15/04/2023
Benoît Casas, Combine
571
Nous
partageons
le monde
à nous deux
d’une manière
bizarre
peut-être est-ce
nous-mêmes
que nous
partageons
en deux.
580
Seuls
nous ne
sommes pas
nous ne sommes
jamais
sinon
vertige
et vide.
598
Alors
nous en
étions là
et que fallait-il
faire
continuer
bien sûr
continuer
alors j’ai
continué.
604
Maintenant
il faut
ne plus
être seuls
ne plus
attendre
ne plus
avoir peur.
Benoît Casas, Combine,
NOUS, 2023, np.
Publié dans ANTHOLOGIE SANS FRONTIÈRES | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : benoît casas, combine, solitude, partage | Facebook |
29/09/2018
Julien Bosc, Le corps de la langue
été 2017
ainsi la langue dans sa bouche
partagée
avec les mots
qu’il les silence
plie
déplie
attende
le jour
attende
la nuit
écoute
laisse faire
accueille
fasse siens tels quels
et
leur cédant sa voix
parle
du bout des lèvres contre ses lèvres à
elle
buvantses paroles
à n’en plus finir ni pouvoir
ni non plus
Julien Bosc, Le corps de la langue, Quidam, 2016, np.
Publié dans ANTHOLOGIE SANS FRONTIÈRES, Bosc Julien | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : julien bosc, le corps de la langue, bouche, partage, silence, parole | Facebook |
05/08/2017
René Char, Fenêtres dormantes et porte sur le toit
Tous partis !
On ne partage pas ses gouffres avec autrui, seulement ses chaises.
La plupart des hommes sont voués à l’entrain de l’obéissance. Sitôt qu’ils découvrent ou conçoivent au loin une servitude repeinte, leur patron sera celui qui concentrera dans ses mains les ponctuelles besognes dépeçantes. Nous n’avons cessé d’assister à cela. Charme bizarre : sans renoncer à l’espoir.
René Char, Fenêtres dormantes et porte sur le toit, Gallimard, 1979, p. 62.
Publié dans ANTHOLOGIE SANS FRONTIÈRES | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : rené char, fenêtres dormantes et porte sur le toit, partage, obéissance | Facebook |
09/11/2016
Alain Lévêque, Chez Véronèse
Hirondelles
Non, elles n’écrivent rien, les hirondelles,
au ras de la Seine et des toits, en avril,
elles ne signent rien, les premières que tu vois,
en si petit nombre, loin des chambres.
Elles nous donnent l’air en partage,
la grâce de leur faim, de leur soif. Du voilage
d’hiver elles tirent les fils. Pour nous
elles unissent le haut et le bas, elles bouclent
le temps qu’il reste à passer dans la lumière.
Alain Lévêque, Chez Véronèse, le phare du cousseix,
2016, p. 5.
Publié dans ANTHOLOGIE SANS FRONTIÈRES | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : alan levêque, chez véronaise, hirondelles, écrire, partage, union, lumière | Facebook |