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26/11/2011

Pierre Dhainaut, Plus loin dans l'inachevé – Vocation de l'esquisse



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Oiseaux d'ici

 

Rieuses, dit-on, de ces mouettes

tête noire et bec rouge,

d'autant plus blanches

lorsque les ailes se déploient

sur la digue, sur le port,

sans trêve, le vent,

le vent est favorable

à la véhémence

de la trajectoire, à l'acuité

du cri : elles gravissent l'air,

elles s'y précipitent, là même

où nous ne voyons rien,

quelle était

leur victime ? cette clameur

de vagues qui s'abattent

nous rattrape, nous blesse

jusque dans les rêves.

 

Pierre Dhainaut, Plus loin dans l'inachevé, Arfuyen, 2010, p. 49.

 

Viatique pour l'hiver

 

L'espace, comme à l'entrée d'une terre sans arbres

ou sur les pentes d'un ravin, abrupt,

au carrefour des rues, ce n'est qu'un spectacle,

quelle est notre place, ici, ici et donc ailleurs ?

 

On s'arrête, on recule, on se résigne,

l'épaule s'y refuse, à la lisière qui chancelle

on reste à recevoir les souffles,

à les interpréter : ils disent « vigilance ».

 

« rien d'inaccessible », disent-ils encore. Qu'une voix

les regroupe, elle appartient à l'air

dont elle prend le relais pour le rendre,

 

et pour elle, avec elle, on accomplit

un premier pas toujours par temps de gel sonore,

l'espace clairvoyant sera notre hôte.

 

Pierre Dhainaut, Vocation de l'esquisse, encres d'Isabelle Raviolo,

La dame d'Onze heures, 2011, p. 41.

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