26/06/2013
Gaston Chaissac, Hippobosque au bocage
J'en reste sardine
C'est la magie des mots d'amour
D'une turbine regret d'un jour,
J'en reste sardine.
Mon estomac est en lambeaux et mon frère
Dagobert m'a dit : restaure-toi d'amour, de mors,
d'une sardine. Et ma petite turbine
quelle piètre petite combine,
je l'offre au vent pour un mégot.
Je n'ai à paître qu'un escargot
Mon estomac grimace dans ma bedasse
et ma denture s'escrime en vain à mordre dans la faim.
Qu'elle est coriace, et au monde un refrain
qui fait serin s'évanouir derrière
les fagots dans une nuit illusoire.
Comme la sardine sous un ciel de lit
pour se protéger de l'orage, un sondeur
de temps, tout magicien qu'il est ne sait qu'en dire
et se tait longtemps.
Gaston Chaissac, Hippobosque au bocage, L'Imaginaire /
Gallimard, 1995 [1951], p. 13-14.
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