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19/09/2022

Cédric Demangeot, Promenade et guerre

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d’un retournement du mauvais sort

occidental une peau

de vache écrite

endormie depuis trois millénaires

est aujourd’hui

prise d’un spasme organique qui la

déchire

 

Cédric Demangeot, Promenade et guerre,

Poésie/Flammarion, 2021, p. 51.

26/02/2022

James Sacré, Figures de solitudes

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Les vaches qu’on allait garder

 

Les animaux qui sont dans les poèmes

Si un peu

C’est pas comme au zoo,

Comme au cirque, ou pareil

Qu’à la ferme où je les ai connus

On fait semblant de les aimer

On les aime, on les enferme.

 

Tout ce qu’ils m’ont donné :

Rêveries, mots, savoir et désir.

 

Le fond sale et somptueux du cœur

Et d’autres organes,

Bougent ton poème, tes pensées mal pensées

 

Animaux parlés mal vivants

Dans l’écriture qui les enferme

Quelle amitié leur est donnée ?

 

James Sacré, Figures de solitudes, Tarabuste,

2022, p. 52.

Photo T. H.

24/02/2018

Laurent Albarracin, Plein vent, 111 haïkus

 

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Dans le pré tendre

les vaches respirent

avec rudesse

 

Une libellule

les yeux exorbités

passe d’un trait

 

Vélo retourné

pour un pneu crevé —

rouet de l’enfance

 

S’envolant de la branche

l’oiseau y laisse

un léger balancement

 

Écrasant un escargot

je songe la frivole

gravité de mes pas

 

 

Laurent Albarracin, Plein vent,

111 haïkus, Pierre Mainard, 2017,

11, 13, 14, 15, 19.

12/12/2016

Jean-Claude Pinson, Pastorale surréaliste à Nantes

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Pastorale surréaliste à Nantes

 

Rue MarieAnne du Boccage

où Vaché en convalo à l’hosto

pas encore devenu Lycée Guist’hau),

avec Breton André fit un beau tapage,

se foutant pas mal des us du bocage

 

cent ans plus tard ou presque, un promoteur

se piquant de pastorale, malgré le bruit des moteurs,

eut bingo l’idée rentablement bébête

de baptiser « Clos des Poètes »

un immeuble cossu avec un zeste de verdure

(plus une entrée, surtout, contre gueux sécure)

 

un temps, j’y créchai par hasard

en stabulation libre, quoique un peu à l’étroit

dans un mal fichu T1 bis pas très droit,

y paissant néanmoins bien peinard

maintes pages avec en plus droit de pacage

auprès de Marie-Anne née Lepage,

poète plus connue sous le nom d’Anne-Marie du Boccage

 

Jean-Claude Pinson, dans NU(e) 61, "Jean-Claude Pinson",

octobre 2016, p. 29.