08/03/2018
Paul de Roux, Les intermittences du jour, Carnets 1984-1985
Hier, dimanche, la foule tout au long des rivages, se pressant sur les plages. Je ne saisis pas du tout pourquoi elle me blesse à ce point, la nature de la blessure. Je ressens l’ébranlement (je le ressens encore ce matin). Je me suis demandé si à toutes les raisons qui viennent à l’esprit ne s’ajoute pas une explication d’ordre simplement biologique. Dans la nature, la foule est un monstre, un non-sens. Elle n’est pas viable. (Ou alors c’est la nature telle quelle qui n’est plus viable : il y a incompatibilité entre les deux économies. À dire vrai, il n’y a pas d’économie possible de la foule dans la nature — d’où ce malaise « biologique ». La foule ne peut être qu’urbaine.)
Paul de Roux, L’es intermittences du jour, Carnets 1984-1985, Le temps qu’il fait, 1989, p. 53.
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16/07/2017
Paul de Roux, Les intermittences du jour, Carnets 1984-1985
On ne se voit pas vieillir : on se voit vieilli.
Petite conversation du merle dans le froid, la pluie, le jour à peine levé.
Aime ne rien attendre. Oui fais-en ton amour — autant que tu le peux.
Le poème, précaire réconciliation. Tout si précaire.
C’est en nous que tout manque, que rien n’accueille. Le monde, autour de nous, est immuable.
Paul de Roux, Les intermittences du jour, Carnets 1984-1985, le temps qu’il fait,1989, p. 115, 116, 126, 136, 144.
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