23/09/2017
Apollinaire, Enfance (Poèmes retrouvés)
Enfance
Au jardin des cyprès je filais en rêvant
Suivant longtemps des yeux les flocons que le vent
Prenait à ma quenouille, ou bien par les allées
Jusqu’au bassin mourant que pleurent les saulaies
Je marchais à pas lents, m’arrêtant aux jasmins,
Me grisant au parfum des lys, tendant les mains
Vars les iris fées, gardés par les grenouilles.
Et pour moi les cyprès n’étaient que des quenouilles,
Et on jardin, un monde où je vivais exprès
Pour y filer un jour les éternels cyprès.
Apollinaire, Poèmes retrouvés, dans Œuvres poériques,
Pléiade / Gallimard, 1961, p. 651.
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