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19/10/2020

Saint-John Perse, Vents

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I

 

C’était de très grands vents sous toutes faces de ce monde,

De très grands vents en liesse par le monde, qui n’avaient d’aire ni de gîte,

Qi n’avaient gardé ni mesure, et nous laissaient hommes de paille,

En l’an de paille sur leur erre... Ah ! oui, de très grands vents sur toutes faces de vivants !

 

Flairant la pourpre, le cilice, flairant l’ivoire et le tesson, flairant le monde entier des choses,

Et qui couraient à leur office sur nos plus grands versets d’athlètes, de poètes,

C’était de très grands vents en quête sur toutes pistes de ce monde,

Sur toutes choses périssables, sur toutes choses saisissables, parmi le monde entier des choses...

[...]

 

Saint-John Perse, Vents, dans Œuvres complètes, Pléiade/Gallimard,1971, p.179.

09/11/2014

Éric Houser, Mouvement perpétuel

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C'est certainement quelque chose comme ça, un empilement mais il y a aussi différentes sortes, avec un espace infinitésimal qu'on ne voit pas mais qu'on sent. Un micro-feu tête d'aiguille à coudre, je l'ai senti parfois et parfois vu mais c'était, la plupart du temps, caché. Je n'ai pas essayé autre chose. Surtout, as-tu aussi parcouru cette marge étroite, comme un rebord des choses qu'on laisse se dérouler. Là encore, infinitésimal, crois-tu que je sois sous influence et laquelle. Il s'agit d'expériences qu'un ne peut décrire mais ça n'a pas d'intérêt si ce n'est pas décrit alors décrivons-les. Ou plutôt écrivons-les. Oui je le répète il ne sert à rien sinon pour ouvrir je ne sais pas quoi en avant. Quelque chose ou rien en avant qui se déroule et pourtant non, oublie-le aussitôt. Si je deviens abstrait donne-moi la main. Parce que c'est ainsi, comme une preuve. L'élasticité des choses est une sorte de paradis, je ne peux m'empêcher de rechercher ces endroits, ces plaques. Là où je ne sais pas bien la limite des objets, là où je perds l'assurance de vraiment marcher, c'est-à-dire que ça ne marche vraiment pas, comme une perruche désaccordée ou ignorante (sans programme de sons).

 

Éric Houser, Mouvement perpétuel, NOUS, 2014, p. 15.