28/10/2020
Paul-Jean Toulet, Contrerimes
XLIII
Ainsi, ce chemin de nuage,
Vous ne le prendrez point,
D’où j’ai vu mon sourire au loin
Votre brillant mirage ?
Le soir d’or sur les étangs bleus
D’une étrange savane,
Où pleut la fleur de frangipane,
N’éblouira vos yeux ;
Ni les feux de la luciole
Dans cette épaisse nuit
Que tout à coup perce l’ennui
D’un tigre qui miaule.
Paul-Jean Toulet, Contrerimes,
dans Œuvres complètes, Bouquins
/ Robert Laffont, 1986, p. 18.
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15/02/2020
Paul-Jean Toulet, Les Contrerimes
LIII
Voici que j’ai touché les confins de mon âge,
Tandis que mes désirs sèchent sous le ciel nu,
Le temps passe et m’emporte à l’abyme inconnu,
Comme un grand fleuve noir, où s’engourdit la nage.
LXXV
Vieillesse, lendemain d’amour, tristes ébats...
Sur les carreaux d’azur rampait la fleur du givre.
Un Arlequin caduc pleure. Est-il las de vivre ?
Va, nous dormirons tous. Mais les lits, c’est plus bas.
CIV
Étranger, je sens bon. Cueille-moi, sans remords :
Les violettes sont le sourire des morts.
Paul-jean Toulet, Les Contrerimes, dans Œuvres complètes,
Bouquins/Robert Laffont, 1986, p. 46, 49, 53.
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27/06/2014
Paul-Jean Toulet, Les contrerimes
Contrerimes
LXX
La vie est plus vaine une image
Que l'ombre sur le mur
Pourtant l'hiéroglyphe obscur
Qu'y trace ton passage
M'enchante, et ton rire pareil
Au vif éclat des armes ;
Et jusqu'à ces menteuses larmes
Qui miraient le soleil.
Mourir non plus n'est ombre vaine
La nuit, quand tu as peur,
N'écoute pas battre ton cœur :
C'est une étrange peine.
Paul-Jean Toulet, Les contrerimes, dans Œuvres
complètes, édition présentée et annotée par
Bernard Delvaille, "Bouquins", Robert Laffont,
1986, p. 27.
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08/08/2012
Paul-Jean Toulet, Les Contrerimes
Contrerimes
XL
L'immortelle, et l'œillet de met
Qui pousse dans le sable,
La pervenche trop périssable
Ou ce fenouil amer
Qui craquait sous la dent des chèvres
Ne vous en souvient-il,
Ni de la brise au sel subtil
Qui nous brûlait les lèvres ?
LXX
La vie est plus vaine une image
Que l'ombre sur le mur,
Pourtant l'hiéroglyphe obscur
Qu'y trace ton passage
M'enchante, et ton rire pareil
Au vif éclat des armes ;
Et jusqu'à ces menteuses larmes
Qui miraient le soleil.
Mourir non plus n'est ombre vaine.
La nuit, quand tu as peur,
N'écoute pas battre ton cœur
C'est une étrange peine.
Paul-Jean Toulet, Les Contrerimes, édition de Michel Décaudin,
Poésie / Gallimard, 1979, p. 59, 90.
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