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26/06/2021

Georges Perros, Une vie ordinaire

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Il faut beaucoup d’indifférence

ou d’amour c’est selon les goûts

pour résister à ce que l’on trouve

aimable un jour un autre non

et que revient comme rengaine

ce même amour mêlé de haine

Mais l’amour a  le dernier mot

pourvu qu’on fasse acte d’absence

quoique présent Ainsi les choses

arbres ciel mer pavés des rues

se foutent de nous comme peu

d’êtres sont capables de faire

et si vous vous mettez dessus

le nez en état touristique

elles font le paon

                            J’aimerais

vivre ici dit la jouvencelle

Quand la retraite aura sonné

aux flambeaux de nos deux pantoufles

lui répond son urbain mari

qui a d’autres chats à fouetter

que ceux qu’on rencontre la nuit

faisant l’amour dans la nature

 

Georges Perros, Une vie ordinaire, dans

Œuvres, édition Thierry Gillybœuf,

Quarto/Gallimard, 2017, p. 758.

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