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13/03/2021

Philippe Jaccottet, Le dernier livre de Madrigaux

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Là-bas, les tentes bleues des montagnes semblent vides.

 

Qu’ourdissez-vous de sombre sur vos fils,

oiseaux nerveux, mes familières hirondelles ?

 

Qu’allez-vous, à vous toutes, m’enlever ?

 

Si ce n’était que la lumière de l’été,

j’attendrais bien ici votre retour.

 

Si ce n’était que ma vie, emportez-la.

 

Mais la lumière de ma vie, oiseaux cruels,

laissez-la-moi pour éclairer novembre.

 

Philippe Jaccottet, Le dernier livre de Madrigaux,

Gallimard, 2021, p. 38.

09/11/2016

Alain Lévêque, Chez Véronèse

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Hirondelles

 

Non, elles n’écrivent rien, les hirondelles,

au ras de la Seine et des toits, en avril,

elles ne signent rien, les premières que tu vois,

en si petit nombre, loin des chambres.

 

Elles nous donnent l’air en partage,

la grâce de leur faim, de leur soif. Du voilage

d’hiver elles tirent les fils. Pour nous

elles unissent le haut et le bas, elles bouclent

le temps qu’il reste à passer dans la lumière.

 

Alain Lévêque, Chez Véronèse, le phare du cousseix,

2016, p. 5.