Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

26/06/2021

Georges Perros, Une vie ordinaire

105739865_o.jpg

Il faut beaucoup d’indifférence

ou d’amour c’est selon les goûts

pour résister à ce que l’on trouve

aimable un jour un autre non

et que revient comme rengaine

ce même amour mêlé de haine

Mais l’amour a  le dernier mot

pourvu qu’on fasse acte d’absence

quoique présent Ainsi les choses

arbres ciel mer pavés des rues

se foutent de nous comme peu

d’êtres sont capables de faire

et si vous vous mettez dessus

le nez en état touristique

elles font le paon

                            J’aimerais

vivre ici dit la jouvencelle

Quand la retraite aura sonné

aux flambeaux de nos deux pantoufles

lui répond son urbain mari

qui a d’autres chats à fouetter

que ceux qu’on rencontre la nuit

faisant l’amour dans la nature

 

Georges Perros, Une vie ordinaire, dans

Œuvres, édition Thierry Gillybœuf,

Quarto/Gallimard, 2017, p. 758.

03/06/2021

Daniel Kay, Tombeau de Jorge Luis Borges, suivi de Autres stèles

      200710171792285_1.jpg

Georges Perros à Douarnenez

 

Papiers collés, décollés, rapiécés

avec du scotch, de la colle, papiers

mâchés, rongés, érodés, échancrés,

cousus paresseusement, tout cela finit

par faire un beau livre, Monsieur Perros,

un livre qu’on tient comme un galet

avec une main fraternelle.

 

Daniel Kay, Tombeau de Jorge Luis Borges,

suivi de Autres stèles, Gallimard, 2021, p. 57.

16/01/2020

Georges Perros, Une vie ordinaire

georges-perros.jpg

J’ai besoin d’amour mais m’en passe

et quand on monte l’escalier

souvent je ferme à double tout

pour ne pas avoir à souffrir

de voir femme ou homme apparaître

pour me faire souffrir encore

L’amitié j’en connais le baume

et la douleur bien davantage

Allez plus on avance en âge

moins on a de temps à donner

à ceux qui ont besoin de nous

que luxueusement. C’est tout

ce que ce soir j’ai à chanter.

 

Georges Perros, Une vie ordinaire (1967),

dans Œuvres, édition Thierry Gillybœuf,

Quarto/Gallimard, 2017, p. 749-750.

23/09/2019

Georges Perros, Papiers collés

    georges-perros.jpg

L’homme s’appartient quand il ne se compare plus à aucun homme.

La discipline, c’est d’aimer ce qu’on aime.

Écrire c’est renoncer au monde en implorant le monde de ne pas renoncer à nous.

L’amythié.

Le drame de la vie c’est qu’il peut ne rien s’y passer.

Georges Perros, Papiers collés, Gallimard, 1960, p. 63, 65, 67, 100, 104.

07/08/2019

Georges Perros, Une vie ordinaire, roman poème

`

                 b4aa83385b323939c95ccb49324ec1e8-douarnenez-poulot-perros-une-double-vie-pas-ordinaire.jpg

Mais ce sont nos amours qui comptent

plus que nos haines Je rencontre

tous les jours qui vivraient très bien

sans la musique de Mozart

et de tant d’autres de moindre art

et je leur parle cependant Ils

ne se mettent en colère

que pour la politique aidés

par les clients d’oisiveté

aux aguets des propos d’hier

pour  relever leur aujourd’hui

Ils sont gens qui votent à tour

d’un bras quelque peu fatigué

On aime peu ce que j’adore

ou l’aime-t-on qu’on me fait  tort

en m’en expliquant la genèse

 

Georges Perros, Une vie ordinaire, dans

Œuvres, édition Thierry Gillybœuf,

Quarto / Gallimard, 2017, p. 753.

 

08/02/2019

Georges Perros Poèmes bleus

Perros.jpg

Ce n’est pas cela que j’attends

De la vie à l’odeur forte

Couleur de lilas veuve morte

Tu m’indiffères printemps.

 

L’algue marine et les vents

Qui viennent frapper à ma porte

L’amour que le diable l’emporte

Me sont plus émoustillants

 

Homme qu’un désastre habite

Mes vœux de nulle saison

Ne se soucient. Ma prison

 

Ce corps qu’un feu noir excite

Rien n’en peut changer le sort

Sinon toi, mort de ma mort.

 

Georges Perros, Poèmes bleus,

Gallimard, 1962, p. 43.

20/02/2018

Georges Perros, Œuvres (''Pour remplacer tous les amours...'')

                    Perros copie.jpg

Pour remplacer tous les amours

Que je n’aurai jamais

Et ceux que je pourrais avoir

         J’écris

 

Pour endiguer le flux reflux

D’un temps que sillonne l’absence

Et que mon corps ne peut tromper

         J’écris

 

Pour graver en mémoire courte

Ce qui défait mes jours et nuits

Rêve réel, réel rêvé

         J’écris

 

Georges Perros, Œuvres, édition établie

et présentée par Thierry Gillybœuf,

Quarto/Gallimard, 2017, p. 1074.

24/11/2017

Georges Perros, Papiers collés

                                              Perros.jpg

Papiers collés

 

En amour tout s’annule au fur et à mesure. Tout est à refaire à chaque instant. Deux amants sont hors du temps. Suspension de l’horaire. La mort ne retrouvera nulle part ces heures qui lui furent signalées. Elle déménagera tout, mais en vain cherchera le temps d’amour, qui est son sosie.

 

   L’impossibilité d’aimer sans avoir envie d’être aimé soi-même retire toute grâce à ce sentiment.

 

   On injurie perpétuellement ceux qu’on aime. Ils font semblant de ne pas s’en apercevoir, tout occupés qu’ils sont à cacher leur injure personnelle. Et ainsi de suite.

 

   Ce qui m’intéresse, c’est ce qui m’échappe. Et ce qui m’échappe me donne la mesure de ce que je suis.

 

   L’amour fait faire des choses qui annulent l’amour.

 

Georges Perros, Papiers collés, dans Œuvre, édition Thierry Gillybœuf, Quarto/Gallimard, 2017, p. 402, 409, 415, 417, 421.

23/11/2017

Georges Perros, Poèmes bleus, dans Œuvres (Quarto/Gallimard)

                          Georges Perros, Poèmes bleus, dans Œuvres (Quarto/Gallimard), Thierry Gillybœuf

Gaietés lyriques

 

Si vous cherchez bien

Vous verrez

Des visages

L’enfer s’y promène

Si vous cherchez mal

Vous saurez où surnagent

Nos âmes sereines

Le caméléon de l’amour

Y change ses couleurs fauves

La tristesse de vivre ici

Ferme l’œil bête des alcôves

Nous n’irons plus au bois

L’été

Ressemble trop au carnaval

Squelettes vains

Nous n’irons plus ; le mal lointain

S’est à nouveau pris dans nos pièges

La vie est un bouchon de liège

Elle flotte au gré des humeurs

De l’éternel qui passe vite

À travers nos cœurs désertés.

 

Georges Perros, Poèmes bleus, dans Œuvres,

édition Thierry Gillybœuf, Quarto/Gallimard,

2017, p. 587-588.

22/11/2017

Georges Perros, Henri Thomas, Correspondance 1960-1977 : recension

georges-perros-henri-thomas-correspondance-1960-1977.jpg

   Une bonne partie de la correspondance de Georges Perros (mort en 1978) a été publiée à partir de 1980 et son œuvre est rassemblée en un volume (Quarto / Gallimard, novembre 2017) préparé par Thierry Gillibœuf, à qui l’on doit déjà l’édition de la correspondance avec Jean Paulhan (éditions Claire Paulhan, 2009). Il est bon de lire les lettres de G. P. échangées avec Henri Thomas (1912-1993), dont les poèmes, romans, récits et essais — une quarantaine de volumes —, presque tous chez Gallimard, n’ont pas encore été rassemblés.

   Henri Thomas enseignait la littérature française aux États-Unis, à Boston, quand il a reçu Papiers collés à leur parution en 1960, second livre publié par G. P. après Poèmes bleus, tous deux dans la collection "Le Chemin" fondée par Georges Lambrichs chez Gallimard. Cet envoi marque le début de la correspondance entre les deux écrivains. Ils se rencontrèrent peu, quelquefois à Paris, H. T. différant à plusieurs reprises un séjour à Douarnenez où vivait G. P. ; il se demandait en 1964 quand il ferait le voyage et écrivait en août 1967, « Douarnenez me reste inconnu pour un temps encore », et six ans plus tard, « Je fais toujours le songe d’aller vous voir à Douarnenez ». 

   Il s’y est enfin rendu en 1975, après que G. P. eut appris qu’il était atteint d’un cancer de la gorge. Cette année-là, G. P. avait obtenu une année sabbatique. Il a subi une ablation de cordes vocales à Marseille, où il était soigné ; rééduqué, comme d’autres malades, pour que soit rétablie une forme élémentaire de communication, il racontait les tentatives « pour retrouver une parole œsophagienne », en concluant « On s’est parfois plaint de ma parole. On pourra maintenant s’énerver de mon silence. » H. T. est revenu à Douarnenez en décembre 1977, un mois avant la mort de son ami, le 24 janvier 1978. L’amitié entre eux s’est d’abord fondée sur la reconnaissance réciproque d’une écriture. G. P. se retrouvait dans les études critiques de H. T., celles par exemple de La Chasse aux trésors dont il écrit, « Vous avez la dureté des poètes. Et leur tendresse » ; recevant Le Parjure, il y lit « ce déchirement d’être là plutôt qu’ailleurs » et regrette de si peu connaître son auteur, ajoutant « Je me sens moins seul, à vous imaginer ». 

   Tous deux avaient également des manières analogues de voir et de penser les choses du monde. Les considérations de G. P. sont d’un homme sans illusions, « La vie, ça tient dans un dé à coudre. Mais, faut se taper tout le reste », et les conclusions de H. T. à propos de son activité ne le sont pas moins quand il confie, « écrire est mon seul mode d’être en vie ». La proximité de vues n’a pourtant conduit que fort tardivement au tutoiement et ce n’est qu’à partir de juillet 1975 qu’il est devenu de mise, G. P. sollicitant alors un article sur Corbière pour une revue amie, Ubacs.

   Leur correspondance a été relativement peu importante : 32 lettres de G. P., 26 de H. T., aucune par exemple entre 1964 et 1967, entre 1969 et 1972, peut-être parce qu’aucune n’a été retrouvée pour ces périodes. La maladie de G. P. change la relation épistolaire, puisque 16 lettres ont été écrites par l’un et l’autre de 1976 à décembre 1977. Comme plusieurs de G. P., celles de H. T. ont été alors plus développées ; il rapportait, notamment, les déboires amoureux de sa fille en Grande-Bretagne, donnait des nouvelles de la Nouvelle Revue Française (Lambrichs en a pris la direction en 1977), ou brodait autour des aventures d’un chat qui, recueilli dans son appartement et apporté en banlieue chez Pierre Leyris, avait finalement disparu — anecdote que connaissait G. P. : elle lui avait été relatée par Paul de Roux. L’amitié passait par la correspondance, dont H. T. souligne régulièrement l’importance pour lui ; ainsi : « Je reçois tes deux lettres qui font ma joie. Il me semble que je vis, ça ne m’arrive pas si souvent » (25 février 1977), et un peu plus tard, il s’émeut de « cette flambée d’amitié, qui me vient de toi, et me fait croire à la vie. C’est plus étrange que je ne le dis là » (8 mars 1977). Mais l’amitié se manifestait aussi autrement ; invité à l’émission de Claude Royet-Journoud, "Poésie interrompue »", G. P. lit des poèmes de H. T. et il écrit, en 1977, la 4ème de couverture de La Nuit de Londres repris dans la collection "L’imaginaire".

   On lira la préface de Jean Roudaut *, qui définit finement sa relation aux deux hommes, « nous nous plaisions non par la similitude de ce que nous étions mais de ce qui nous manquait ». Dans la postface il propose un portrait de l’un et l’autre ; ils sont suivis d’une évocation de G. P. par H. T., parue dans la revue Ubacs en 1984, et d’un extrait des Papiers collés, 2 (1973) consacré à H. T. L’établissement d’une telle correspondance est affaire délicate : des lettres ne sont pas datées, les événements passés sont plus ou moins compréhensibles, etc. ; Thierry Bouchard fait revivre ces lettres sans les surcharger d’explications mais, toujours précis, il suggère par ses notes d’autres lectures. Cette édition est une réussite qui complète heureusement les volumes de correspondance déjà parus de Georges Perros  — on ne connaît qu’un Choix de lettres de Henri Thomas (Gallimard, 2003).

 

Georges Perros, Henri Thomas, Correspondance, 1960-1977, collection Thierry Bouchard, Fario, 2017, 166 p., 15 €. Cette note de lecture a été publiée sur Sitaudis le 7 novembre 2017

 

 

 

29/10/2017

Georges Perros, Henri Thomas, Correspondance 1960-1977

                                              Perros.jpg

11 août 1975, Georges Perros à Henri Thomas

 

Dans le fond — de quoi ? ce qu’on appelle notre destin c’est peut-être tout ce qu’on a aimé à moitié sans le savoir, tout aussi, ce qui nous a échappé, parce qu’on n’y tenait pas tellement. Trop mortel. D’où ce fumier infranchissable dont tu parles ? On sait peut-être l’essentiel trop vite. L’inacceptable si l’on tient à vivre un peu. La vie ça tient dans un dé à coudre. Mais, faut se taper tout le reste.

 

Georges Perros, Henri Thomas, Correspondance, 1960-1977, collection Théorodre Balmoral, Fario, 2017, p. 55.

24/05/2017

Jean Paulhan-Georges Perros, Correspondance 1953-1967

 

                        Paulhan.JPG

Cher Georges                          

                                     Mardi [8 mars 1960]

(…)

   Voici ce qui m’a toujours intrigué, irrité : un Monsieur quelconque fait un discours : de préférence un discours populaire (un peu chaleureux) dans une assemblée populaire (un peu agitée — mais, après tout, la scène peut aussi bien se passer dans un salon). Eh bien, une bonne part des assistants vont penser : « Tout ça c’est des lieux communs, des clichés, des-mots-des-mots » (comme disait l’autre). Mais une autre bonne part : « Quels beaux sentiments, quelles pensées justes, sincères, fondées ! » Or le discours est le même pour tous. Cependant un lieu commun est le contraire d’une forte pensée, un mot est le contraire d’une idée.

   Imaginez cent, mille exemples analogues. Les analyses les plus subtiles n’y pourront rien : il faut bien qu’il y ait un lieu de notre esprit où le mot ne soit pas autre chose que la pensée, et les contraires soient indifférents.

   À cela rien d’impossible. C’est ce que Nicolas de Cues, Blake, Hölderlin, cent autres, n’ont pas arrêté de dire, d’une part. Et de l’autre : notre esprit ne peut observer qu’à faux : en prélevant sur lui-même la part qui va l’observer. Donc rien ne s’oppose à ce qu’un esprit entier (et donc invisible) soit apte à confondre les contraires, se meuve dans une sorte d’âge d’or où l’action soit le rêve, où le ciel soit la mer : et l’erreur, la vérité.

 

Jean Paulhan, Georges Perros, Correspondance 1953-1967, édition Thierry Gillybœuf, éditions Claire Paulhan, 2009, p. 221-222.

 

17/05/2017

Georges Perros, Papiers collés

              Perros.JPG

 

Les poètes écrivant mal. C’est leur charme. Si tout le monde écrivait comme Anatole France, lire ne serait plus et définitivement qu’une entreprise maussade. Ils écrivent mal, n’ayant qu’un obstacle mais cet obstacle impossible à franchir. Ils le retrouvent partout. C’est le mot. Ils n’ont pas le loisir d’aller plus avant, c’est-à-dire de penser à quelque chose. À leur sort. À leur misère. À leur condition. Prendre quelqu’un au mot, c’est le sommer dans l’immédiat. Le poète est pris au mot. S’il réfléchit, c’est dans l’angle strict du langage. Une horloge ne pense pas. Elle réduit le mystère, le temps, à sa perpétuelle délibération. Mais aussi bien rend-elle à ce mystère toute son implacabilité, toute sa folle éternité.

   Donc un mot ne veut rien dire. C’est grave quand on s’avise que la plupart des hommes utilisent cette monnaie d’échange pour correspondre. Pour aimer. Pour prêter serment. Mais le mot n’aime guère qu’on le presse, qu’on le prenne pour ce qu’il n’est pas. Le poète a compris cela. Il le traite avec discrétion sinon avec indifférence, et le mot donne tout son sens. Et même un peu plus. Il éclate, à maturité, faisant gicler l’image. Non sans donner sa chance à l’idée.

 

Georges Perros, Papiers collés, Le Chemin/Gallimard, 1960, p. 80-81.

27/06/2016

Jacques Audiberti, Poésies 1934-1948

 

                              jacques audiberti,poésies,raminagrobis,georges perros,vivre

                          Raminagrobis

 

Mangez, mes petits ! Mangez, mes petits ! Mangez !

Demain nous aurons nos sites changés.

Demain nous saurons, de la mort, la tendre,

la seule raison qui n’est que d’attendre.

 

Buvez, mes petits ! Buvez, mes petits ! Buvez !

Demain nous aurons nos pouces lavés.

Nous pourrons, demain, sous la pamplemousse,

graisser, des saisons, le dard, s’il s’émousse.

 

Aimez, mes petits ! Aimez, mes petits ! Aimons !

Nous sommes des feux vêtus de phlegmons.

Nous font, nous guettant, fléchir goutte à goutte

trop d’yeux sur ces murs et sur cette voûte.

 

Mourez, mes petits, mourez, mes petits, et tous !

Qu’il n’en reste un seul, eût-il nom Titous.

Il rebâtirait un temple quelconque.

 

La pierre des soirs tourne dans la conque.

 

Jacques Audiberti, Poésies 1934-1948, préface de

Georges Perros, Gallimard, 1976, p. 94.

 

 

11/05/2016

Georges Perros, Papiers collés, III

                                                    perros.jpg

   Ces artistes qui se refusent à connaître l’œuvre de leurs contemporains par craintes d’être influencés, c’est un peu comme si un homme ne voulait voir aucune femme par crainte de tromper la sienne.

    La réponse n’est pas hors du texte ou dans le texte. Elle est le texte.

   Écrire, pouvoir écrire, c’est, d’une certaine manière, se venger. Remettre l’éternité en marche. Ou tenter d’éliminer le futur.

   Le drame : on se fait des idées. La poésie, c’est le contraire. Poésie de nulle part de n’importe où de partout.

 

Georges Perros, Papiers collés, III, Gallimard, ‘’L’Imaginaire’’, 1994, p. 90, 95, 104, 108.