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02/09/2025

George Oppen, Poèmes retrouvés

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Le nouveau peuple

 

Occupant de toutes parts

Avec colère peut-être

Le monde des vérandas

Le nouveau peuple des jeunes

 

Avec leur nouveau style, les pantalons étroits

Des garçons et la coiffure en choucroute

Des filles cette année on dirait une horde

 

D’envahisseurs

Et c’est bien ce qu’ils sont !

Mais chacun est unique : faille

 

Tragique. Car ils ne sont pas la véritable

Forêt

Vierge, l’immensité

 

Le monde minéral

D’où ils proviennent.

 

George Oppen, Poèmes retrouvés, traduction

Yves Di Manno, Corti, p. 78.

 

 

 

 

15/10/2019

George Oppen, Poèmes retrouvés

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              Barbarie

 

Nous menons nos vies réelles

en rêve, disait quelqu’un signifiant par là

puisqu’il était éveillé

que nous sommes cloîtrés en nous-mêmes

Ce n’est pas de cela qu’il rêvait

dans chaque rêve

il rêvait l’étrange matin

d’un oiseau qui s’éveille

 

George Oppen, Poèmes retrouvés, traduction

Yves di Manno, Corti, 2019, p. 53.

23/09/2017

Apollinaire, Enfance (Poèmes retrouvés)

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Enfance

 

Au jardin des cyprès je filais en rêvant

Suivant longtemps des yeux les flocons que le vent

Prenait à ma quenouille, ou bien par les allées

Jusqu’au bassin mourant que pleurent les saulaies

Je marchais à pas lents, m’arrêtant aux jasmins,

Me grisant au parfum des lys, tendant les mains

Vars les iris fées, gardés par les grenouilles.

Et pour moi les cyprès n’étaient que des quenouilles,

Et on jardin, un monde où je vivais exprès

Pour y filer un jour les éternels cyprès.

 

Apollinaire, Poèmes retrouvés, dans Œuvres poériques,

Pléiade / Gallimard, 1961, p. 651.