02/09/2022
Pontus de Tyard, Premier livre des erreurs amoureuses
VIII
Lors que je veis ces cheveux d’or dorer
Tant gentement cette vermeille glace
Et des ces yeux les traits de bonne grace,
Puis çà, puis là gayement s’esgarer :
Lors que je veis un souriz, colorer
Et la douceur, & de pitié sa face,
Qui en leur beau toute beautez efface,
Je la cuiday au Soleil comparer.
S’il fait que de toute chaleur suë, & fume,
D’ardeur, & pleurs ma Dame me consume ;
Si par tout luit, sa grande Sphere ronde,
D’elle le nom s’estend par tout le Monde,
Mais, eclipsant, sa clarté cessera,
Jamais le nom d’elle s’eclipsera.
Pontus de Tyard, Premier livre des erreurs amoureuses,
dans Les Œuvres poétiques de —, chez Jaques Galiot du
Pré, à l’enseigne de la Galere d’or, 1573 (Gallica)
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