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01/06/2014

Takuboku (1885-1912), Ceux que l'on oublie difficilement

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J'ai compté les années d'espérance

et je fixe mes doigts

je suis fatigué du voyage

 

Il m'a donné la nourriture

et je me suis retourné contre lui

que ma vie est lamentable

 

Le soir au moment de se séparer

à la fenêtre du wagon j'ai bâillé

de tout cela je n'ai plus que regrets

 

Calmement sur une large avenue

une nuit en automne

respirer l'odeur du maïs que l'on grille

 

Tellement amaigri

ton corps ne semble plus

qu'un bloc de révolte

 

Combien triste l'instant

où l'on se dit lassé de ce monde paisible

où rien n'arrive

 

Elle attendait de me voir ivre

pour alors chuchoter

diverses choses tristes

 

Dans un vieux carnet rouge

restent écrits

le lieu et l'heure de notre rencontre

 

Takuboku, Ceux que l'on oublie difficilement,

traduit du japonais par Alain Gouvret,

Yasuko Kodaka et Gérard Pfister, Arfuyen,

1989, p. 8, 12, 17, 19, 22, 26, 39, 44.