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21/06/2019

Francisco de Quevedo, Les Furies et les Peines

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Plus solitaire oiseau, qui donc le vit ?

Sur quel toit ? ou bête par monts et prés ?

Vide je suis de moi, car m’a laissé

 mon âme même en larmes anéanti.

 

Je pleurerai toujours si grand profit,

peine et fiel me sera chaque bouchée ;

fièvre la nuit et le calme anxiété,

et champ de bataille sera mon lit.

 

Le sommeil, cette image de la mort,

surpasse en moi la mort, tant il est dur,

lui qui de ta vue m’ôte le trésor.

 

Car telle est ta grâce et ta beauté pure

que, si Nature a pu te donner corps,

c’est que miracle a pu faire Nature.

 

Francisco de Quevedo, Les Furies et les Peines,

traduction Jacques Ancet, Poésie / Gallimard,

2010, p. 157.

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