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21/12/2023

Ludwig Wittgenstein, Tractacus-logico-philosophicus

 

6.4311. La mort n’est pas un événement de la vie. La mort ne peut être vécue.

 

Si l’on entend pas éternité, non pas une durée temporelle infinie, mais l’intemporalité, alors celui)là  vit éternellement qui est dans le présent.

 

Notre vie est tout autant sans fin que notre champ de vision est sans limite.

 

Ludwig Wittgenstein, Tractacus-logico-philosophicus, traduction Pierre Klossowski, préface Bertrand Russel, Gallimard, 1961, p. 104.

10/04/2023

Gustave Roud, Journal

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Pourquoi, pourquoi ? Pourquoi cette destinée qui se développe et semble s’achever dans le temps ? qui a besoin d’une périssable vêture corporelle ? Cernée ainsi dans sa figure matérielle, dans sa présence de chair qui commence et finit entre deux chiffres précis, je sais bien qu’une vie demeure entièrement inexplicable. Mais je crois que le cœur seul peut comprendre qu’il y a une éternité de l’amour. Certains élans du cœur, leur puissance ne peut prendre fin.

 

Gustave Roud, Journal 1916-1976, Œuvres complètes, volume 3, éditions Zoé, 2022, p. 484.

10/03/2023

Elisabeth Browning, dans Le Chaos dans 14 vers, anthologie bilingue du sonnet anglais

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Si tu dois m’aimer, que cela soit pour rien

Que l’amour même. Ne dis pas : « Je l’aime pour

Son regard... son sourire... ou les doux discours

Qu’elle peut formuler ... ou parce qu’elle tient

Le même tour que moi de pensée, qui fut bien

Source d’agréments importants, tel ou tel jour »,

Car ces choses, Aimé, peuvent changer toujours,

En soi, ou bien pour toi — et l’amour, ainsi teint,

Peut être aussi déteint. Ne va non plus m’aimer

Du fait que ta pitié sèche mes joues — car celle

Que tu réconfortais, oubliant de pleurer,

Perdrait aussi ton affection conditionnelle !

Aime-moi pour l’amour de l’amour : qu’à jamais

Tu continues d’aimer dans l’amour éternel.

 

Elisabeth Browning, dans Le Chaos dans 14 vers,

anthologie bilingue du sonnet anglais composée et

traduite par Pierre Vinclair, lurlure, 2023, p. 197.

10/09/2020

Étienne Faure, Horizon du sol

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Le taffetas des robes

au chevet des mourants inspire

une espèce de rémission :

les morts, in extremis, les robes

leur accorderont un semblant de répit.

Il faut finir,

ne penser à manger ni dormir

— adieu mon amour, le moins possible —

et ils respirent, c’est ça,

l’éternité — souffles longs —

des grains d’amaryllis au parfum suspendu,

spacieuse éternité,

à la lenteur des pas pressentant du drapé

le mouvement des plis qui frôlent

la lourdeur de la litre, à tout âge

le gris fatidique des femmes.

 

les robes mortes

 

Étienne Faure, Horizon du sol, Champ Vallon,

2011, p. 89.

Photo Chantal Tanet

06/06/2020

Jacques Réda, Retour au calme

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                             Juin

 

Entre les haies qui se rejoignent en ogives

Et brillent ce matin comme un mur de vitraux

De vent, de ciel et d’or mêlés de neige vive,

Le chemin cesse d’avancer, pris d’engourdissement,

On le dirait hanté d’une invisible foule

Prête à chanter et dont les pas suspendus foulent

À peine une herbe droite et qui déjà l’entend.

À travers la chaleur qui s’élève en nuages

Et des épaisseurs de parfums acides ou sucrés,

On voit trembler au bout le plateau sans rivage,

Net et luisant comme un fragment d’éternité.

 

Jacques Réda, Retour au calme, Gallimard, 1989, p. 76.

26/01/2020

Elizabeth Barrett Browning, Sonnets portugais

 

                         XIV

 

Si tu dois m’aimer, que ce ne soit pour rien

D’autre que l’amour même. Ne dis pas :

« Je l’aime pour son sourire... son air... sa façon

Douce de parler... ; pour un tour de pensée

Qui s’accorde au mien, et c’est vrai, a éveillé

Tel jour un plaisant sentiment de bien-être —

Car ces choses en soi, mon aimé, peuvent changer,

Ou changer pour toi... et l’amour ainsi tissé

Se détisser d’autant. Ne m’aime pas non plus

Parce que ta chère pitié sèche mes larmes ! —

Elle pourrait oublier de pleurer celle que

Longtemps tu consolas, et perdre ainsi ton amour.

Mais aime-moi pour l’amour, afin qu’à jamais

Tu continues d’aimer dans l’éternité de l’amour.

 

Elizabeth Barrett Browing, Sonnets portugais, traduction Claire Malroux, Le Bruit du temps, 2009, p. 47.

 

15/12/2017

Anne Perrier (1922-2017), Poèmes 1960-1986

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Qui tombe des pommiers

O papillons de l’enfance

Ne touchez pas à l’ombre des pétales

Leur seule transparence

Me sépare de l’ineffable

Clarté

Ne me conduisez pas

Vers les fleuves d’été

Que faire de tout l’éclat

De juillet

Quand c’est la douce la

Douce éternité

Qui traverse le jour

Quand c’est l’amour

Pommiers pommiers et roses

O simples cerisiers

Quand c’est l’amour qui pose

À la ronde son pied

 

Anne Perrier, Poésie 1960-1986, préface

de Philippe Jaccottet, L’Âge d’Homme,

1988, p. 84.

12/05/2017

Diogène Laërce, Sentences vaticanes

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                           Sentences vaticanes

 

  1. La nécessité est un mal, mais il n’y a aucune nécessité à vivre avec la nécessité.

 

  1. Nous sommes nés une seule fois, et il n’est pas possible de naître deux fois ; ne plus être dure nécessairement l’éternité ; mais toi, parce que tu n’es pas maître de ton lendemain, tu diffères ta joie ; or la vie est ruinée par l’attente et chacun, parmi nous, meurt dans l’affairement.

 

  1. Chacun quitte la vie comme s’il venait tout juste de naître.

 

  1. Le fruit le plus important de l’autosuffisance, c’est la liberté.

 

Diogène Laërce, Sentences vaticanes, traduction Daniel Delattre, dans Les Épicuriens, sous la direction de D. Delattre et Jackie Pigeaud, Pléiade/Gallimard, 2010, p. 64, 65, 70, 73.

11/02/2016

Giorgio de Chirico, Mélancolie

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             Mélancolie

 

Lourde d’amour et de chagrin

mon âme se traîne

comme une chatte blessée

— Beauté des longues cheminées rouges

Fumée solide.

Un train siffle. Le mur

Deux artichauts de fer me regardent.

 

J’avais un but. Le pavillon ne claque plus

 — Bonheur, bonheur, je te cherche —

Un petit vieillard si doux chantait doucement

une chanson d’amour.

Le chant se perdit dans le bruit

de la foule et des machines

Et mes chants et mes larmes se perdent aussi

dans les cercles horribles

ô éternité.

 

Giorgio de Chirico, Poèmes, Solin, 1981, p. 25.

                                                                  

 

11/11/2015

Ludovic Degroote, Llanover-Blaenavon

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                                                                            Llanover-Blaenavon

 

Aucun hasard ne conduit de Llanover à Blaenavon, même si la route n’est large que d’une voiture : j’ai de quoi m’y tenir. Les taillis laissent voir, par-dessus eux, la colline qu’il faudra franchir, alors que rien ne le donne à prévoir, sinon ce que j’en sais, parce que nulle route n’est visible d’ici, mais des fermes, des maisons, que je suppose être des fermes pour exister, dans cette espèce de réclusion ou de confinement, c’est difficile à dire lorsqu’on

 

n’est pas habitué à cette vie-là, c’est-à-dire quand on est habitué à une autre vie, si c’était possible de dire qu’il y a des vies différentes, ou qui devient possible à ce moment que j’en prends conscience, le désir profond de m’enterrer là comme si cela pouvait servir d’éternité dont la vision, pourtant menée même par les landes les plus décharnées et les plus abouties, ne peut être soupçonnée, tant il n’est rien qui ne puisse dire rien. [...]

 

Ludovic Degroote, Llanover-Blaenavon, le phare du cousseix, décembre 2014, p. 3-4.

 

Cet appel s’adresse aux membres de RESF mais aussi aux sympathisant-es  ainsi qu’aux citoyen-nes soucieux de justice et de démocratie.

Nous attendons aussi des réactions des élu-es et responsables politiques.

Merci de diffuser.

 Réservons en priorité absolue la date du

vendredi 18 décembre, à 13h30, au tribunal de Grasse.

Dans le département des Alpes-Maritimes, il est interdit de manifester sa solidarité avec les réfugiés ??!! 


En juillet dernier, l’une de nous, Claire Marsol, a accompagné à la gare d’Antibes, 2 jeunes réfugiés (parmi tous ceux que nous essayons d’aider à la frontière italienne).

Elle a été arrêtée, mise en GAV, perquisition de son domicile, menottée, « conseils » biaisés de la police.

Elle passe au tribunal de Grasse le 18 dec à 13h30.

C'est quand même beaucoup pour une simple retraitée de l’Éducation Nationale qui, comme nous toutes et tous, a agi dans le cadre des activités de nos associations :

manifester sa solidarité envers des réfugiés victimes des guerres, de persécutions et de dictateurs sanguinaires.

La manœuvre d'intimidation est évidente.

Que cherche ce gouvernement ?  Tenter, en vain, de museler la solidarité exprimée par de nombreuses associations, citoyens et citoyennes, envers les réfugiés ?

Avec un collectif d’organisations de défense des droits humains,

nous sommes en train d’organiser une grande mobilisation locale mais aussi nationale

en plusieurs temps et lieux.

Tenez-vous prêt-es à réagir rapidement aux appels qui vont vous parvenir.

Et faites le maximum pour diffuser autour de vous et vous libérer pour être à Grasse le 18 décembre.

 

Toutes et tous avec Claire !

Il n'y a pas que Claire !

Nous aussi, nous avons aidé des réfugié-es : nous les avons renseignés ou nourris ou accompagnés ou soignés ou hébergés…

Evidemment, comme elle, sans contrepartie aucune !!!  sinon le respect  mutuel et le bonheur de voir le sourire retrouvé des enfants.

Tout cela au nom, selon les cas,

-          De la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme,

-          De la Convention Internationale des Droits de l'Enfant,

-          Du respect de traditions familiales d'hospitalité,

-          De la mise en pratique des valeurs de l'Evangile,

-          De la conscience de l'égale dignité des êtres humains peuplant cette minuscule planète sans frontières visibles des confins de la galaxie...

Devons-nous nous dénoncer nous-mêmes au Procureur de la République ?

Sinon, il pourrait nous inculper de non assistance à personne en danger !!!

 

http://www.educationsansfrontieres.org/

Pour vous joindre à nous :   Resf06@gmail.com

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