18/04/2019
Dylan Thomas, Ici dans ce printemps
Ici dans ce printemps
Ici dans ce printemps, des étoiles flottent dans le vide.
Ici dans cet hiver ornemental
S’abattent les froids nus.
Cet été porte en terre un oiseau de printemps.
Les symboles sont choisis depuis la ronde lente
Des années autour des quatre saisons,
Enseignent en automne les feux des trois saisons
Et les chants des quatre oiseaux.
Je saurai l’été grâce aux arbres, les vers
Ne révèlent jamais que les tempêtes de l’hiver
Ou les funérailles du soleil.
J’apprendrai le printemps par le chant du coucou,
Et la limace m’enseignera la destruction.
Un ver sait l’été bien mieux que l’horloge,
La limace est un vivant calendrier des jours.
Que me révèlera-t-elle si un insecte sans fin
Dit que le monde tire à sa fin ?
Dylan Thomas, Poèmes, traduction Patrick Reumaux,
dans Œuvres, I, Seuil, 1970, p. 389.
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10/10/2014
Dylan Thomas, Poèmes, traduction Patrick Reumaux
La lumière point là où le soleil ne brille pas
La lumière point là où le soleil ne brille pas.
Là où la mer ne s'étend pas, les eaux du cœur
Épandent leurs marées,
Et, spectres brisés, des vers luisants plein la tête,
Les choses de lumière
Passent à travers la chair là où la chair n'habille pas les os.
Une chandelle dans les cuisses
Échauffe la jeunesse et la graine et brûle la graine de la vie.
Là où la graine ne lève pas
Le fruit de l'homme s'ouvre dans les étoiles
Brillant comme une figue.
Là où la cire n'est pas, la chandelle montre ses cheveux.
L'aube point derrière les yeux.
Des pôles du crâne et de l'orteil, le sang venteux
Glisse comme une mer.
Ni clôturées, ni jalonnées, les giclées du ciel
Fusent à la verge
Révélant dans un sourire l'huile des larmes.
La nuit dans les orbites arrondit
Comme une lune de poix la limite des globes.
Le jour éclaire l'os.
Là où le froid n'est pas, la morsure des vents fait tomber les épingles
Qui retiennent les robes de l'hiver.
La taie du printemps pend au bord des paupières.
La lumière point sur des lots secrets
Sur des crêtes de pensées où les pensées sentent dans la pluie.
Quand meurent toutes les logiques
Le secret de la glèbe pousse à travers l'œil
Et le sang saute dans le soleil.
Au-dessus des lopins incultes l'aube fait halte.
Dylan Thomas, Poèmes, traduction Patrick Reumaux, dans
Œuvres, I, édition établie par Monique Nathan et Denis Roche,
Seuil, 1970, p. 368-369.
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