16/01/2023
Victor Hugo, Choses vues
9 septembre 1845
Les maraîchers fruitiers de Paris, marchands de primeurs femmes de la halle ne veulent envelopper ce qu’ils vendent, fruits, poissons, etc., que dans du papier imprimé. On leur a fait et offert du papier blanc au même prix que le papier maculé ; ils n’en ont pas voulu, ils disent que le papier imprimé pare la marchandise.
27 octobre 1846
Les élégants de Paris copient en ce moment de hideuses modes anglaises. Ils n’ont jamis été plus laids et n’ont jamais eu l’air plus bête qu’aujourd’hui.
2 novembre 1846
Un barbare contemplait le Capitole tout rêveur.
Un Romain l’aborde : « Sue fais-tu là, barbare ? »
« Je regarde, dit le barbare, le lieu où est le joug de l’univers. »
19 novembre 1846
La police autrichienne vient de saisir Le Dante dans la poche d’un voyageur français entrant en Lombardie, comme œuvre pestilentielle de l’esprit français contemporain.
Victor Hugo, Choses vues, Quarto/Gallimard, 2002, p. 241, 276, 278, 281.
Publié dans ANTHOLOGIE SANS FRONTIÈRES | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : victor hugo, choses vues, halle, baebare, laideur | Facebook |
12/11/2018
Victor Hugo, Choses vues
1848
Égalité, traduction en langue politique du mot envie.
Académie française. Quarante exemplaires des armoiries de Bourges.
[Les armoiries de Bourges portaient trois moutons en leur centre]
On m’a dit : « Fermez cette porte ! Vous voyez bien que n’importe qui ou n’importe quoi peut entrer : un coup de vent, une femme… »
Je me suis recueilli un instant. « N’importe qui ou n’importe quoi ? » ai-je pensé. Alors je me suis tourné vers celui qui me donnait ce sonseil et j’ai dit : »Ne fermez pas cette porte. » Et j’ai ajouté : « Entrez ! »
Victor Hugo, Choses vues, Quarto / Gallimard, 2002, p. 488, 490, 493.
Publié dans ANTHOLOGIE SANS FRONTIÈRES | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : victor hugo, choses vues, égalité, académie française, humour | Facebook |
06/02/2018
Victor Hugo, Choses vues
16 février 1859
Que de choses j’ai encore à faire ! Dépêchons-nous ! Je ne serai jamais prêt. Il faut que je meure cependant.
22 septembre 1862
Parler, écrire, imprimer, publier : cercles concentriques de l’intelligence. Ondes sonores de la pensée.
25 décembre 1862
C’est de l’enfer des pauvres qu’est fait le paradis des riches.
C’est au-dedans de soi qu’il faut regarder le dehors.
Victor Hugo, Choses vues, Quarto/Gallimard, 2002, p. 891, 923, 939, 943.
Publié dans ANTHOLOGIE SANS FRONTIÈRES | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : victor hugo, choses vues, mourir, intelligence, enfer, paradis, dedans, dehors | Facebook |