyish bangs.
My ordinary life had come as far as it would,
like a silver arrow hitting cypress.
Know your place or you’ll rue it, I sighed
to the mirror. To succeed, I’d done things
I hated ; to be loved, I’d competed promiscuously :
my essence seemed to boil down to only this.
Then I saw ma own hazed irises float up,
like eggs clinging to a water plant,
seamless and clear, in an empty pondlike face.
Henri Cole, Terre médiane, édition bilingue, traduction de l’anglais (États-Unis) et présentation par Claire Malroux, Le Bruit du Temps, 2011, p. 86-87.
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25/04/2014
Paul Louis Rossi, Cose naturali, Natures inanimées
Vie tranquille
Sur une des parois de l'ensemble magdalénien de Marsoulas on aperçoit un visage humain de face : le nez de travers et les yeux presque ronds. Ainsi représenté il ressemble à celui que nous avions autrefois rencontré dans les couloirs du collège sur l'emplacement écaillé d'un ancien lavabo qui figurait à notre avis le visage d'un homme : le nez, les yeux, le rictus de la bouche. Et nous allions chaque jour lui rendre visite comme un rite que l'on accomplit à ces âges.
Pour moi le masque humain sera toujours un sujet d'étonnement. Quand j'y songe, j'ai de tous temps eu cette sorte de passion pour les masques : masques amers de la comédie, orbites creuses des masques africains, masques à transformation de la Colombie Britannique, dents pointues de ceux du théâtre de Java, regard aveugle des géants de l'île de Pâques Aussi loin que l'on découvre le geste de l'homme, il a tenté de se représenter parmi les outils, les dieux et les animaux familiers. Et ces masques, je ne les observe pas seulement, ce sont eux, souvent, qui viennent m'épier à leur tout, ils m'interrogent et me surveillent, me regardent autant que je les regarde.
[...]
Paul Louis Rossi, Cose naturali, Natures inanimées,
éditions Unes, 1991, p. 7-8.
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12/10/2013
Pierre Reverdy, Le Livre de mon bord
Reverdy par Picasso
Pour calmer la souffrance de ne pouvoir aller au-delà de ses limites — se replier souvent très en deça de ses limites.
L'esprit a créé le temps et il le trouve long. Comme il n'a pas créé la vie, il la trouve toujours un peu courte.
À partir d'un certain âge les artistes ont beaucoup plus besoin d'admirateurs que d'amis.
Ce n'est pas ce qu'écrit un auteur dans son journal qui présente la plupart du temps un réel intérêt, mais que ce soit écrit par cet auteur qui s'est, par ailleurs, distingué. On rêve d'un journal anonyme où tout ce qui serait consigné serait réellement émouvant — quelque vie particulièrement dramatique et sincèrement dévoilée. Mais ce n'est pas dans l'ordre du talent ou du génie de se dissimuler. Ce ne sont pas les faits qui comptent, mais l'homme que nous voulons voir vivre par les faits. Le journal d'un grand homme inconnu n'a jamais encore été trouvé.
Ils portent presque tous un masque c'est vrai — mais, ce qu'il y a de plus terrible, c'est que derrière ce masque, il n'y a rien.
Il y a les auteurs qui écrivent avec de la lumière, d'autres avec du sang, avec de la lave, avec du feu, avec de la terre, avec de la boue, avec de la poudre de diamant et enfin ceux qui écrivent avec de l'encre, les malheureux, avec de l'encre tout simplement.
Pierre Reverdy, Le Livre de mon bord, dans Œuvres complètes II, édition préparée, présentée et annotée par Étienne-Alain Hubert, "Mille&unepages", Flammarion, 2010, p. 650, 652, 658, 659-660, 666. 669.
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04/07/2012
Isabelle Ménival, Khôl (recension)
La publication d'un premier livre de poèmes, surtout quand son auteur est très jeune, est un pari : on le souhaite gagné. La quatrième de couverture explicite les raisons du choix de l'éditeur : « Khôl, c'est la singularité et la violence d'un monde qu'elle [Isabelle Ménival] vit et éprouve, c'est déjà une maturité de la langue exceptionnelle. » C'est bien là, un regard particulier sur le monde et l'inventivité de la langue, ce que l'on attend de la poésie.
Pour lire l'ensemble, on partira du titre et de la citation en exergue. "Khôl", qui apparaît également dans le titre d'un poème et à l'ouverture d'un autre, évoque non pas l'Orient nervalien, mais la transformation du visage, le masque, l'indécision entre la figure et son reflet. Ce motif est présent à plusieurs reprises à propos de l'apparence du visage, présenté comme « masque aux yeux cernés » ; le maquillage, ce « papier carbone sur le visage », fabrique une manière de double, « métamorphose écarquillée dans l'absence », et dissimule quelque chose : il signale la difficulté à entrer dans le monde sans apprêt et peut-être oriente-t-il également vers une indétermination généralisée, annule-t-il de façon provisoire la séparation hommes-femmes — « il y a des années / j'habitais les corps / de femmes et d'hommes » (on sait la force qu'a le verbe "habiter"). L'absence de délimitation atteint régulièrement l'expression du lien amoureux, par le questionnement des frontières ( « ton corps c'est le mien ? »), et sans qu'il y ait fusion du masculin et du féminin par la tentative de ne pas choisir, d'accueillir « l'autre inconnu(e) indéterminé(e) ».
Il y a l'idée d'une séparation impossible à surmonter, d'une nécessité du masque pour qu'un passage soit possible entre le sujet et l'autre par les mots :
[...] je rêve que tu rêves à ce que je t'apprenne à foncer nos deux peaux ;
Les voix de la rue comme de petites cendres jetées de moi à toi à toi et sans retour.
Ce jeu des reflets est présent dans la composition même du livre : le second ensemble est titré "recto verso" ; il est encore dans la récurrence des quasi homophones, des anagrammes, des allitérations et des rimes répétées, qui introduisent de multiples échos ; voir par exemple : « de ces corps [...] décor ; tu plaides les plaies que tu planques sous pull ; floues / foule ; si proches tes propres premiers sons / hésitant / tant [...] », etc. — jeu jusqu'à l'ironie vis-à-vis de ce jeu : « perdues perverses perchées perturbées ».
Le trouble de l'identité a pour corollaire une relation malaisée au corps et un questionnement continu sur le temps, ce qu'annonce la citation de Proust mise en exergue : « Dire que j'ai gâché des années de ma vie, que j'ai voulu mourir, que j'ai eu mon plus grand amour, pour une femme qui ne me plaisait pas, qui n'était pas mon genre ! » (Du côté de chez Swann) Ce gâchis apparaît aussi dans Khôl, lié à une position du corps défait : « elle avachie par terre / avait perdu vingt ans ». Le temps, rien d'exceptionnel, modifie les corps « au fil des rides », pâlit la couleur des choses, et le désir de quitter « l'enfance interminable » n'aboutit pas à une plénitude rêvée, comme si rien ne tenait et que la menace de disparition obligeait à se saisir de l'instant dans l'instant même (« toutes les secondes qu'on a passées / même pas un jour entier »), parce que l'on sait « que tout s'échappe » et que cette disparition elle-même doit être vécue : « c'était beau cette fois / l'amour qui se délite / emmêlé à ta voix ». On pourrait voir quelque complaisance dans cette visite d'un motif lyrique classique, où l'amour semble bien vaincre le temps : « quatre mêmes mains qui ne se tordent plus ne se lèsent plus / se foulent se découvrent », ce serait ne pas lire la lucidité d'Isabelle Ménival, qui prend ses distances avec la convention : « errer se perdre et jouir cf romantisme ». On ne peut être plus clair.
Cette distance se manifeste aussi dans la pratique du vers, précisément dans l'essai des formes. Le second ensemble débute par des vers courts placés au milieu des pages : on peut dire que c'est là reprendre un poncif de la poésie "moderne", et j'ajoute qu'Isabelle Ménival utilise allègrement tout ce qui signale aujourd'hui la poésie : absence de ponctuation (sauf deux fois un point dans le dernier poème), absence de majuscule en début de vers (sauf dans deux poèmes), petits groupes de vers "libres" séparés par des blancs, décalage des vers les uns par rapport aux autres. Mais elle introduit aussi les vers rimés et comptés, des heptasyllabes — « on rimait quelquefois / saoulés d'impairs » — ou des alexandrins, ou des vers comptés mêlés ; elle n'hésite pas à jouer avec la rime et le sens, associant "doliprane" à "cyclohexane" et "nymphomanes", "versatiles" à "virils" et "stériles"... La poésie n'a pas besoin de mots "poétiques" (d'où l'introduction de "jouable", "grave"), elle est dans cette redécouverte du lyrisme et du vers dans son histoire ; aussi dans le questionnement jamais apaisé de ce lyrisme, ouvert dans le dernier poème avec la répétition de "Regarde" et les deux derniers vers du livre :
Regarde
depuis toujours nos nuits blanches et noires portent ce songe
Il faut espérer qu'Isabelle Ménival continue à « briser la glace des normes », puisqu'elle sait déjà qu'« on peut casser / la norme sur papier ».
Isabelle Ménival, Khôl, éditions Argol, 88 p, 15 €.
Cette recension a été d'abord publiée le 24 juin dans les Carnets d'eucharis de Nathalie Riera.
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21/04/2011
Henri Cole, Terre médiane (traduction Claire Malroux)
Mask
I tied a paper mask into my face,
my lips almost Inside its small red mouth.
Turning my head to the left, to the right,
I looked like someone I once knew, or was,
with straight white teeth and boyish bangs.
My ordinary life had come as far as it would,
like a silver arrow hitting cypress.
Know your place or you’ll rue it, I sighed
to the mirror. To succeed, I’d done things
I hated ; to be loved, I’d competed promiscuously :
my essence seemed to boil down to only this.
Then I saw ma own hazed irises float up,
like eggs clinging to a water plant,
seamless and clear, in an empty pondlike face.
Masque
J’ai attaché un masque en papier sur mon visage,
mes lèvres presque au-dedans de sa petite bouche rouge.
Tournant la tête à gauche, à droite,
je ressemblais à quelqu’un que j’avais connu, ou été,
aux dents blanches bien droites, aux boucles juvéniles.
Ma vie ordinaire avait suivi son cours attendu,
comme une flèche d’argent se plante dans un cyprès.
Reste à ta place ou tu t’en repentiras, ai-je murmuré
au miroir. Pour réussir, j’avais fait des choses
que je détestais ; pour être aimé, j’avais rivalisé de promiscuité ;
mon essence semblait se réduire seulement à cela.
Puis j’ai vu mes iris noisette monter à la surface,
comme des œufs accrochés à une plante aquatique,
lisses et clairs, dans un visage vide, un visage d’étang.
Henri Cole, Terre médiane, édition bilingue, traduction de l’anglais (États-Unis) et présentation par Claire Malroux, Le Bruit du Temps, 2011, p. 86-87.
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