26/12/2017
Ingeborg Bachmann, Toute personne qui tombe a des ailes, poèmes 1941967
Mes cris, je les perds
comme un autre perd
son argent, ses pièces de monnaie,
son cœur, mes grands cris
je les perds
à Rome, partout, à
Berlin, je perds
dans la rue des cris, authentiques, jusqu’à ce que
mon cerveau devienne rouge sang
à l’intérieur, je perds tout,
il n’y a que la terreur
que je ne perde pas, que
l’on puisse perdre ses cris
chaque jour et
partout
Ingeborg Bachmann, Toute personne qui tombe
a des ailes, poèmes 1942- 1967, édition Françoise
Rétif, Poésie / Gallimard, 2015, p. 503.
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