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03/09/2024

Jacques Roubaud, La forme d’une ville change plus vite, hélas, que le cœur des humains

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L’automne rue du printemps

 

Les feuillages du boulevard Pereire (sud)

Roussissent

Déjà

 

Ça choque

On devrait barrer d’u grand rideau

De toile le bout de cette rue

Résolument terne, et ne le tirer

Que le jour du printemps.

 

Jacques Roubaud, La forme d’une ville change plus vite,

hélas, que le cœur des humains, Poésie/Gallimard, 1999, p. 66.

01/10/2020

Jacques Roubaud, La forme d'une ville change plus vite, hélas, que le cœur des humains

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Rue Jonas

 

La rue Jonas

« Personnage biblique »

Croisse la rue Samson

Au sein de laquelle un jardinet cultive

Des dahlias

(d’après Dahl, botaniste danois)

« Dahli-as, dahli-as

Que Dalila li-a »

(Max

Jacob)

Me dis-je

Passant par là

 

(Il y a une rue Max-Jacob près de la Poterne-de-Peupliers

Mais de la rue Dahl nulle

part)

 

Jacques Roubaud, La forme d’une ville change plus vite,

hélas, que le cœur des humains, Poésie/Gallimard,

1999, p. 74.

14/06/2013

Jacques Roubaud, La forme d'une ville change plus vite, hélas,...

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                Discours aux rues de Paris

 

                   « Rues

                   Madame

                   Mademoiselle

                   Monsieur »,

 

                    etc.

 

             *

 

                 À la tour Eiffel

 

Tour Eiffel cesse de me dévisager comme ça

Si je t'offre un sonnet en vers de quatorze syllabes

(Un mètre assidûment cultivé par Jacques Réda)

Ce n'est pas pour que tu me toises de cet œil de crabe

 

Des toises, certes, tu en as et cette couleur « drab »

(Terne, comme disent les Anglais) du crabe tu l'as

Malgré le mercurochrome du mini-um dont la

Ville soigne tes griffures causées par vents et sables

 

Entre tes jambes écartées passe la foule épaisse

Qui te lorgne les dessous, que ne voiles-tu tes fesses

(D'ailleurs théoriques) il y a des enfants ici

 

Qui s'en retourneront bientôt rêver dans nos campagnes

Par trouble amour d'une géante à jamais pervertis

Comme hameaux intranquilles au pied d'une montagne.

 

Jacques Roubaud, La forme d'une ville change plus vite, hélas, que le cœur des humains, Poésie/Gallimard, 2006 [1999], p. 233 et 105.