25/10/2016
François Rannou, là-contre
l’exactitude ne se plante qu’à la frontière
est-ce une terre promise : la précision peut-elle nous enseigner la vérité ? Quelle vérité ?
ne vaut pas plus qu’une mouche (bombine la poésie sur la vitre liste de nos mots-mots-mots) c’est sa valeur ajoutée : le charme du chant se dissout promet de nous montrer l’énigme à nu sur nos étals
terre d’ailleurs dont la géographie n’a trace (cartes fluctuantes) que lorsque la paume qu’on ouvre montre le revers des paroles intraduisibles
(précision de couleurs (vert, jaune)que distingue quelle légende
François Rannou, là-contre, le cormier, 2008, np.
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30/12/2014
François Rannou, Le livre s'est ouvert
À l'insu
ne pas s’arrêter. course, traversée, il n’y aura
aucune description assise. tableaux impossibles car
pour prendre la mesure du flux il n'est pas de mesure
et celui qui forme les lettres n'est pas plus grand qu'alors
les passants sur les digues. qu'il soit, celui-là,
chant aux longs vers rapides, précis, comme si rien ne devait
rester en deçà de la parole que sa prose ramène au plus
nu. les lignes rythmiques plus réelles que leur obscurité
& ses lettres affirment le départ toujours de sa
propre vie : le poème refuse l'immobile version du sujet arrêté.
s'inclure alors dans le cours insaisissable vidant de
l'intérieur nos mots même nos vies, comme d'un bord
à l'autre sans bord, temps traversé de temps. un nageur,
tête hors du courant, par ses gestes, brise,
restaure la surface, l'air plus loin redéployé. le point d'horizon
recule en un point d'orgue qui laisse sans voix.
François Rannou, Le livre s'est ouvert, La Nerthe / La Termitière, 2014
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18/02/2014
François Rannou, Rapt
D'amour si longtemps tu
se resserre
aux quatre coins
enfoncée dans
l'os
d'amour si longtemps tu ne sais où la lumière te mord
(il y a là une femme qui aimait
son rire sa façon de disparaître
du lit après l'amour pour écrire)
[...]
*
14 stelles
ailleurs
sous les phrases la
ligne de
sable chardons dans
l'herbe
clairsemée raide courte
le chant de marie
qu'on encule
sous la lune blanche
Bretagne intérieure
moteur lancinant des
des moissons la
nuit on n'
entend
plus la route
il reste
les
« mottes tuées »
François Rannou, Rapt, La Termitière / La Nerthe,
2013, p. 29, 75-76.
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21/11/2013
François Rannou, Rapt
confluence des rives
(mon atelier avec, dans la lumière, Max Jacob sur le pont de fer)
prendre cette main
qui appelle
deux rivières se rejoignent le nom ne résout rien se mêle aux ponts de fer
les mots toujours sont
cette main
étrangère
découverte sienne
hors de soi
ou :
tessitures placées
projettent
un autre visage sans
reconnaissance ni
« je suis dans cette maison d'angle » sans aucune
ressemblance je
ne sais pas
d'où
vient la nuit l'accentuation se fait
sur un temps faible pour que soir ravivée
la blessure
plutôt que
le
commentaire c'est la confluence d'un rythme
[...]
François Rannou, Rapt, La Termitière / La Nerthe, 2013, p. 55-57.
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