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22/04/2020

Pontus de Tyard, Le livre des erreurs amoureuses

 

               

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XXVII

 

Je fus contraint (grace à ma destinée)

   En toy vivement trespasser,

   Quand je te veis toute femme passer

   En vertu haute, & douce beauté née.

Je trespassay, car mon ame estonnée

   De ta grandeur, pour librement penser,

   Te voulut suivre, & le mien corps laisser,

   Où elle fut long temps emprisonnée.

Dont maintenant vivant sans avoir vie,

   Sinon ce peu, que desireuse envie

   Pour te servir ardemment m’en enflame :

Il n’est estrange (ô Dame) si ce corps

   Te va suivant par tant & tant de mors,

   Comme sepulchre où repose son ame.

 

Pontus de Tyard, Le livre des erreurs amoureuses, dans

Les œuvres poétiques de —, Galiot du pré, 1573, p. 25-26

(Gallica)

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