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02/09/2022

Pontus de Tyard, Premier livre des erreurs amoureuses

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                      VIII

 

Lors que je veis ces cheveux d’or dorer

    Tant gentement cette vermeille glace

    Et des ces yeux les traits de bonne grace,

    Puis çà, puis là gayement s’esgarer :

Lors que je veis un souriz, colorer

    Et la douceur, & de pitié sa face,

    Qui en leur beau toute beautez efface,

    Je la cuiday au Soleil comparer.

S’il fait que de toute chaleur suë, & fume,

    D’ardeur, & pleurs ma Dame me consume ;

    Si par tout luit, sa grande Sphere ronde,

D’elle le nom s’estend par tout le Monde,

    Mais, eclipsant, sa clarté cessera,

    Jamais le nom d’elle s’eclipsera.

 

Pontus de Tyard, Premier livre des erreurs amoureuses,

dans Les Œuvres poétiques de —, chez Jaques Galiot du

Pré, à l’enseigne de la Galere d’or, 1573 (Gallica)

22/04/2020

Pontus de Tyard, Le livre des erreurs amoureuses

 

               

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XXVII

 

Je fus contraint (grace à ma destinée)

   En toy vivement trespasser,

   Quand je te veis toute femme passer

   En vertu haute, & douce beauté née.

Je trespassay, car mon ame estonnée

   De ta grandeur, pour librement penser,

   Te voulut suivre, & le mien corps laisser,

   Où elle fut long temps emprisonnée.

Dont maintenant vivant sans avoir vie,

   Sinon ce peu, que desireuse envie

   Pour te servir ardemment m’en enflame :

Il n’est estrange (ô Dame) si ce corps

   Te va suivant par tant & tant de mors,

   Comme sepulchre où repose son ame.

 

Pontus de Tyard, Le livre des erreurs amoureuses, dans

Les œuvres poétiques de —, Galiot du pré, 1573, p. 25-26

(Gallica)

05/04/2014

Pontus de Tyard (1521-1605), Continuation des erreurs amoureuses

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Des yeux, auxquels ainsi qu'en un trophée,

L'arc, et les traits d'amour sont amassés :

Des cheveux d'or, crêpés, et enlacés

D'une coiffure en fin or étoffée :

 

Et de la main, qui rendait échauffée

La volonté des fiers cœurs englacés :

Et des doux mots doucement prononcés,

Fut dessus moi victoire prononcée.

 

O de beauté céleste simulacre,

Riche ornement, et pompe de Nature,

Des rais divins lumière gracieuse

 

Doit ta victoire être plus glorieuse,

Pour tant de pleurs, fruit de ma peine dure,

Qu'incessamment en ton nom je consacre.

 

Pontus de Tyard, Continuation des erreurs amoureuses, Lyon, Jean de Tournes, 1551, p. 10, dans Gallica/BNF.

[graphie modernisée]