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10/09/2022

Bernard Noël, La Chute des temps

bernard noël, la chute des temps, présent, beauté, vent

Dispersé

 

le parfois

les petites pattes du présent

l’abîme sur les talons

 

la chose de la chance

fait du front

ô grands yeux

 

un passant parmi les livres

et les douceurs

la beauté désastreuse

 

comment écrire : c’est ça

voici le mot vent

il ne souffle rien

 

que souffle le vent

la main touche l’air

et s’envole

 

Bernard Noël, La Chute des temps,

Poésie/Gallimard, 1993, p. 149.

08/06/2019

Bernard Noël, La Chute des temps

noel29.jpg

Sur un pli du temps

 

toujours le plus

aura manqué

la langue a touché

trop d’ombre

trop compté les lettres du nom

une fois

cent fois

mille fois

les mains

ont rebâti

la statue

des larmes

mot

tombé

d’un mot

l’être

a roussi

dans  le souffle

quelle fin

la bouche

troue

un visage

l’ombre

gouverne

sous les yeux

une pierre

pousse

entre nous

(…)

 Bernard Noël, dans

La Chute des temps,

Poésie/Gallimard,

1993, p. 225-226.

05/01/2019

Bernard Noël, La Chute des temps

AVT_Bernard-Nol_6975.jpeg

Portrait

 

où est la lettre ?

 

cette question vient d’un mourant

puis il se tait

 

tant qu’un homme vit

il n’a pas besoin de compter sa langue

quand un homme meurt

il doit rendre son alphabet

 

de chaque mort

nous attendons le secret de la vie

le dernier souffle emporte

la lettre manquante

 

elle s’envole derrière le visage

elle se cache au milieu du nom

 

Bernard Noël, La chute des temps,

Poésie / Gallimard,1993, p. 219.

19/11/2011

Bernard Noël, Sur un pli du temps

Pour l'anniversaire de Bernard Noël

 

images.jpeg

Toujours le plus

aura manqué

la langue a touché

trop d'ombre

trop compté

les lettres du nom

une fois

cent fois

mille fois

les mains

ont rebâti

la statue des larmes

mot

tombé

d'un mot

l'être

a roussi

dans le souffle

quelle fin

la bouche

troue

un visage

l'ombre

gouverne

sous les yeux

une pierre

pousse

entre nous

 

toujours en pays nain

la métamorphose

aura manqué

un gué

pour passer la salive

vers le tu

poussière

de sucre

dans la pluie

l'aile y bat

vainement

on s'est vêtu

de presque

de encore

on a dit

viens

le mot cœur

battait

de ne pas

battre

on touchait

le masque

pour le sang

la trace

de l'haleine

le pli

de la paupière

décousu

[...]

 

Bernard Noël, Sur un pli tu temps, dans La Chute des temps,

Poésie/Gallimard, 1993, p. 225-227.