29/09/2018
Julien Bosc, Le corps de la langue
été 2017
ainsi la langue dans sa bouche
partagée
avec les mots
qu’il les silence
plie
déplie
attende
le jour
attende
la nuit
écoute
laisse faire
accueille
fasse siens tels quels
et
leur cédant sa voix
parle
du bout des lèvres contre ses lèvres à
elle
buvantses paroles
à n’en plus finir ni pouvoir
ni non plus
Julien Bosc, Le corps de la langue, Quidam, 2016, np.
Publié dans ANTHOLOGIE SANS FRONTIÈRES, Bosc Julien | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : julien bosc, le corps de la langue, bouche, partage, silence, parole | Facebook |
19/09/2018
Pierre-Yves Soucy, Reprises de paroles
XXVII
la bouche s’accorde à la poussière
ne t’accorde de moins en moins
au silence qui ébranle les raisons
retenues au licence des mots
ici la révolte répond à la menace
elle ouvre la ronde des trappes
aux cendres tièdes du désir
perdu dans tes paroles
la mort ancienne rejoint
nos bouches saturées de poussière
la langue s’éveille à la boue
coule dans l’eau du jour revenu
le présent avale l’oubli
Pierre-Yves Soucy, Reprises de paroles,
La Lettre volée, 2018, p. 37.
Publié dans ANTHOLOGIE SANS FRONTIÈRES | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : pierre-yves soucy, reprises de paroles, bouche, révolte, oubli | Facebook |
02/10/2016
Esther Tellermann, Sous votre nom
Vivions-nous
à même
nos linges
et nos tessons
pour finir
nos bouches
d’ombre ?
Ou bien nous
nourrissions d’oracles
et de couronnes
d’eau que retiennent
les marges ?
Esther Tellerman, Sous votre
Nom, Flammarion, 2015, p. 104.
Publié dans ANTHOLOGIE SANS FRONTIÈRES | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : esther tellermann, sous votre nom, vivre, bouche, oracle | Facebook |
18/09/2014
E. E. Cummings, érotiques, traduction Jacques Demarcq
ma dame nue sur fond
de crépuscule est un accident
dont l'agrément dépasse aisément l'intention
du génie —
toute peinture se sent honteuse
devant cette musique, et la poésie n'arrive
à s'en approcher tant elle est craintive.
et pourtant toutes deux la disent merveilleuse
Mais moi (dans mes bras ayant pris
le tableau) je le presse lentement
contre ma bouche, goûte le rythme précis
féroce
et sage d'une
impeccable
nonchalance Savoure le prix
d'un geste inimaginable
chaud exact impie
*
my naked lady framed
in twilight is an accident
whose nicenses betters easily intent
of genius—
painting wholly feels ashamed
before this music,and poetry cannot
go near because perfectly fearful.
meanwhile these speak her wonderful
But i(having in my arms caught
the picture)hurry it slowly
to my mouth,taste the accurate demure
ferocious
thythm of
pecise
laziness; Eat the price
of an imaginable gesture
exact warm unholy
E. E. Cummings, érotiques, traduction
Jacques Demarcq, Seghers, 2012, p. 81 et 80.
Publié dans ANTHOLOGIE SANS FRONTIÈRES | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : e. e. cummings, érotiques, traduction jacques demarcq, nudité, tableau, bouche | Facebook |