26/03/2021
Gaspara Stampa, Poèmes
Vous qui écoutez mes poèmes,
ces tristes, tristes voix, ces accents désolés
de mes lamentations, échos de mon amour
et de mes tourments sans pareils.
si vous savez, en nobles cœurs, apprécier la grandeur,
j’attends de votre estime
pour mes plaintes mieux que pardon, acclamation,
leur raison étant si sublime.
J’attends aussi que plus un dira : « Heureuse
est celle qui, pour le plus illustre idéal,
a subi si illustre épreuve !
Ah ! que n’ai-je eu la chance de ce grand amour,
grâce à un si noble seigneur !
Je marcherais de pair avec telle héroïne ! »
Gaspara Stampa, Poèmes, traduction Paul Bachmann, Poésie/Gallimard, 1991, p. 57.
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23/06/2020
Gaspara Stampa (1523-1554), Poèmes
Vous qui écoutez mes poèmes,
ces tristes, tristes voix, ces accents désolés
de mes lamentations, échos de mon amour,
et de mes tourments sans pareils,
si vous savez, en nobles cœurs,
apprécier la grandeur, j’attends de votre estime
pour mes plaintes ieux que pardon, acclamation
leur raison étant si sublime.
J’attends aussi que plus d’un dira : « Heureuse
est celle qui, pour le plus illustre idéal
a subi si illustre épreuve !
Ah ! que n’ai-je eu la chance de ce grand amour,
grâce à un si noble seigneur !
Je marcherais de pair avec telle héroïne ! »
Gaspara Stampa, Poèmes, traduction de l’italien Paul Bachman, Poésie / Gallimard, 1991, p. 57.
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17/01/2016
Gaspara Stampa (1523-1554), Poèmes
Pleurez, dames, et toi amour, pleurez ensemble,
car il ne pleure pas celui qui tellement
me blessa, que bientôt mon âme va quitter
ce corps supplicié !
Et si jamais cœur noble et sensible exauça
les ultimes soupirs d’une voix qui s’éteint,
lors, par vos soins, ma sépulture portera
la cause de mes peines.
« Un grand amour trop mal aimé fut le malheur
de ma vie, et j’en suis morte. Ici repose
l’amoureuse la plus fidèle du monde.
Tes prières, passant, pour qu’elle dorme en paix,
victime qui t’enseigne à ne point t’attacher
à cœur cruel toujours insaisissable. »
Piangete, donne, e con voi pianga, Amore,
poi che non piange lui, che m’ha ferita
si, che l’alma farà tosto partita
da questo corpo tormentato fuore.
E, s emai da pictoso e gentil core
l’estrema voce altrui fu essaudita,
dapoi ch’io sarò lorta e sepelita,
scrivete la cagion del mio dolore :
« Per amar molto ed esser poco amata
visse e morì infelice, ed or qui giace
la più fidel amante che sia stata.
Pregale, viator, riposo e pace,
od impara da lei, si mal trattata,
a non seguir un cor ceudo e fugace. »
Gaspara Stampa, Poèmes, traduction Paul Bachmann,
Poésie / Gallimard, 1991, p. 105 et 104.
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10/04/2012
Gaspara Stampa (1523-1554), Poèmes
Quand ma brûlure est trop intense, et inhumaine
cette violence qui m'étreint, je suis tentée
de tourner contre moi-même ma propre main
parce que dans un seul mal finissent tant de maux.
Mais alors c'est Amour qui me parle en secret,
Amour, lui qui jamais ne s'éloigne de moi :
« Ne porte pas la faux dans la moisson d'autrui ;
tu ne t'appartiens pas, tu es à ton seigneur ;
depuis le jour où tu t'es mise en son pouvoir,
ton âme et ton corps, ta vie et ta mort, c'est lui
qui en est maître, à lui ils doivent se soumettre.
Oui, prendre congé de toi-même sans que lui
ne le signifie ou te l'accorde, est un acte
plein de témérité où tu n'as aucun droit ! »
*
Quando tavolta il mio soverchio ardore
m'assale e stringe oltra ogni stil umano,
userei contra me la propria mano,
per finir tanti omai con un dolore.
Se non che dentro mi ragiona Amore,
il qual giamai da me non è lontano :
— Non por la falce tua ne l'altrui grano :
tu non sei tua, tu sei del tuo signore,
perché dal dì, ch'a lui ti diedi in preda,
l'anima e 'l corpo, e la morte e la vita
divenne sua, e a lui conven che ceda.
Si ch'a far da te stessa dipartita,
senza ch'egli tel dica o tel conceda,
è troppo ingiusta cosa e troppo ardita.
Gaspara Stampa[1523-1554], Poèmes, traduction et
présentation de Paul Bachmann, édition bilingue,
Poésie / Gallimard, 1991, p. 160-161.
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