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08/09/2024

Eugenio de Signoribus, Isthmes & écluses

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oh, si les non confiés

les rares

les pas encore ravagés

les non vaincus non victorieux

trouvaient la pierre milliaire

le point de rassemblement

peut-être

au-dessus de la plus dolosive  doline

pour y déposer la doctrine des noms

de corps qui s’acharnent sur les corps

pétris pour la gloire de l’expiation

ou de la consommation…

 

Eugenio de Signoribus, Isthmes & écluses,

traduction Thierry Gillybœuf, Rehauts,

2024, p.138.

07/09/2024

Eugenio de Signoribus, Isthmes & écluses

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                 (le château)

 

le reclus n’apparaît pas aujourd’hui

le dignitaire ne parle pas aujourd’hui

peut-être que dans le reflet de la vitre

il rend visite à lui-même, déçu…

 

(il n’aime plus ni visite, ni parole

mais son journal peut le dire)

 

dans la cour et devant le lapidaire

ricochent piétinements et babillages…

aujourd’hui on refuse les pourboires

et on écoute les pleurs des chaussures…

 

Eugenio de Signoribus, Isthmes et écluses,

traduction Thierry Gillybœuf, Rehauts,

2024, p. 69.

06/09/2024

Eugenio de Signoribus, Isthmes & écluses

 

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         (concours civique)

 

devant notre orgueil, notre civilisation

la langue se cabre en parabolant

 

la bien commun, la structure municipale

la forteresse civile occidentale

 

orgueil qui rabâche, vanité, semences

d’idées grossière et airs supérieurs

 

cigales en chaussures vernies

mires et fards de l’aspect brutal

 

Eugenio de Signoribus, Isthmes & écluses,

traduction Thierry Gillybœuf, Rehauts,

2024, p. 39.

16/10/2011

Eugenio De Signoribus, Ronde des convers

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              Congé

 

maintenant je dois te dévier

langue de nostalgie

langue de longue vigie

un luxe encore te désirer

 

chœur de l’avant-première

au pli du rideau incinère

dans le ventre funéraire

l’œuvre du suaire

 

maintenant je vais où s’attachent

ceux qu’on dit actifs

l’esprit qui se détache

de l’ouvrage passif

 

 

                                    Congedo

 

ora devo deviarti

lingua di nostalgia

lingua di lunga scia

 

coro dell’anteprima

nel chiuso del sipario

nell’atro ventre strina

l’opera del sudario

 

ora vado dove sosta

la gente detta attiva

la mente che si sposta

dall’opera passiva

 

Eugenio De Signoribus, Ronde des convers, 1999-2004, traduction de l’italien, postface et commentaires de Martin Rueff, Préface d’Yves Bonnefoy, Collection « Terra d’altri », Verdier, 2007, p. 127 et 126.