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25/01/2018

Guillevic, Relier, 1938-1996

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Hautbois

 

À voir autour de lui

Tant de coquelicots

Le bluet

Préférait le rouge

 

*

Il fait très beau. La terre

Monte les escaliers.

 

*

À défaut d’océan,

Il y a ta paume

À regarder.

 

*

À cause

de la branche du frêne,

L’heure est gagnée.

 

*

Pas la peine, tilleul,

De te cacher en toi,

Je te connais.

 

*

Le poulain se surprend

Au cri du chat-huant.

 

*

Dans le verger,

Les pierres des murs,

Les prunes

Comptaient par siècles.

 

Guillevic, Relier, 1938-1996, Gallimard,

2007, p. 597 et 599.

20/09/2014

Jack Spicer, c'est mon vocabulaire qui m'a fait ça

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Un livre de musique

 

Arrivant à la fin, les amants

Sont épuisés comme deux nageurs. Où

Cela finissait-il ? On ne peut pas savoir. Aucun amour n'est

Comme un océan avec le cortège vertigineux des limites des vagues

Desquelles deux peuvent émerger épuisés, ni un long adieu

Comme la mort.

Arrivant à la fin. Plutôt, dirais-je, comme une longueur

De corde enroulée

Qui ne se déguise pas dans les dernières boucles de ses longueurs

Ses terminaisons.

Mais, diras-tu, nous aimions

Certaines parties de nous aimaient

Et ce qui reste de nous restera

Deux personnes. Oui,

La poésie finit comme une corde.

 

Jack Spicer, c'est mon vocabulaire qui m'a fait ça, traduction pat Éric Suchère, préface de Nathalie Quintane, Le Bleu du ciel, 2006, p. 116.