02/05/2017
André Frénaud, HÆRES
Les expressions de la physionomie
Celui qui sans raison prétend au sacrifice,
celui dont les dons ne valent plus,
celui qui s’entête, celui qui écourte,
celui qui fait la roue — qui fait semblant —
celui qui s’est détourné, qui est là encore
quand il sourit sans plus récriminer,
celui qui s’encourage par des billevesées
à défaut de mieux,
celui qui hurle parce qu’il ne sait plus dire,
celui dont le cri s’est étranglé,
celui qui s’entrouvrait à la rumeur
qu’il n’entend plus,
celui-ci, le même,
sous différents jeux de physionomie,
dans la bonne direction décidément,
et qui atermoie, qui atermoie,
conserve-t-il de la bonté, je le voudrais.
André Frénaud, HÆRES, Gallimard, 1982, p. 253.
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01/05/2017
Edwy Plenel : le 1er mai
Dire non au désastre
Contre Le Pen, nous voterons Macron le 7 mai. Ce ne sera pas pour approuver son programme mais pour défendre la démocratie comme espace de libre contestation, y compris face aux politiques du candidat d’En Marche!. Tandis qu’avec l’extrême droite identitaire et autoritaire, la remise en cause de ce droit fondamental est assurée.
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Fernando Pessoa, Le violon enchanté, écrits anglais
Le Pont
Répands sur moi comme rosée
Des baisers, et ce sera le matin
À travers mon esprit émergeant du sommeil.
Mon chef courbé, grisonnant, orne-le
De laurier, que je puisse apercevoir
Mon ombre couronnée et sourire même l’âme endeuillée.
Bien que mon chef soit incliné,
Tes pieds, chaussés d’espoir,
Passent et son éloquents
En ce sens qu’ils n’ont pas de cesse.
Quelque part dans l’herbe ils se mêlent
À cette part de moi qui est en quête de vérité.
Soyons amants, oh oui !
Par-delà toute concorde charnelle,
Amants dans un style nouveau
Qui n’a besoin de mots ni de regards.
Ainsi abstrait, notre amour peut
N’étant pas nôtre, n’être qu’une vague brise d’Être Pur.
Fernando Pessoa, Le violon enchanté, écrits anglais, Christian Bourgois, 1992, p. 197.
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