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09/03/2021

Georg Trakl, Poèmes

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                     Paysage

 

Soir de septembre ; les sombres appels des

         bergers tristement résonnent

À travers le village au crépuscule ; du feu jaillit dans la forge.

Puissamment se cabre un cheval noir ; les boucles de jacinthe de la    [servante

Happent l'ardeur de ses pourpres naseaux.

Doucement se fige à la lisière du bois le cri de la biche

Et les fleurs jaunes de l'automne

Se penchent muettes sur la face bleue de l'étang.

Dans une flamme rouge un arbre a brûlé ;

           figures sombres de chauve-souris s'élevant en battant des ailes.

 

                               Landschaft

 

Septemberabend ; traurig tönen die dunklen Rufe der Hirten

Durch das dämmernde Dorf ; Feuer sprüht in der Schmiede.

Gewaltig bäumt sich ein schwarzes Pferd ; die hyazinthenen Locken    [der Magd

Haschen nach der Inbrunst seiner purpurnen Nüstern.

Leise estarrt am Saum des Waldes der Schrei der Hirschkuh

Und die gelben Blumen des Herbstes

Neigen sich sprachlos über das blaue Antlitz des Teichs.

In roter Flamme verbrannte ein Baum , aufflattern mit dunklen [Gesichtern die Fledermäuse.

 

Georg Trakl, Poèmes, traduits et présentés par Guillevic, Obsidiane, 1986, p. 25 et 24.

09/12/2019

Georg Trakl, Poèmes

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Dans un vieil album

 

Tu reviens toujours, mélancolie,

O douceur de l’âme solitaire.

Pour sa fin s’embrase un jour doré.

 

Humblement devant la douleur

S’incline celui qui s’est fait patience.

Résonnant d’harmonie et de tendre folie.

Vois ! Il va faire noir déjà.

 

La nuit revient, quelque chose de mortel se plaint

Et quelque autre souffre avec elle.

 

Tremblant sous les étoiles d’automne

Chaque année la tête penche davantage.

 

Georg Trakl, Poèmes, traduits et présentés par

Guillevic, Obsidiane, 1981, p. 11.

03/05/2018

Georg Trakl, Poèmes, traduction Guillevic

                                                      georg-trakl.jpg

Chanson de Gaspar Hauser

 

Il aimait vraiment le soleil qui pourpre descendant la colline

Les chemins de la forêt, l’oiseau noir qui chantait

Et la joie de la verdure.

 

Grave était sa demeure dans l’ombre de l’arbre

Et ar son visage

Dieu parla douce flamme à son cœur :

O toi, homme.

 

Le soir, en silence, son pas trouva la ville ;

Sombre plainte de sa bouche :

Je veux devenir un cavalier.

 

Mais le suivaient bête et buisson,

Maison et jardin crépusculaire d’homme blancs

Et son assassin était à sa recherche.

 

Printemps, été et beau l’automne

Du juste, son pas léger

Longeant les sombres chambres des rêveurs ;

La nuit il restait seul avec son étoile ;

Voyait la neige tomber dans le branchage nu

Et l’ombre de l’assassin dans la pénombre du vestibule.

 

Argentée la tête de celui qui n’était pas né tomba.

 

Georg Trakl, Poèmes, traduction Guillevic, Obsidiane, 1986.

24/11/2015

Georg Trakl, Poèmes, traduits par Guillevic —— Écrire après ?

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Dans un vieil album

 

Tu reviens toujours, mélancolie,

O douceur de l’âme solitaire.

Pour sa fin s’embrase un jour doré.

 

Humblement devant la douleur

S’incline celui qui s’est fait patience.

Résonnant d’harmonie et de tendre folie.

Vois ! Il va faire noir déjà.

 

La nuit revient, quelque chose de mortel se plaint

Et quelque autre souffre avec elle.

 

Tremblant sous les étoiles d’automne

Chaque année la tête penche davantage.

 

Georg Trakl, Poèmes, traduits et présentés

par Guillevic, Obsidiane, 1981, p. 11.

 

Écrire après ?

 

Face à des innocents lâchement assassinés par d'infâmes fanatiques, la poésie peut peu, pour le dire à la façon de Christian Prigent. Ça, le moderne ? Quoi, la modernité ? Cois, les Modernes… Face à l'innommable, seul le silence fait le poids ; comme à chaque hic de la contemporaine mécanique hystérique, ironie de l'histoire, l'écrivain devient de facto celui qui n'a rien à dire. Réduit au silence, anéanti par son impuissance, son illégitimité. Son être-là devient illico être-avec les victimes et leurs familles.Nous tous qui écrivons ne pouvons ainsi qu'être révoltés par l'injustifiable et nous joindre humblement à tous ceux qui condamnent les attentats du 13 novembre. Et tous de nous poser beaucoup de questions.

Surtout à l'écoute des discours extrémistes, qu'ils soient bellicistes, sécuritaires, islamophobes ou antisémites sous des apparences antisionistes.  C'est ici que ceux dont l'activité – et non pas la vocation – est de mettre en crise la langue comme la pensée, de passer les préjugés et les idéologies au crible de la raison critique, se ressaisissent : le peu poétique ne vaut-il pas d’être entendu autant que le popolitique ? Plutôt que de subir le bruit médiatico-politique, le spectacle pseudo-démocratique, les mises en scène scandaculaires – si l'on peut dire -, ne faut-il pas approfondir la brèche qu'a ouverte dans le Réel cet innommable, ne faut-il pas appréhender dans le symbolique cette atteinte à l'entendement, ce chaos qui nous laisse KO ? Allons-nous nous en laisser conter, en rester aux réactions immédiates, aux faux-semblants ?
Une seule chose est sûre, nous CONTINUERONS tous à faire ce que nous croyons devoir faire. Sans cesser de nous poser des questions.

 

Ce communiqué, signé de Pierre Le Pillouër et Fabrice Thumerel, est publié simultanément sur les sites :

Libr-critique

Littérature de partout

Sitaudis

28/04/2015

Georg Trakl, "Chant d'un merle captif", dans Œuvres complètes

 

             Chant d’un merle captif

 

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Souffle obscur dans les branchages verts.

Des fleurettes bleues flottent autour du visage

Du solitaire, du pas doré

Mourant sous l’olivier.

S’envole, à coups d’aile, la nuit.

Si doucement saigne l’humilité,

Rosée qui goutte lentement de l’épine fleurie.
La miséricorde de bras radieux

Enveloppe un cœur qui se brise.

 

Georg Trakl, Œuvres complètes, traduites de l’allemand par Marc Petit et Jean-Claude Schneider, Gallimard, 1972, p. 130.

11/12/2014

Georg Trakl, Grodek : deux traductions

                             Georg Trakl, Grodek : deux traductions, guerre, cadavre, douleur, automne, sœur

On peut lire dans le numéro de printemps de la revue de belles-lettres treize traductions d'un poème de Georg Trakl (dont une en tchèque, une en slovène et une en grec). En voici deux :

 

Grodek

 

Vers le soir les forêts de l'automne retentissent

D'armes tueuses, les plaines d'or

Et les lacs bleus où s'abîme un soleil

Plus lugubre ; la nuit cerne

Des guerriers mourants, la farouche plainte

De leurs bouches brisées.

Mais sans bruit, dans le creux des pâturages,

Rouge nue où trône un dieu courroucé,

S'amasse le sang répandu, fraîcheur de lune ;

Tous les chemins débouchent dans une noire pourriture.

Sous les ramures d'or de la nuit et des étoiles

L'ombre de la sœur s'en vient par le bois muet, chancelante,

Saluer les âmes des héros,

les têtes ensanglantées,

Et doucement sonnent aux roseaux les sombres flûtes de l'automne.

O deuil où la fierté s'exalte ! O vous autels d'airain !

Une vaste douleur nourrit en ce jour la flamme ardente de l'esprit,

Les descendants non nés encore.

 

Georg Trakl, Vingt-quatre poèmes, préface et traduction de

Gustave Roud, La Délirante, 1978, dans la revue de belles-lettres, p. 179.

 

Grodek

 

Le soir résonnent les fêtes automnales

D'armes et de mort, les plaines dorées,

Les lacs bleus, plus sinistre le soleil

Roule au-dessus d'eaux ; la nuit entoure

Des guerriers mourants, la plainte sauvage

De leurs bouches cassées.

Cependant se rassemble sans bruit dans les pâtures du vallon

De la nuée rouge où habite un Dieu furieux,

Le sang versé, du froid lunaire ;

Toutes les routes débouchent sur la pourriture noire.

Sous les ramures dorées de la nuit et des étoiles

L'ombre de la sœur chancelle à travers le bois silencieux,

Pour saluer les esprits des héros, les têtes ensanglantées ;

Et doucement résonnent dans les roseaux les sombres flûtes de

                                                                            [l'automne.

O deuil plus fier, vous autels d'airain !

Une douleur puissante nourrit aujourd'hui la chaude flamme de

                                                                                [l'esprit,

Les descendants qui ne sont pas nés.

 

Georg Trakl, Poèmes, traduits et présentés par Guillevic, Obsidiane, 1989, dans la revue de belles-lettres, p. 182..

 

 

Grodek

 

Am Abend tönen die herbstlichen Wälder

Von tödlichen Waffen, die goldnen Ebenen

Und blauen Seen, darüber die Sonne

Düstrer hinrollt; umfängt die Nacht

Sterbende Krieger, die wilde Klage

Ihrer zerbrochenen Münder.

Doch stille sammelt im Weidengrund

Rotes Gewolk; darin ein zürnender Gott wohnt

Das vergoßne Blut sich, mondne Kühle,

Alle Straßen münden in schwarze Verwesung.

Unter goldnem Gezweig der Nacht und Sternen

Es schwankt des Schwester Schatten durch den schweigenden Hain.

Zu grüßen die Geister der Helden, die blutenden Häupter;

Und leiser tönen im Rohr die dunklen Flöten des Herbstes.

O stolzere Trauer! ihr ehernen Altäre,

Die heiße Flamme des Geistes nährt heute ein gewaltiger Schmerz,

Die ungebornen Enkel.

 

la revue de belles-lettres, 2014, I, Lausanne, p. 176.

 

 

 

 

 

30/10/2014

Georg Trakl, Œuvres complètes, traduction M. Petit & J.-. Schneider

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                     La tristesse

 

Quelle violence, bouche sombre,

Au-dedans de toi, forme faite

Des années d'automne,

Du calme d'or du soir ;

Un torrent au reflet verdâtre

Dans les cercle d'ombre

Des pins fracassés ;

Un village

Qui meurt pieusement en des images brunes.

 

Voici que bondissent les chevaux noirs

Sur le pâturage brumeux.

O soldats !

De la colline où mourant le soleil roule

Se déverse le sang rieur —

Sous les chênes

Sans voix ! Ô tristesse grondante

De l'armée, un casque étincelant

Est tombé en sonnant d'un front pourpre.

 

La nuit d'automne vient si fraîche,

Avec les étoiles s'illumine

Au-dessus des débris d'os humains

La moniale silencieuse.

 

Georg Trakl,  Œuvres complètes, traduites de l'allemand

par Marc Petit et Jean-Claude Schneider, Gallimard,

1972, p. 155.

28/09/2014

Georg Trakl, Poèmes, traduits et présentés par Guillevic

 

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                     Paysage

 

Soir de septembre ; les sombres appels des

          bergers tristement résonnent

À travers le village au crépuscule ; du feu jaillit dans la forge.

Puissamment se cabre un cheval noir ; les boucles de jacinthe de la    [servante

Happent l'ardeur de ses pourpres naseaux.

Doucement se fige à la lisière du bois le cri de la biche

Et les fleurs jaunes de l'automne

Se penchent muettes sur la face bleue de l'étang.

Dans une flamme rouge un arbre a brûlé ;

           figures sombres de chauve-souris s'élevant en battant des ailes.

 

                               Landschaft

 

Septemberabend ; traurig tönen die dunklen Rufe der Hirten

Durch das dämmernde Dorf ; Feuer sprüht in der Schmiede.

Gewaltig bäumt sich ein schwarzes Pferd  ; die hyazinthenen Locken    [der Magd

Haschen nach der Inbrunst seiner purpurnen Nüstern.

Leise estarrt am Saum des Waldes der Schrei der Hirschkuh

Und die gelben Blumen des Herbstes

Neigen sich sprachlos über das blaue Antlitz des Teichs.

In roter Flamme verbrannte ein Baum , aufflattern mit dunklen [Gesichtern die Fledermäuse.

 

Georg Trakl, Poèmes,  traduits et présentés par Guillevic, Obsidiane, 1986, p. 25 et 24.

 

08/07/2014

Georg Trakl, Œuvres complètes

 

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                                      Nuit d'hiver

 

   De la neige est tombée. Passé minuit, tu quittes, enivré de vin pourpre, le quartier sombre des hommes, la flamme rouge de leur foyer. Ô les ténèbres !

   Gel noir. La terre est dure, l'air a un goût d'amertume. Tes étoiles se ferment en signes mauvais.

   À pas pétrifiés, tu longes lourdement la voie, les yeux écarquillés, comme un soldat à l'assaut d'un rempart noir. Avanti !

   Amères, neige et lune !

   Un loup rouge qu'un ange étrangle. Tes jambes tintent en marchant comme de la glace bleue et un sourire plein de tristesse et d'orgueil a pétrifié ton visage et le front blêmit dans la volupté du gel ;

   ou bien il se penche, muet, sur le sommeil d'une sentinelle qui s'est écroulée dans sa cabane de bois.

   Gel et fumée. Un blanc linge d'étoiles brûlent les épaules qui supportent et les vautours de Dieu lacèrent ton cœur de métal.

   Ô la colline de pierre. En silence fond, et oublié, le corps froid dans la neige d'argent.

   Noir est le sommeil. L'oreille suit longtemps les sentiers des étoiles dans la glace.

   Au réveil, les cloches sonnaient dans le village. Le jour rose entra, à pas d'argent, par la porte de l'est.

 

Georg Trakl, Œuvres complètes, traduites de l'allemand par Marc Petit et Jean-Claude Schneider, Gallimard, 1972, p. 125.

08/01/2012

Georg Trakl, Nuit d'hiver, dans Œuvres complètes

Georg Trakl, Nuit d'hiver, Marc Petit, Jean-Claude Schneider

                                Nuit d'hiver

 

   De la neige est tombée. Passé minuit, tu quittes, enivré de vin pourpre, le quartier sombre des hommes, la flamme rouge de leur foyer. Ô les ténèbres !

   Gel noir. La terre est dure, l'air a un goût d'amertume. Tes étoiles se ferment en signes mauvais.

   À pas pétrifiés, tu longes lourdement la voie, les yeux écarquillés, comme un soldat à l'assaut d'un rempart noir. Avanti !

   Amères, neige et lune !

   Un loup rouge qu'un ange étrangle. Tes jambes tintent en marchant comme de la glace bleue et un sourire plein de tristesse et d'orgueil a pétrifié ton visage et le front blêmit dans la volupté du gel ;

   ou bien il se penche, muet, sur le sommeil d'une sentinelle qui s'est écroulée dans sa cabane de bois.

   Gel et fumée. Un blanc linge d'étoiles brûlent les épaules qui supportent et les vautours de Dieu lacèrent ton cœur de métal.

   Ô la colline de pierre. En silence fond, et oublié, le corps froid dans la neige d'argent.

   Noir est le sommeil. L'oreille suit longtemps les sentiers des étoiles dans la glace.

   Au réveil, les cloches sonnaient dans le village. Le jour rose entra, à pas d'argent, par la porte de l'est.

 

Georg Trak, Œuvres complètes, traduites de l'allemand par Marc Petit et Jean-Claude Schneider, Gallimard, 1972, p. 125. 

01/10/2011

Georg Trakl, L'automne du solitaire, dans Œuvres complètes

Georg Trakl, L'automne du solitaire, Marc Petit, Jean-Claude Schneider

                   L’automne du solitaire

 

L’automne sombre s’installe plein de fruits et d’abondance,

Éclat jauni des beaux jours d’été.

Un bleu pur sort d’une enveloppe flétrie ;

Le vol des oiseaux résonne de vieilles légendes.

Le vin est pressé, la douce quiétude

Emplie par la réponse ténue à des sombres questions.

 

Et, ici et là, une croix sur la colline désolée ;

Un troupeau se perd dans la forêt rousse.

Le nuage émigre au-dessus du miroir de l’étang ;

Le geste posé du paysan se repose.

Très doucement l’aile bleue du soir touche

Un toit de paille sèche, la terre noire.

 

Bientôt des étoiles nichent dans les sourcils de l’homme las ;

Dans les chambres glacées s’installe un décret silencieux

Et des anges sortent sans bruit des yeux bleus

Des amants, dont la souffrance se fait plus douce.

Le roseau murmure ; assaut d’une peur osseuse

Quand la rosée goutte, noire, des saules dépouillés.

 

Georg Trakl, Œuvres complètes, traduites de l’allemand par Marc Petit et Jean-Claude Schneider, Gallimard, 1972, p. 107.

23/04/2011

Georg Trakl, Deux poèmes

  

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             Crépuscule du matin en été

Dans l’éther vert scintille brusquement une étoile
Et ceux de l’hôpital flairent le matin.
Cachée dans le buisson, la grive lance ses notes ivres
Et les cloches d’un couvent donnent rêveuses et lointaines.

Une statue se dresse sur la place, solitaire et svelte,
Et dans les cours émergent de rouges coussins de fleurs.
L’air autour des balcons de bois tremble de chaleur
Et des mouches s’affolent sans bruit autour de la puanteur.

Le rideau d’argent, là, devant la fenêtre, cache
Des membres enlacés, des lèvres, des seins tendres.
Des coups de marteau résonnent dans les échafaudages du clocher
Et la lune dépérit, blanche, au firmament.

Un accord de rêve, spectral, s’affaiblit
Et des moines sortent par le porche de l’église
Et s’avancent perdus dans l’infini.
Une cime claire dans le ciel s’élève.


             Déclin

Au-dessus de l’étang blanc
Les oiseaux sauvages ont émigré.
Au soir souffle de nos étoiles un vent glacial.

Au-dessus de nos tombes
Se courbe le front brisé de la nuit.
Sous des chênes nous berce une barque d’argent.

Toujours sonnent les murs blancs de la ville.
Sous des voûtes de ronces
Ô mon frère nous gravissons, aiguilles aveugles, vers le minuit.

Georg Trakl, Œuvres complètes, traduites de l’allemand par Marc Petit et Jean-Claude Schneider, Gallimard, 1972, p. 334 et 111.