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15/02/2020

Paul-Jean Toulet, Les Contrerimes

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LIII

 

Voici que j’ai touché les confins de mon âge,

Tandis que mes désirs sèchent sous le ciel nu,

Le temps passe et m’emporte à l’abyme inconnu,

Comme un grand fleuve noir, où s’engourdit la nage.

 

LXXV

 

Vieillesse, lendemain d’amour, tristes ébats...

Sur les carreaux d’azur rampait la fleur du givre.

Un Arlequin caduc pleure. Est-il las de vivre ?

Va, nous dormirons tous. Mais les lits, c’est plus bas.

 

CIV

 

Étranger, je sens bon. Cueille-moi, sans remords :

Les violettes sont le sourire des morts.

 

Paul-jean Toulet, Les Contrerimes, dans Œuvres complètes,

Bouquins/Robert Laffont, 1986, p. 46, 49, 53.

27/06/2014

Paul-Jean Toulet, Les contrerimes

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            Contrerimes

 

LXX

 

La vie est plus vaine une image

     Que l'ombre sur le mur

Pourtant l'hiéroglyphe obscur

     Qu'y trace ton passage

 

M'enchante, et ton rire pareil

     Au vif éclat des armes ;

Et jusqu'à ces menteuses larmes

     Qui miraient le soleil.

 

Mourir non plus n'est ombre vaine

     La nuit, quand tu as peur,

N'écoute pas battre ton cœur :

     C'est une étrange peine.

 

Paul-Jean Toulet,  Les contrerimes, dans Œuvres

complètes, édition présentée et annotée par

Bernard Delvaille, "Bouquins", Robert Laffont,

1986, p. 27.