29/05/2020
Leopoldo Maria Panero, Le dernier homme, poésie 1980-1986
Motus
C’était peut-être plus romantique
quand je griffais la pierre et que
je disais par exemple, en louant
les ombres depuis les ombres,
étonné de mon propre silence,
par exemple : « il faut
labourer l’hiver
et il y a des sillons, et des hommes dans la neige. »
Aujourd’hui les araignées me font signe doucement
depuis les coins de ma chambre, et la lumière vacille,
et je commence à douter qu’elle soit vraie :
l’immense tragédie
de la littérature.
Leopoldo Maria Panero, Le dernier homme, poésie 1980-1986, traduction de l’espagnol Rafael Garido, Victor Martinez et Cédric Demangeot, fissile, 2020, p. 89.
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14/11/2013
Philippe Beck, Élégies Hé
46
à Yves di Manno
Les soupirs vigoureux
sont pleins d'idéalités refusées.
Comédier, c'est-à-dire pleurer
et raisonner,
permet l'élégie qui apprend.
À moitié tragédier et élégier,
ou lier les deux verbes
par l'observation des cris idéalisés,
c'est-à-dire enseigner.
Double satirisation
de l'élan idyllique.
Satirisation mouillée,
et s. bien séchée ensuite.
Alors, les personnages romantiques,
les p.,
sont des éventails au soleil.
L'air est plein de Cendre de la Dispersion.
Nous la respirons.
Les signes d'âpreté sont dans le front.
Bise vérifie
le camaïeu délicieux.
Philippe Beck, Élégies Hé, Théâtre typographique,
2005, p. 60.
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