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27/01/2018

Henri Michaux, Connaissance par les gouffres

   Michaux.JPG

Tapis roulant en marche

  

Je vais de l’avant, vite

Des pelles volent

puis des cris

Je me dégage

l’instant d’après, Naples

 

Cette pensée merveilleuse

mais quelle était donc cette pensée ?

 

Soudain précipice.

En bouillonnant

une eau torrentielle cascade dans le fond d’un cañon

vice vice vivacissime

 

Tenant fortement un grand anneau métallique

je serre, je serre

 

Je…   pensée, voyons, c’était avant

mais quelle était donc cette pensée ?

 

« Parlez ! Parlez ! »

crié d’une voix bordée de rouge

 

Oublis

oublis à grande vitesse

 

Henri Michaux, Connaissance par les gouffres, dans Œuvres complètes, III, Pléiade / Gallimard, 2004, p. 47-48.

                           *  *  *

La revue numérique de poésie contemporaine ce qui reste, publiée par Cécile A. Holdban et Sébastien de Corniaud-Marcheteau, propose dans son dernier numéro une série de poèmes de Robert Marteau accompagnés de peintures de Benoît de Roux, présentés par Jacques Lèbre. On peut les retrouver sur le site de la revue ( https://wwwce quireste.fr) ou les lire sur calameo :<http://fr.calameo.com/read/004921864d9221962908d>

 

26/12/2017

Ingeborg Bachmann, Toute personne qui tombe a des ailes, poèmes 1941967

                                       ingeborg_bachmann.jpg

Mes cris, je les perds

comme un autre perd

son argent, ses pièces de monnaie,

son cœur, mes grands cris

je les perds

à Rome, partout, à

Berlin, je perds

dans la rue des cris, authentiques, jusqu’à ce que

mon cerveau devienne rouge sang

à l’intérieur, je perds tout,

il n’y a que la terreur

que je ne perde pas, que

l’on puisse perdre ses cris

chaque jour et

partout

 

Ingeborg Bachmann, Toute personne qui tombe

a des ailes, poèmes 1942- 1967, édition Françoise

Rétif, Poésie / Gallimard, 2015, p. 503.