11/12/2018
Takuboku, Ceux que l'on oublie difficilement
J’ai compté les années d’espérance
et je fixe mes doigts
je suis fatigué du voyage
Il m’a donné la nourriture
et je me suis retourné contre lui
que ma vie est lamentable
Le soir au moment de se séparer
à la fenêtre du wagon j’ai bâillé
de tout cela je n’ai que regret
Calmement sur une large avenue
une nuit en automne
respirer l’odeur du maïs que l’on grille
Takuboku, Ceux que l’on oublie difficilement,
Traduction Yasuko Kudaka et Gérard Pfister,
Arfuyen, 1989, p. 8, 12, 17, 19.
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01/06/2014
Takuboku (1885-1912), Ceux que l'on oublie difficilement
J'ai compté les années d'espérance
et je fixe mes doigts
je suis fatigué du voyage
Il m'a donné la nourriture
et je me suis retourné contre lui
que ma vie est lamentable
Le soir au moment de se séparer
à la fenêtre du wagon j'ai bâillé
de tout cela je n'ai plus que regrets
Calmement sur une large avenue
une nuit en automne
respirer l'odeur du maïs que l'on grille
Tellement amaigri
ton corps ne semble plus
qu'un bloc de révolte
Combien triste l'instant
où l'on se dit lassé de ce monde paisible
où rien n'arrive
Elle attendait de me voir ivre
pour alors chuchoter
diverses choses tristes
Dans un vieux carnet rouge
restent écrits
le lieu et l'heure de notre rencontre
Takuboku, Ceux que l'on oublie difficilement,
traduit du japonais par Alain Gouvret,
Yasuko Kodaka et Gérard Pfister, Arfuyen,
1989, p. 8, 12, 17, 19, 22, 26, 39, 44.
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21/05/2014
Zbigniew Herbert, Épilogue de la tempête
J'ai donné ma parole
j'étais très jeune
et la raison conseillait
de ne pas donner sa parole
il me suffisait de dire
je vais réfléchir
on n'est pas pressé
il n'y a pas le feu
je donnerai ma parole après le bac
le service militaire
quand j'aurai bâti ma maison
mais le temps explosait
il n'y avait plus d'avant
il n'y avait plus d'après
dans le maintenant aveuglant
il fallait choisir
j'ai donc donné ma parole
parole _ nœud coulant
parole définitive
dans les rares moments
où tout devient léger
transparent
je pense :
« parole
je retirerai bien
la parole donnée »
cela dure peu
car l'axe du monde grince
les gens défilent
les paysages
les cercles colorés du temps
et la parole donnée
est coincée dans ma gorge
Zbigniew Herbert, Épilogue de la tempête,
Œuvres poétiques complètes III, traduit du
polonais par Brigitte Gautier, Le bruit du
temps, 2014, p. 235-237.
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