04/01/2021
Jules Renard, Journal, 1887-1910
Prononcer vingt-cinq aphorismes par jour et ajouter à chacun d’eux : « Tout est là ! »
La mélancolie soudaine de celui à qui l’on dit : « Vous savez que je pars en voyage ? »
Les enfants devraient être des apparitions facultatives.
J’aime lire comme une poule boit, en relevant fréquemment la tête pour faire couler.
Si vous pensez du bien de moi il faut le dire le plus vite possible, parce que, vous savez, ça se passera.
Jules Renard, Journal, 1887-1910, Pléiade / Gallimard, 1965, p. 202, 203, 203, 205, 206.
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03/01/2021
Jules Renard, Journal, 1887-1910
Il a chassé le naturel : le naturel n’est pas revenu.
Soyez tranquilles ! nous qui avons peur de la mort, nus mettrons toute notre coquetterie à bien mourir.
Vivre et juger sa vie : quel est l’homme capable des deux ?
Il n’y a pas d’amis : il y a des moments d’amitié.
À sa pièce, on lui serra la main comme pour l’enterrement d’un être cher.
Jules Renard, Journal, 1887-1910, Pléiade / Gallimard, 1965, p. 195, 196, 196, 197,198.
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18/07/2019
Jues Renard, Journal, 1887-1910
Si, au lieu de gagner beaucoup d ‘argent pour vivre, nous tâchions de vivre avec peu d’argent ?
Il y a les bons écrivains, et les grands. Soyons les bons.
Il faut être honnête et modeste, mais il faut dire qu’on l’est.
Aller parfois dans le monde pour avaler un verre de bile.
Écrire, c’est une façon de parler sans être interrompu.
Jules Renard, Journal 1887-1910, Pléiade / Gallimard, 1965, p. 254, 263, 264, 273, 277.
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22/09/2017
Jules Renard, Journal, 1887-1910
Elle avait une peur ridicule du ridicule.
On place des éloges comme on place de l’argent, pour qu’ils nous soient rendus avec les intérêts.
Il jouait du piano d’une façon remarquable avec un seul doigt.
La psychologie. Quand on se sert de ce mot-là, on a l’air de siffler des chiens.
Tout est beau. Il faut parler d’un cochon comme d’une fleur.
Jules Renard, Journal, 1887-1910, Pléiade / Gallimard, 1965, p. 55, 59, 64, 75, 92.
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13/09/2015
Jules Renard, Journal, 1887-1910
Il lisait un livre. Il voulait être célèbre comme l’auteur et, pour cela, travailler de l’aube à la nuit ; puis, ayant pris fermement cette résolution, il se levait, allait se promener, faire un tour, souffler.
S ! l’inspiration existait, il faudrait ne pas l’attendre ; si elle venait, la chasser comme un chien.
La peur de l’ennui est la seule excuse du travail.
Amitié, mariage deux êtres qui ne peuvent pas coucher ensemble.
La mort des autres nous aide à vivre.
Lire toujours plus haut que ce qu’on écrit.
Jules Renard, Journal, 1887-1910, édition Léon Guichard et Gilbert Sigaux, Pléiade / Gallimard, 1965, p. 130, 133, 134, 136, 136, 145.
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