31/08/2018
Max Jacob, Les pénitents en maillots roses
Sculpture, Douarnenez
Nocturne
Sifflet humide des crapauds
bruit des barques la nuit, des rames...
bruit d’un serpent dans les roseaux,
d’un rire étouffé par les mains,
bruit d’un corps lourd qui tombe à l’eau
bruit des pas discrets de la foule,
sous les arbres un bruit de sanglots,
le bruit au loin des saltimbanques.
Max Jacob, Les Pénitents en maillots roses (1925),
dans Ballades, Gallimard, 1970, p. 217.
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30/08/2018
Yosa Buson, Haïku (traduction Joan Titus-Carmel)
La pauvreté
m'a saisi à l'improviste
ce matin d'automne
Près d'un poirier
je suis venu solitaire
contempler la lune
Le batelier —
sa perche arrachée des mains
tempête d'automne
Il brama trois fois
puis on ne l'entendit plus
le cerf sous la pluie
Une solitude
plus grande que l'an dernier
fin d'un jour d'automne
Le mont s'assombrit
éteignant le vermillon
des feuilles d'érables
Yosa Buson, Haiku, traduits du japonais et
présentés par Joan Titus-Carmel, Orphée/
La Différence, 1990, n.p.
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29/08/2018
Ruines du château de Saint-Paul Roux (Camaret-sur-Mer)
Saint-Paul Roux (1861-1940)
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01/08/2018
Joël Bastard, Des lézards, des liqueurs
Il devra pleuvoir dans les bibliothèques pour noyer les mots, les psoques et les lépismes, les dévoreurs d’imprimerie. Que les meilleurs, les plus solides d’entre eux surnagent aux intempéries. Nous verrons bien ce qu’ils deviennent ! Que le vent tourne et retourne bruyamment les manuscrits, les pages effrayées. Détruise la narration. Ainsi, nous tenterons l’édification d’un poème sanglant, nerveux, accompli dans son registre d’évidences et de dangers. Seuls les insectes volants planeront sur de désert de fontaines.
Joël Bastard, Des lézards, des liqueurs, Gallimard, 2018, p. 77.
Littérature de partout rouvrira son anthologie à la fin du mois d’août.
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