08/05/2018
Isabelle Lévesque, Pierre Dhainaut, La grande année
Au milieu des prairies, chaque année,
nous guettons le jour où fleurira le cerisier,
nous ne doutons jamais de la surprise,
de la fête augurale : il nous enseigne
à maintenir, l’année entière, le regard
qui ne flétrit pas l’arbre fidèle.
Pierre Dhainaut, dans Isabelle Lévesque et
D., La grande année, L’herbe qui tremble,
2018, p. 26.
Ici, Aux Andelys
L’ombre d’un cercle dépossédé
glisse dans la nuit.
Si léger.
Ascension cavalière. Blanc comme songe,
la falaise a terrassé les monstres,
il reste un peu de givre sur nos lèvres.
Les marguerites capturent la lumière.
Nous savons deuxqui résonne et tombe.
À midi tout recommence.
Isabelle Lévesque, dans voir supra, p. 89.
Publié dans ANTHOLOGIE SANS FRONTIÈRES | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : isabelle lévesque, pierre dhainaut, la grande année, printemps, nature, éveil | Facebook |
30/10/2017
Pierre Dhainaut, Plus loin dans l'inachevé
Oiseaux d’ici
Rieuses, dit-on de ces mouettes
tête noire et bec rouge,
d’autant plus blanches
lorsque les ailes se déploient
sur la digue, sur le port,
sans trêve, le vent,
le vent est favorable
à la véhémence
de la trajectoire, à l’acuité
du cri : elles gravitaient l’air,
elles s’y précipitent, là même
où nous ne voyons rien,
quelle était
leur victime ? cette clameur
de vagues qui s’abattent
nous rattrape, nous blesse
jusque dans les rêves.
Pierre Dhainaut, Plus loin dans l’inachevé,
Arfuyen, 2010, p. 49.
Publié dans ANTHOLOGIE SANS FRONTIÈRES | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : pierre dhainaut, plus loin dans l’inachevé, mouette, vent, vague | Facebook |
03/08/2015
Pierre Dhainaut, Plus loin dans l'inachevé
Oiseaux d’ici
Rieuses, dit-on de ces mouettes
tête noire et bec rouge,
d’autant plus blanches
lorsque les ailes se déploient
sur la digue, sur le port,
sans trêve, le vent,
le vent est favorable
à la véhémence
de la trajectoire, à l’acuité
du cri : elles gravissent l’air,
elles s’y précipitent, là même
où nous ne voyons rien,
quelle était
leur victime ? cette clameur
de vagues qui s’abattent
nous rattrape, nous blesse
jusque dans les rêves.
Pierre Dhainaut, Plus loin dans l’inachevé,
Arfuyen, 2010, p. 69 .
Publié dans ANTHOLOGIE SANS FRONTIÈRES | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : pierre dhainaut, plus loin dans l'inachevé, mouette, mer, vent, cri, proie, vol | Facebook |
24/07/2012
Pierre Dhainaut, Par grande écoute, la nuit, la nuit serait féconde
Par grande écoute, la nuit, la nuit serait féconde
Jamais de noms, uniquement des chiffres sur les portes,
chaque fois que l'on en cherche en ces couloirs,
les pas, d'eux-mêmes, se rapetissent, on le remarque,
on le remarque aussi, jamais les portes ne sont closes,
le seraient-elles, rien ne serait changé.
*
Quels murs assez drus, assez rudes, interdiraient
de chambre en chambre aux bruits de se répandre ?
De nuit, de très loin ils s'annoncent, comme des vagues
à l'assaut du rivage, ils prennent le temps de grossir
avant de se broyer, franchir l'obstacle.
Nul ne parvient à en savoir le nombre, celui des heures,
pas davantage. Aucune image, en fait, ne les atténuera,
ne dénouera l'angoisse, rassemblerait-on toutes celles
qui dès l'enfance ont enchanté l'attente, après les vagues
les arbres de la plaine, que le vent agite, devenu tempête.
[...]
Pierre Dhainaut, Par grande écoute, la nuit, la nuit serait féconde,
dans Rehauts, n° 26, automne-hiver 2010, p. 40-41.
Abonnements à 2 n° : 22 €, 26 rue du Bas, 62180, Airon-Notre-Dame.
Publié dans ANTHOLOGIE SANS FRONTIÈRES | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : pierre dhainaut, par grande écoute, la nuit, la nuit serait féconde, angoisse | Facebook |
26/11/2011
Pierre Dhainaut, Plus loin dans l'inachevé – Vocation de l'esquisse
Oiseaux d'ici
Rieuses, dit-on, de ces mouettes
tête noire et bec rouge,
d'autant plus blanches
lorsque les ailes se déploient
sur la digue, sur le port,
sans trêve, le vent,
le vent est favorable
à la véhémence
de la trajectoire, à l'acuité
du cri : elles gravissent l'air,
elles s'y précipitent, là même
où nous ne voyons rien,
quelle était
leur victime ? cette clameur
de vagues qui s'abattent
nous rattrape, nous blesse
jusque dans les rêves.
Pierre Dhainaut, Plus loin dans l'inachevé, Arfuyen, 2010, p. 49.
Viatique pour l'hiver
L'espace, comme à l'entrée d'une terre sans arbres
ou sur les pentes d'un ravin, abrupt,
au carrefour des rues, ce n'est qu'un spectacle,
quelle est notre place, ici, ici et donc ailleurs ?
On s'arrête, on recule, on se résigne,
l'épaule s'y refuse, à la lisière qui chancelle
on reste à recevoir les souffles,
à les interpréter : ils disent « vigilance ».
« rien d'inaccessible », disent-ils encore. Qu'une voix
les regroupe, elle appartient à l'air
dont elle prend le relais pour le rendre,
et pour elle, avec elle, on accomplit
un premier pas toujours par temps de gel sonore,
l'espace clairvoyant sera notre hôte.
Pierre Dhainaut, Vocation de l'esquisse, encres d'Isabelle Raviolo,
La dame d'Onze heures, 2011, p. 41.
Publié dans ANTHOLOGIE SANS FRONTIÈRES | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : pierre dhainaut, plus loin dans l'inachevé, vocation de l'esquisse | Facebook |