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28/01/2018

Robert Marteau, La fleur noire et blanche

 La fleur noir et blanche - Robert Marteau & Benoït De Roux.jpg

La fleur noire et blanche

 

Écoute le coq

Parmi les étoiles

C’est lui qui a vu

La fleur noire et blanche

Qu’Ulysse a cueillie

Là où la prairie

Et le ciel se joignent

Dénouant la nuit

S’ouvrant au soleil

 

             *

 

Coq tôt levé tu

Chantes clames cries

Sonne la venue d’un autre aujourd’hui

Tu as vu Vénus

S’évanouir au

Sommet du bouleau

La nuit de ses voiles

S’évaporer tu

Triomphes têtu

Ayant de la terre

Extrait le soleil

 

[…]

 

Robert Marteau, La fleur noir et blanche,

dans ce qui reste, n° , janvier 2018.

On peut lire le poème entier, accompagné

des peintures de Benoît de Roux , dans la revue

numérique ce qui reste

 

Robert Marteau, La fleur noire et blanche

 La fleur noir et blanche - Robert Marteau & Benoït De Roux.jpg

La fleur noire et blanche

 

Écoute le coq

Parmi les étoiles

C’est lui qui a vu

La fleur noire et blanche

Qu’Ulysse a cueillie

Là où la prairie

Et le ciel se joignent

Dénouant la nuit

S’ouvrant au soleil

 

             *

 

Coq tôt levé tu

Chantes clames cries

Sonne la venue d’un autre aujourd’hui

Tu as vu Vénus

S’évanouir au

Sommet du bouleau

La nuit de ses voiles

S’évaporer tu

Triomphes têtu

Ayant de la terre

Extrait le soleil

 

[…]

 

Robert Marteau, La fleur noir et blanche,

dans ce qui reste, n° , janvier 2018.

On peut lire le poème entier, accompagné

des peintures de Benoît de Roux , dans la revue

numérique ce qui reste

 

09/09/2015

Denis Roche (1937-2 septembre 2015), Éros énergumène

         AVT_Denis-Roche_7387.jpg

Théâtre acte d’amour : 1ère chance

 

hors du bouillonnement de l’instrument, sem-

blable à cette phrase mal tournée de notre suicide

Ensemble, à l’Épée-de-rose ­ enseigne verte, on

Voit un peu de verdure de Sologne au travers —

N’osant donner de l’héroïne aux vers afin que

Nul ne meure d’une telle agronomique erreur :

 

Une jupe fleurie qui crée un Amour à chaque pas,

Dérobe à nos yeux de ravissants appas ; et cette cuisse

Comme à Vénus potelée... À mille beautés,

À mille appas vivants, atours, vous ne substituez que

Des empêchements !... Et ce soulier mignon, sui

Couvre un pied d’Hébé, de Vénus, tout provocant qu’il

Est, vaut-il ses charmes nus ?

Tu en as menti, ô fleur de mes lèvres, les

Haricots et les bulles des folles, ton cul bien

Droit fait vers moi quelques périphrase (inuti-

Les aujourd’hui) en forme de tire-bouchons.

 

Denis Roche, Éros énergumène, Seuil, 1968, p. 46.

 

18/09/2011

Samuel Beckett, Mal vu mal dit

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De sa couche elle voit se lever Vénus. Encore. De sa couche par temps clair elle voit se lever Vénus suivie du soleil. Elle en veut alors au principe de notre vie. Encore. Le soir par temps clair elle jouit de sa revanche. À Vénus. Devant l’autre fenêtre. Assise raide sur sa vieille chaise elle guette la radieuse. Sa vieille chaise en sapin à barreaux et sans bras. Elle émerge des derniers rayons et de plus en plus brillante décline et s’abîme à son tour. Vénus. Encore. Droite et raide elle reste là dans l’ombre croissante. Tout de noir vêtue. Garder la pose est plus fort qu’elle. Se dirigeant debout vers un point précis souvent elle se fige. Pour ne pouvoir repartir que longtemps après. Sans plus savoir ni où ni pour quel motif. À genoux surtout elle a du mal à ne pas le rester pour toujours. Les mains posées l’une sur l’autre sur un appui quelconque. Tel le pied de son lit. Et sur elles sa tête. La voilà donc comme changée en pierre face à la nuit. Seuls tranchent sur le noir le blanc de ses cheveux et celui un peu bleuté du visage et des mains. Pour un œil n’ayant pas besoin de lumière pour voir. Tout cela au présent. Comme si elle avait le malheur d’être encore en vie.

 

Samuel Beckett, Mal vu mal dit, éditions de minuit, 1981, p. 7-8.