10/03/2016
François Muir (1955-1997), Toi, l'égaré (poèmes inédits)
Quelle mue soudaine
Te saisit ?
Le vagir s’inscrit en toi,
Te quitte.
Le bégaiement du vieillard
Te poursuit, t’abandonne.
Quel est cet âge ?
Tu dresses la carte
De ton corps.
Désert de mots.
Géographie de morsures.
Tu secoues le planisphère.
Un long sifflement te répond.
Il n’y a plus personne.
François Muir, Toi l’égaré (poèmes inédits),
La Lettre volée, 2015, p. 13, 26.
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23/06/2015
François Muir, Le jeûne de la vallée
Liens
Tel tracé aux pétales,
Aux courses filantes
La demeure sous les mains,
Épanouie, quelle rose
Innocente au venin ?
Sous la bise, le sable
Se tourne aveugle
Le chandelier, l’équarrisseur
Ce dehors du monde
Au levant réfracté
N’est-il d’autre semis ?
En joue, martèle l’enclume
De notre semence, à quelle encablure
résonne ce pas, ruines de l’orbe ?
Cailloux
Mutins,
Boyaux sous l’humus des forêts,
Rampent et colloquent
Espiègles,
L’étendard dressé,
S’échappent en comptines
Sur les digues apparaissent,
Ogres inaltérés
Bas serpes et dagues,
Au salut du semeur
En sa retraite, l’homme de cirque,
Tintant cailloux,
D’or les blasons
Que nul ne possède
François Muir, Le jeûne de la vallée, La Lettre volée,
2015, p. 16 et 25.
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09/06/2015
François Muir, L'infamie de la lumière
Jardins
Lumière, lumière blanche, pas à pas
Lente approche, éphémère confrontation
Ombres souriantes, corolles de rose
De près, terre foulée, lents écarts
Corps sans attache, repos loin du ciel
Escale, séjour d’îles en îles
Fleuve
Frôlements
Nu, nage isolée
Passage sur la terre
Insensible au feu, à ses ramifications
Feu qui ne s’allume, ni ne s’éteint
Tête à tête, celui qui veille, celui qui s’absente
Cendres
Coupure, flots de silence
Converti à l’Autre, aux états, aux états
Loin du tumulte, étrave impassible
Cendres sur la terre, cendres dans les os
Lumière dans la lumière, sans laisser de traces
François Muir, L’infamie de la lumière, La Lettre volée,
2015, p. 39-41.
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